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Mihai Eminescu – Hypérion, Livre audio, FR & RO

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Mihai Eminescu21 – Hypérion

Mihai Eminescu
LUCEAFĂRUL – Hypérion
versiune franceză de George Pruteanu (1970)
Il était une fois, jadis,
Jadis, il y a longtemps,
Une fille des rois, des plus grands rois,
Une fille comme le printemps.Ellle était seule à ses parents
Et belle parmi les belles,
Comme la Vierge parmi les saints,
La Lune sur le ciel.Dans l’ombre imposante des voûtes
Elle marche lentement
Vers la fenêtre où, toujours,
Hypérion attend,Elle regarde comme il brille
Dans les hauteurs lointaines :
Sur le chemins toujours mouvants
Des vaisseaux noirs il mène.Aujourd’hui vu, demain revu –
Et le désir se lie;
Hypérion aussi, il tombe
Amoureaux de la fille.La tête aux mains, elle rêve et rêve,
Et agrandit sa peine…
Ainsi, rêvant toujours, de lui
Sa tête, son âme sont pleines.Et le voilà comme il scintille
Dans toutes les nuits de fête
Vers l’ombre du château brumeux
Quand elle va lui paraître.

Et pas à pas, en la suivant,
Dans la chambre il glisse…
De ses reflets froids et glacés
Une fine toile se tisse.

Et quand la nuit, le doux sommeil
Embrasse la rosière,
Il lui caresse les belles mains,
Il baise ses paupières.

Et du miroir, une étincelle
Sur son corps s’éparpille,
Sur ses grands yeux, tout frémissants,
Sur son visage de fille.

Elle le contemple en souriant,
Dans le miroir il tremble,
Car il la suit dans tous ses rêves…
– Leurs âmes sont ensemble.

Elle, lui parlant dans le sommeil,
Soupire de sa peine :
– „Ô ! le Seigneur de toutes mes nuits !
Il est si loin ! Qu’il vienne !

Descends vers moi, Hypérion,
Sur tes rayons qui brillent,
Viens dans mon coeur, viens dans mon âme,
Viens éclairer ma vie!”

Il l’écoutait tout en tremblant,
Et son éclat s’allonge;
Puis, comme un grand éclair s’élance
Et dans la mer il plonge.

Dans l’eau où il était tombé
Des tourbillons immergent,
Et des abîmes inconnus
Un beau jeune homme émerge.

Dans un instant il est déjà
Au seuil de la fenêtre
– Un sceptre aux mains -, et, doucement,
Dans la chambre il pénètre.

Il était comme un voïvode,
Et ses cheveux l’auréolent;
Un blême linceul, tout déroulé,
Lui couvre les épaules.

Et l’ombre du visage livide
Est pâle comme la cire –
Un mort superbe aux yeux vivants
Qui ne savent que luire.

– „À ton appel j’ai répondu
Et j’ai quitté ma sphère.
Ma mère est la Voûte du Ciel,
Et l’Océan – mon père.

Pour que je vienne auprès de toi
Et de ta voix profonde,
J’ai descendu du ciel serein
Et je naquis des ondes.

Oh ! viens, trésor ! Laisse ce monde
Pour que tu sois la mienne;
Je suis Hypérion, et toi,
Toi, tu seras ma Reine.

Viens avec moi, tous mes palais
Seront, ma belle, à toi !
Les êtres, tous, de l’océan
Vont écouter ta voix.”

– „O ! tu es beau comme dans les rêves
Les anges me hantaient…
Mais sur la voie que tu me frayes
Je ne viendrai jamais.

Tu n’es pour moi qu’un étranger
Qui, sans vivre, scintille;
Je suis vivante — tu es mort,
Tes yeux me pétrifient.”

*

Les jours s’en vont, les nuits aussi…
Hypérion revint,
Luisant toujours, sur le ciel noir.
De ses rayons sereins.

