
Djelloul NEDJARI
Djelloul NEDJARI
Né le 24.01.1951 à Bou-Ismail (ex Castiglione) Wilaya de Tipaza
Officier de marine a la retraite.
Je ne suis point poète, mais mon amour des mots a fait que, je me suis amusé à les aligner, des durs, des doux, des gentils, des mots simples qui guérissent ces maux et ces rancœurs, des mots que j’ai choisi et mis en vers avec sagesse afin que mes amis de partage oublient leur tristesse, des mots qui essuient les larmes, qui allègent le poids du cafard quotidien en semant cette espérance qui adoucie les cœurs. Et si j’y arrive j’en serai qu’heureux.
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MORT DE L’INNOCENCE
Ils jouaient en toute innocence
Et les balles sifflaient aux alentours
Rythmant les juvéniles cadences
De leurs petits pas sourds
Ils couraient puis ils tombaient
Telles les feuilles, tournoyaient
Leurs yeux souriaient au ciel
D’un sommeil de printemps eternel
Une infernale faucheuse en action
Avance sa haine semant les pleurs
Ses blancs linceuls, étendant
Qu’elle macule et peint de l’horreur
Vois-tu cette âme qui sautille
C’est le fantôme de l’innocence
Qui revient pour que leurs cœurs vacillent
Et que nul n’oubli leur déchéance.
Djelloul NEDJARI, tous droits réservés
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LA MORT DU JASMIN
Le beau jasmin se fane aussi
Perdant son éclat au printemps
Quant toute sa blancheur noirci
Et à ses pieds pousse le chiendent
Le jasmin perd son doux parfum
Ne sème plus sa senteur le matin
Des ombres au visage terni de falun
Ont Sali ses pétales et détruit ses jardins
Le beau jasmin de pureté, immaculé
Sous son étoile, plus jamais ne croit
Et son croissant sous lequel il berçait
Rougissant, timide aux limites de l’émoi
Il ne pendra plus à l’oreille ce doux jasmin
Là-bas, dans la médina de ses heureuses gens,
Des illuminés aux poils hirsutes ont surgi un matin
Et drapés de noir cet emblème rouge et blanc
Hier encore sous le jasmin, le feu d’une révolution
On reprenait à tue-tête, tous unis joyeux et fiers,
Nous mourrons, nous mourrons pour que vive la nation
Et de sang nous arroserons cette bénie de terre
Hélas, à l’ombre des jasmins naissent les pissenlits
Les nocives Aconit, belladone et laurier cerise
A fuir absolument pour éviter la gangrène d’aujourd’hui
Qui s’érige en prophètes a une nation insoumise
Djelloul Nedjari, tous drois réservés
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AGONIE
Agonie est-ce toi la devant ma porte ?
Est-ce par pudeur pour toi que le soleil se cache ?
Est-ce pour cela que février les larmes apporte,
Et que cette fine pluie sur ma fenêtre crache ?
J`entend déjà au loin le rauque de ta voix
Mon visage si beau à ton approche blêmi
Et mon corps, qui énergique était autrefois
N`est plus qu’un tronc inerte aujourd’hui
Ah tiens! L`homme en bleu est là à mon chevet
Son sourire trahi la raison de sa présence
Il a fini ses nœuds sur cette corde enlacée
Me prenant par la main en toute insouciance
Pour un voyage dans cette immense prairie verte
Parsemée de lys, de rose, d’œillet et de jasmin
La demeure tracée de versets dorés m’attend portes ouvertes
Dormant sur une couche, linceul, sans penser a demain
Agonie pourquoi ne m as-tu pas prévenue ?
Pour voir mon amour, d`un ultime regard, qui dort
Faire l`adieu aux miens si chers en meilleure tenue
Puisque tu viens m`annoncer tout simplement ma mort.
Djelloul Nedjari, tous drois réservés