Maissa Boutiche – chronique
Houria est une femme simple, modeste, avec beaucoup de rêves, elle rêvait d’une vie, où l’amour serait Roi, une vie sereine où la paix serait Vizir. Beaucoup de rêves chatouillaient son âme sensible depuis son adolescence, à son mariage, prise par la vie commune, les enfants et la lourde responsabilité, la vie lui a fait oublier ses rêves, qu’elle couvait dans sa jeunesse.
Une fois mûre, assagie, ils réapparaissent et changent sa vie.
Perdue dans ses rêves, qu’elles enlacent à nouveau, son amour pour les mots est son rêve le plus beau et le plus fou.
Le monde où elle ne vit, n’est pas du tout clément, ni tolérable, il l’encercle dans un labyrinthe et elle essaie de s’en sortir coûte que coûte et se cogne la tête à chaque fois et il la plie en deux.
Femme rêveuse, combattante, têtue, ambitieuse, dans sa vie, chaque jour, enfante un rêve, qui se trouve devant une muraille de pensées conservatrices de tabous et sa liberté confisquée, ses rêves avortés. Elle se bat, elle combat, malgré toutes ces embûches, malgré tous ces obstacles, elle tente, elle s’obstine, parfois elle gagne la partie, d’autres elle, elle jette l’éponge, malgré elle.
Sa plume est sa seule arme, elle trace ses hauts et ses bats, ses larmes et ses joies, ne se résigne jamais, ne baisse pas pour autant les bras.
Elle veut être ou ne pas être, mais dans son monde, mieux ne pas être. Car être, c’est des problèmes, des cris, des colères, des plaintes, des plaies et des blessures qui naissent, parfois des coups et des fois c’est la mort lente dans le noir de l’angoisse, Houria, a mal, se sent mal dans sa peau, on le voit dans ses tristes yeux, dans ses soupirs, c’est dans son monde de silence où elle se réfugie. Quand elle a mal, c’est les bleus qui entaillent d’autres séquelles enfouies dans le temps où la femme était un objet, un outil, une fourmilière, une besogneuse, une femme sacrifice, qui sourit malgré ses larmes, se tait, étouffe ses soupirs, pendant que son cœur pleure, elle dessine sur ses lèvres un sourire, pour ne pas montrer qu’elle a mal, pour la continuité, pour le bonheur de sa famille, ses enfants et son entourage qui n’est pas clément et ne l’a jamais comprise.
Houria est toujours là, qu’elle soit triste ou heureuse, on y rencontre dans la vie une Houria à plusieurs visages, une Houria qui encaisse en silence, qui parle de sa souffrance, une autre qui se dit heureuse et se cache dans le mensonge, une autre vraiment heureuse, etc.… Mais Houria reste toujours cette créature faible, fragile, sensible, qui demande des égards, de l’amour, des encouragements et un élan de tendresse et beaucoup trop d’assistance.
Maissa Boutiche, Alger, Algérie, le 22/11/2014
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