Pendant la nuit, dans le sommeil,
Elle rêve et se rappelle
Son beau Seigneur, et, sans vouloir,
De tout son coeur l’appelle :

–  „Descends vers moi, Hypérion,
Sur tes raies qui scintillent,
Viens dans mon coeur, viens dans mon âme,
Viens éclairer ma vie !”

Lui, dans le ciel, l’entend; commence
À s’éteindre de peine…
Et là où il a disparu
Tournoie la voûte sereine.

Dans l’air, des flammes rouges s’envolent
Pareilles aux météores,
Et des abîmes du chaos
Un beau visage prend corps.

Sur les cheveux noirs comme la Nuit
Sa couronne est brûlante;
Il plane, environné de flammes
Enormes, éblouissantes.

De son linceul sortent, comme des ailles
Ses mains monumentales;
Il vient pensif et désolé
Et son visage est pâle.

Ses yeux miraculeux et grands
Ont une lumière funèbre,
Comme deux passions détruisantes
Et pleines de ténèbres.

– „À ton appel j’ai répondu
Et j’ai quitté ma sphère.
Mon père est le Soleil du Jour
Et c’est la Nuit ma mère.

Oh! viens, trésor ! Laisse ce monde
Pour que tu sois la mienne;
Je suis Hypérion, et toi,
Toi, tu seras ma Reine !Oh viens, dans tes cheveux dorés
Seront des étincelles,
Et parmi les étoiles des cieux
Tu surgiras plus belle.”- „Ô ! tu es beau, comme dans les rêves
Les anges me hantaient…
Mais sur la voie que tu me frayes
Je ne viendrai jamais !Me brûle ton cruel amour,
Je sens mes forces nulles,
Tes yeux profonds me font souffrir,
Et ton regard me brûle.”- „Comment veux-tu que je descende ?
Tu ne comprends, ma belle,
Que moi, moi je suis immortel
Et toi, tu es mortelle ?”- „Mes mots, je ne les cherche pas,
J’ignore d’où les prendre…
Bien que tu parles clairement,
Je ne saurais comprendre;Mais si tu veux que je m’éprenne,
Que je me donne à toi,
Alors viens sur la terre, ici,
Et sois mortel comme moi !”

– „Pour un baiser, tu me demandes
Même l’immortalité… !
Mais je veux que tu saches ainsi
Combien je peux t’aimer !

Je vais renaître du péché
Changeant ma Foi, ô ! Reine !
À l’Eternel quoiqu’ enchaîné,
Je veux qu’on m’en déchaîne !”

Et il s’en va… De cette fille
Il veut gagner l’amour…
Il a quitté sa place céleste
Pour bien des nuits et jours…

*

Mais cependant, lui, Catalyn,
Tendre et rusé garçon
Qui aux festins et aux banquets
Fait l’office d’échanson,

Un page qui porte pas à pas
Les traînes, gracieux,
Enfant sans feu ni lieu, bâtard,
Mais aux yeux audacieux,

Aux joues de roses, qui lui donnent
Une innocente mine,
Il se faufile et, furtif,
Il lorgne Catalinne.

Mais qu’elle est belle, drôle de fille !
Splendide, sans pareil !
Eh, te voilà, mon Catalyn,
Il faut que tu essayes !

Et en passant, il l’embrassa
Dans un p’tit coin, fébrile.
„Mais qu’est-ce que tu veux, Catalyn ?
Va-t-en, laisse-moi tranquille !”

„Ce que je veux ? Je voudrais bien
Baiser une fois tes joues,
Que tu sois gaie,que tu me donnes
Un seul baiser, c’est tout !”

– „Je ne sais pas ce que tu veux…
Donne-moi la paix, me laisse !
Hypérion est dans mon cœur
Et je le rêve sans cesse”.

– „Tu ne sais pas ? Je vais t’aider :
Ce n’est pas grande science !
Il ne faut que si peu de calme
Et si peu de patience !

