
A mon Homonyme (Moctar Ombotimbé)
Moi qui toujours te prenais pour une icône
Tu ne m’avais jamais compris
Si mes décisions n’étaient pas bonnes
Elles étaient prises avec nul mépris
En cette vie où chacun est doté d’un talent
J’avais vite su et compris que le mien
Se fera d’une plume et d’un papier blanc
Et qu’il était loin d’être comme le tien
Tout comme toi tu aimais les affaires
Sans ma plume je ne savais que faire ?
Et j’ai choisi d’évoluer dans les lettres
Si j’accuse le temps de t’avoir emporté
C’est que je regrette de n’avoir pu te montrer
Que pour ma poésie, seul compte l’être.
Et si… (Moctar Ombotimbé)
Et si l’humanité était faite d’une seule couleur ?
Et si la terre ne faisait qu’un continent ?
Et si s’enfuyaient tous nos malheurs
Pour que ne vivent que des beaux temps ?
Et si dans l’humain ne vivait plus de colère ?
Et si aux lieux des dinosaures
Avaient disparu sur terre les guerres ?
Et si n’existait plus la mort ?
Et si en tout le monde changeait la haine
En amour, la laideur en beauté ?
Moi je sais que le poète serait sans peine
A être le spectateur de l’éternité !
” Mon plus beau rêve”
J’aimerai pouvoir (Moctar Ombotimbé)
J’aimerai pouvoir effacer tant de choses dans l’histoire
J’aimerai pouvoir m’accrocher à la roue du temps
J’aimerai tellement pouvoir fondre dans le vent
Et m’enfuir de ce monde illusoire
J’aimerai effacer de mes pensées la traite des nègres
J’aimerai pouvoir être un Africain authentique
Débarrassé de toutes ces chaines idéologiques
Et être l’un de mes ancêtres
Car je suis las d’être un tableau sur lequel ne se lit
Que des civilisations orientales et occidentales
Je suis las d’être Africain et non de mental
J’aimerai pouvoir placer toutes ces choses dans l’oubli
Derrière ce quelque part où je suis moi-même
Cette partie où j’enfouis mes problèmes.
Moctar Ombotimbé, Pour „Mon plus beau rêve”
La femme de ménage africaine (Moctar Ombotimbé)
Même avec des fourmillements aux aisselles
Elle se lève, elle fait la vaisselle
Souvent elle fait la lessive
A des heures tardives.
Dévouée à tous les devoirs que lui impose
Sa société, elle dépose
Le mal de ses caprices
Au seuil d’une vie triste
Elle aimerait aller à la plage, sur des montagnes
Et pense aux secrets de son pagne
Au détriment d’une vie où
La femme accepta tout
Elle éprouve plus de liberté et veut plus d’ouverture
Et veut observer la nature
Sous la force d’une musique
Jouir d’un air tonique
Elle veut montrer qu’elle importe, tenant sa place
Elle fait des efforts et lasse
Elle est tous les jours
pour qu’un peu d’amour
Au creux des nuits, elle aimerait d’une vue imprenable
Contempler des étoiles incroyables
Qui éblouissent d’un éclat
Son visage lisse et plat
Tous ces rêves entravés, sans même un leurre de bonheur
Contrainte de vouer son cœur
A un monsieur imposé
Tel un destin, le bonheur biaisé.