Wolf Gorbatchèv Oscar – chronique
Il appert que chaque jour est un jour de carnaval vu le nombre de personne déguisées que l’on croise dans les rues, les unes plus sophistiquées que les autres. Les vieillards sont souvent choqués et vexés de voir tant d’artifice.
Nos femmes portent des jupes si courtes qu’elles n’osent baisser pour ramasser leur bourse, si elle tombe par terre, de peur de dévoiler la ville sainte au-dessous de leur jupe. Quant à nos hommes, ils n’ont plus besoin de ceinturon. Ils portent leurs pantalons quasiment sur leurs genoux. Ces pantalons sont si étroits qu’ils se déchirent si l’homme tente de s’accroupir. C’est vraiment marrant d’assister à un tel spectacle, surtout lorsqu’il doit se déshabiller. Il faut que quelqu’un l’aide à l’enlever.
Je me souviens d’un soir, je rentrais chez moi après avoir visité un ami malade. La dernière personne à monter dans le tap-tap fut une femme d’une vingtaine d’année. La beauté dans toute sa gloire, dira un galant à côté de moi. Ses longs cheveux d’un noir d’ébène brillaient faisant pleuvoir des commentaires admiratifs durant le trajet. Elle fut la première personne à quitter le tap-tap mais au moment de descendre les cheveux restaient dans le tap-tap tandis que la femme s’en allait sans rien remarquer. En fait, c’était une perruque. La frustration suit l’admiration.
L’autre jour, j’ai rencontré une femme noire. Son corsage vert et sa jupe blanche moulaient sur peau. Son maquillage m’a plongé dans l’hilarité. Ses lèvres étaient coloriées en rouge, ses cils et ses sourcils en vert, une poudre blanche sur le reste du visage. Un enfant passant par là se mit à hurler en courant : « maman, viens voir un madigra. »
À trop vouloir s’embellir, elle tua sa beauté au point d’effrayer ce pauvre enfant. Aujourd’hui, les maquillages outrepassent les limites du raisonnable. Je ne sais que dire de ces gens qui se métamorphosent constamment ; un matin ils sont noirs, un autre ils sont bruns et finalement blancs.
On n’aime plus l’être merveilleux que l’on est. La mode est un sculpteur produisant des humains en leur proposant des déguisements aussi horribles que ridicules. Le pire, nul n’échappe à sa moule. Mais bon, c’est la nouvelle mode.