Comme le chasseur prend les oiseaux
Dans ses pièges de chasse,
Moi je vais t’embrasser tout doux
Et toi – que tu m’embrasses;

Et que tes yeux restent immobiles
Me regardant sans cesse…
Et si je te prends dans mes bras –
Toi, sur tes pointes, te dresse !

Quand mon visage va se pencher
Sur le tien, qui sourit, –
Qu’on se regarde infiniment,
Sans cesse, toute la vie.

Et pour connaître mieux l’amour
Et entrer dans ses grâces,
Quand je t’embrasserai, alors
Il faut que tu m’embrasses”.

Elle écoutait le beau garçon
Amusée et confuse :
Elle le refuse en acceptant,
Et acceptant, refuse.

Et puis lui dit : – „Il y a longtemps
Qu’on a grandi ensemble.
Je sais que tu es babillard
Et que tu me ressembles…

Mais moi j’ai vu Hypérion
Surgissant du silence,
Auréolant de son éclat
Les solitudes immenses…

Je baisse les yeux parce que je pleure,
Je pleure mon ennui
Quand tous les flots de l’océan
S’en vont au loin vers lui…

Scintille son amour profond
Ne pouvant pas s’éteindre,
Mais il s’éloigne de plus en plus,
Je ne peux pas l’atteindre …

Seules ses raies glacées parviennent
De son monde. Néanmoins
Je l’aimerai toujours. Toujours
Il restera au loin…

C’est pour cela que mes journées
Sont tristes et désertes;
Mais en échange, le charme des nuits
M’émeut, me déconcerte.”

– „Pauvre fillette, viens avec moi !
Lui dit-il d’une voix basse;
On va s’enfuir, gagner le monde,
Et l’on perdra nos traces !

Car tous les deux nous serons sages
Et plus gais que jamais,
Tu oublieras bien tes parents,
Tu oublieras rêver !”

*

Hypérion s’en va. Ses ailes
Grandissent énormément,
Et des milliers d’années passaient
Autant que des moments.

Un ciel d’étoiles au-dessous.
Au-dessus ciel d’étoiles –
Il vole, un éclair continu
Qui dans le ciel fait voile.

Et des abîmes du chaos
Lui, un éclair qui erre,
Il voit, com’e dans le Premier Jour,
Jaillissant des lumières.Elles jaillissent et l’entourent
Comme un océan limpide …
Il vole, spectre amoureux,
Jusqu’aux Abîmes du Vide …Car il arrive au bord des bords,
Aux confins des confins –
Là où le temps veut prendre corps,
Veut naître… mais en vain…Il n’y a rien; quand même il y a
Un Désir infini,
Un gouffre énorme, sans fin, pareil
À l’éternel Oubli.- „Oh ! bon Seigneur, je veux quitter
L’Eternité profonde,
Et que Tu sois toujours loué
Partout, dans tous les mondes.Demande-moi, Seigneur, tout prix
Pour que Tu change mon sort,
Car dans Tes mains, ô Tout-Puissant,
Sont la Vie et la Mort.Enlève-moi le nimbe de feu –
L’Eternité m’écoeure !
Et en échanges que Tu me donnes
Une heure d’amour, une heure…

Seigneur, du Chaos j’ai surgi –
Je veux que j’y revienne.
Et du Repos je suis parti –
Je veux qu’il me reprenne”.

– „Hypérion, maître des cieux
Et des hauteurs sereines,
Tu Me demandes des merveilles
Sans nom ni sens, et vaines !

Tu veux que tu deviennes un homme,
Etre comme tous les êtres ?
Mais si les hommes jamais périssent
C’est qu’ils vont reparaître !

Ils ne font que bâtir en vain
Des idéals, sans cesse –
Des flots qui meurent dans l’océan
Et dans l’océan renaissent.

Ils sont esclaves du hasard
Et des malheurs du sort.
Nous sommes au-dessus de l’espace,
Du temps et de la mort.

Les jours s’en vont, des jours viendront !
Ils meurent pour renaître;
Si le Soleil s’éteint jamais
Un autre va paraître !

Pour tous les êtres périssables
La mort c’est l’avenir :
Les gens ne meurent que pour naître,
Ne naissent que pour mourir.

Mais toi, Hypérion, tu restes,
Tu resteras sans cesse !
Demande-moi tout ce que tu veux !
Veux-tu de la sagesse ?

Veux-tu revoir l’Union Première ?
Refaire l’Univers ?
Jeter les monts dans les forêts,
Les îles dans la mer ?

Veux-tu donner des preuves de force ?
Veux-tu régner, conduire ?
Je peux t’offrir la terre entière
Pour qu’elle soit ton empire !

Je t’offre tous les cieux, les eaux !
Tout l’Univers visible !
Je t’offrirais armées, vaisseaux !
La mort – c’est impossible… !

Et puis, pourquoi veux-tu mourir ?
Tourne les yeux. Va-t-en
Vers cette terre mesquine, vile,
Pour voir ce qui t’attend”.

*

Hypérion reprend sa place
Dans les célestes sphères
Et, comme jadis, il commence à
Répandre sa lumière.

Le coucher du soleil prend fin;
Tombe la nuit de rêve…
Et dans le calme, des eaux tremblantes,
La lune, au loin, se lève;

Elle scintille, et ses rayons
Eclairent les tilleuls;
Sur une sentier dans la forêt,
Les amoureux sont seuls :

– „Qh, bien-aimée, laisse-moi la tète
Se coucher sur ton sein…
Regarde-moi avec douceur,
Rends-moi tes yeux sereins.

Pénètre dans toutes mes pensées… !
Enlève-moi l’émotion… !
Répands le silence éternel
Sur cette nuit de passions !

Reste muette penché sur moi,
Et ma douleur achève
Car tu es mon premier amour,
Tu es mon dernier rêve…”

Hypérion voyait du ciel
Sur leur visage la grâce :
À peine l’a-t-il embrassée…
Et voilà qu’elle l’embrasse…

Les fleurs tout parfumées scintillent
Et tombent dans la nuit
Sur les cheveux des amoureux
Comme une douce pluie.

Elle, ravie de son amour,
Lève les yeux. Le voit,
Lui parle, et tous ses désirs
Se mêlent dans sa voix :

– „Descends vers moi, Hypérion,
Sur tes raies qui scintillent…
Viens dans mon âme, dans mon bonheur,
Viens éclairer ma vie !”

Sur les forêts, sur les tilleuls,
Il tremble de nouveau –
Lui, roi des solitudes des mers
Et des errantes eaux;

Mais sans plonger comme autrefois
Des yeux lui fait escorte :
– „Un autre ou moi, visage de glaise,
Pour toi, si peu importe !

Dans votre vie sans horizon
Trop de hasard se mêle.
Dans l’univers à moi, je reste
Glacial et immortel”.

Publicat în Ateneu, nr. 6, iunie 1970

***  LUCEAFĂRUL ***

A fost odata ca-n povesti,
A fost ca niciodata,
Din rude mari imparatesti,
O prea frumoasa fata.Si era una la părinti
Si mindra-n toate cele,
Cum e Fecioara intre sfinti
Si luna intre stele.Din umbra falnicelor bolti
Ea pasul si-l indreapta
Linga fereastra, unde-n colt
Luceafarul asteapta.Privea în zare cum pe mari
Rasare si straluce,
Pe miscatoarele carari
Corabii negre duce.Il vede azi, il vede mini,
Astfel dorinta-i gata;
El iar, privind de saptamini,
Ii cade draga fata.Cum ea pe coate-si razima
Visind ale ei timple
De dorul lui si inima
Si sufletu-i se imple.Si cât de viu s-aprinde el
In orisicare sara,
Spre umbra negrului castel
Când ea o să-i apara.

*

Si pas cu pas pe urma ei
Aluneca-n odaie,
Tesind cu recile-i scântei
O mreaja de vapaie.

Si când în pat se-ntinde drept
Copila să se culce,
I-atinge miinile pe piept,
I-nchide geana dulce;

Si din oglinda luminis
Pe trupu-i se revarsa,
Pe ochii mari, batind inchisi
Pe fata ei intoarsa.

Ea il privea cu un suris,
El tremura-n oglinda,
Căci o urma adânc în vis
De suflet să se prinda.

Iar ea vorbind cu el în somn,
Oftind din greu suspina:
– „O, dulce-al noptii mele domn,
De ce nu vii tu? Vina!

Cobori în jos, luceafar blind,
Alunecind pe-o raza,
Patrunde-n casa si în gând
Si viata-mi lumineaza! ”

El asculta tremurator,
Se aprindea mai tare
Si s-arunca fulgerator,
Se cufunda în mare;

Si apa unde-au fost cazut
In cercuri se roteste,
Si din adânc necunoscut
Un mândru tinar creste.

Usor el trece ca pe prag
Pe marginea ferestrei
Si tine-n mâna un toiag
Incununat cu trestii.

Parea un tinar voievod
Cu par de aur moale,
Un vinat giulgi se-ncheie nod
Pe umerele goale.

Iar umbra fetei stravezii
E alba ca de ceara –
Un mort frumos cu ochii vii
Ce scânteie-n afara.

– „Din sfera mea venii cu greu
Ca să-ti urmez chemarea,
Iar cerul este tatal meu
Si muma-mea e marea.

Ca în camara ta să vin,
Să te privesc de-aproape,
Am coborit cu-al meu senin
Si m-am născut din ape.

O, vin’! odorul meu nespus,
Si lumea ta o lasa;
Eu sunt luceafarul de sus,
Iar tu să-mi fii mireasa.

Colo-n palate de margean
Te-oi duce veacuri multe,
Si toata lumea-n ocean
De tine o s-asculte. ”

– „O, esti frumos, cum numa-n vis
Un inger se arata,
Dara pe calea ce-ai deschis
N-oi merge niciodata;

Strain la vorba si la port,
Lucesti fără de viata,
Căci eu sunt vie, tu esti mort,
Si ochiul tau mă-ngheata. ”

*

Trecu o zi, trecura trei
Si iarasi, noaptea, vine
Luceafarul deasupra ei
Cu razele-i senine.

Ea trebui de el în somn
Aminte să-si aduca
Si dor de-al valurilor domn
De inim-o apuca:

– „Cobori în jos, luceafar blind,
Alunecind pe-o raza,
Patrunde-n casa si în gând
Si viata-mi lumineaza! ”

Cum el din cer o auzi,
Se stinse cu durere,
Iar ceru-ncepe a roti
In locul unde piere;

In aer rumene vapai
Se-ntind pe lumea-ntreaga,
Si din a chaosului vai
Un mândru chip se-ncheaga;

Pe negre vitele-i de par
Coroana-i arde pare,
Venea plutind în adevar
Scaldat în foc de soare.

Din negru giulgi se desfasor
Marmoreele brate,
El vine trist si ginditor
Si palid e la fata;

Dar ochii mari si minunati
Lucesc adânc himeric,
Ca doua patimi fără sat
Si pline de-ntuneric.

– „Din sfera mea venii cu greu
Ca să te-ascult s-acuma,
Si soarele e tatal meu,
Iar noaptea-mi este muma;

 

O, vin’, odorul meu nespus,
Si lumea ta o lasa;
Eu sunt luceafarul de sus,
Iar tu să-mi fii mireasa.

O, vin’, în parul tau balai
S-anin cununi de stele,
Pe-a mele ceruri să rasai
Mai mindra decât ele. ”

– „O, esti frumos cum numa-n vis
Un demon se arata,
Dara pe calea ce-ai deschis
N-oi merge niciodata!

Mă dor de crudul tau amor
A pieptului meu coarde,
Si ochii mari si grei mă dor,
Privirea ta mă arde. ”

– „Dar cum ai vrea să mă cobor?
Au nu-ntelegi tu oare,
Cum ca eu sunt nemuritor,
Si tu esti muritoare? ”

– „Nu caut vorbe pe ales,
Nici stiu cum as incepe –
Desi vorbesti pe inteles,
Eu nu te pot pricepe;

Dar daca vrei cu crezamint
Să te-ndragesc pe tine,
Tu te coboara pe pământ,
Fii muritor ca mine. ”

– „Tu-mi cei chiar nemurirea mea
In schimb pe-o sarutare,
Dar voi să stii asemenea
Cât te iubesc de tare;

Da, mă voi naste din pacat,
Primind o alta lege;
Cu vecinicia sunt legat,
Ci voi să mă dezlege. ”

Si se tot duce… S-a tot dus.
De dragu-unei copile,
S-a rupt din locul lui de sus,
Pierind mai multe zile.

*

In vremea asta Catalin,
Viclean copil de casa,
Ce imple cupele cu vin
Mesenilor la masa,

Un paj ce poarta pas cu pas
A-mparatesii rochii,
Baiat din flori si de pripas,
Dar indraznet cu ochii,

Cu obrajei ca doi bujori
De rumeni, bata-i vina,
Se furiseaza pinditor
Privind la Catalina.

Dar ce frumoasa se facu
Si mindra, arz-o focul;
Ei Catalin, acu-i acu
Ca să-ti incerci norocul.

Si-n treacat o cuprinse lin
Intr-un ungher degraba.
– „Da’ ce vrei, mari Catalin?
Ia du-t’ de-ti vei de treaba. ”

– „Ce voi? As vrea să nu mai stai
Pe ginduri totdeuna,
Să rizi mai bine si să-mi dai
O gura, numai una. ”

– „Dar nici nu stiu macar ce-mi ceri,
Da-mi pace, fugi departe –
O, de luceafarul din cer
M-a prins un dor de moarte. ”

– „Daca nu stii, ti-as arata
Din bob în bob amorul,
Ci numai nu te minia,
Ci stai cu binisorul.

Cum vinatoru-ntinde-n cring
La pasarele latul,
Când ti-oi intinde bratul sting
Să mă cuprinzi cu bratul;

Si ochii tai nemiscatori
Sub ochii mei ramiie…
De te inalt de subtiori
Te-nalta din calciie;

Când fata mea se pleaca-n jos,
In sus ramii cu fata,
Să ne privim nesatios
Si dulce toata viata;

Si ca să-ti fie pe deplin
Iubirea cunoscuta,
Când sarutindu-te mă-nclin,
Tu iarasi mă saruta. ”

Ea-l asculta pe copilas
Uimita si distrasa,
Si rusinos si dragalas,
Mai nu vrea, mai se lasa,

Si-i zise-ncet: – „Inca de mic
Te cunosteam pe tine,
Si guraliv si de nimic,
Te-ai potrivi cu mine…

Dar un luceafar, răsărit
Din linistea uitarii,
Da orizon nemarginit
Singuratatii marii;

Si tainic genele le plec,
Căci mi le imple plinsul
Când ale apei valuri trec
Calatorind spre dinsul;

Luceste c-un amor nespus,
Durerea să-mi alunge,
Dar se inalta tot mai sus,
Ca să nu-l pot ajunge.

Patrunde trist cu raze reci
Din lumea ce-l desparte…
In veci il voi iubi si-n veci
Va raminea departe…

De-aceea zilele îmi sunt
Pustii ca niste stepe,
Dar noptile-s de-un farmec sfânt
Ce-l nu mai pot pricepe. ”

– „Tu esti copila, asta e…
Hai s-om fugi în lume,
Doar ni s-or pierde urmele
Si nu ne-or sti de nume.

Căci amindoi vom fi cuminti,
Vom fi voiosi si teferi,
Vei pierde dorul de părinti
Si visul de luceferi. ”

*

Porni luceafarul. Cresteau
In cer a lui aripe,
Si cai de mii de ani treceau
In tot atitea clipe.

Un cer de stele dedesupt,
Deasupra-i cer de stele –
Parea un fulger nentrerupt
Ratacitor prin ele.

Si din a chaosului vai,
Jur imprejur de sine,
Vedea, ca-n ziua cea dentii,
Cum izvorau lumine;Cum izvorind il inconjor
Ca niste mari, de-a-notul…
El zboara, gând purtat de dor,
Pin’ piere totul, totul;Căci unde-ajunge nu-i hotar,
Nici ochi spre a cunoaste,
Si vremea-ncearca în zadar
Din goluri a se naste.Nu e nimic si totusi e
O sete care-l soarbe,
E un adânc asemene
Uitarii celei oarbe.- „De greul negrei vecinicii,
Parinte, mă dezleaga
Si laudat pe veci să fii
Pe-a lumii scara-ntreaga;O, cere-mi, Doamne, orice pret,
Dar da-mi o alta soarte,
Căci tu izvor esti de vieti
Si datator de moarte;Reia-mi al nemuririi nimb
Si focul din privire,
Si pentru toate da-mi în schimb
O ora de iubire…

Din chaos, Doamne, -am aparut
Si m-as intoarce-n chaos…
Si din repaos m-am născut.
Mi-e sete de repaos. ”

– „Hyperion, ce din genuni
Rasai c-o-ntreaga lume,
Nu cere semne si minuni
Care n-au chip si nume;

Tu vrei un om să te socoti,
Cu ei să te asameni?
Dar piara oamenii cu toti,
S-ar naste iarasi oameni.

Ei numai doar dureaza-n vint
Deserte idealuri –
Când valuri afla un mormânt,
Rasar în urma valuri;

Ei doar au stele cu noroc
Si prigoniri de soarte,
Noi nu avem nici timp, nici loc,
Si nu cunoastem moarte.

Din sinul vecinicului ieri
Traieste azi ce moare,
Un soare de s-ar stinge-n cer
S-aprinde iarasi soare;

Parind pe veci a rasari,
Din urma moartea-l paste,
Căci toti se nasc spre a muri
Si mor spre a se naste.

Iar tu, Hyperion, ramii
Oriunde ai apune…
Cere-mi cuvintul meu dentii –
Să-ti dau intelepciune?

Vrei să dau glas acelei guri,
Ca dup-a ei cântare
Să se ia muntii cu paduri
Si insulele-n mare?

Vrei poate-n fapta să arati
Dreptate si tarie?
Ti-as da pamintul în bucati
Să-l faci imparatie.

Iti dau catarg lângă catarg,
Ostiri spre a strabate
Pamintu-n lung si marea-n larg,
Dar moartea nu se poate…

Si pentru cine vrei să mori?
Intoarce-te, te-ndreapta
Spre-acel pământ ratacitor
Si vezi ce te asteapta. ”

*

In locul lui menit din cer
Hyperion se-ntoarse
Si, ca si-n ziua cea de ieri,
Lumina si-o revarsa.

Căci este sara-n asfintit
Si noaptea o să-nceapa;
Rasare luna linistit
Si tremurind din apa.

Si imple cu-ale ei scântei
Cararile din cringuri.
Sub sirul lung de mindri tei
Sedeau doi tineri singuri:

– „O, lasa-mi capul meu pe sin,
Iubito, să se culce
Sub raza ochiului senin
Si negrait de dulce;

Cu farmecul luminii reci
Gindirile strabate-mi,
Revarsa liniste de veci
Pe noaptea mea de patimi.

Si de asupra mea ramii
Durerea mea de-o curma,
Căci esti iubirea mea dentii
Si visul meu din urma. ”

Hyperion vedea de sus
Uimirea-n a lor fata;
Abia un brat pe git i-a pus
Si ea l-a prins în brate…

Miroase florile-argintii
Si cad, o dulce ploaie,
Pe crestetele-a doi copii
Cu plete lungi, balaie.

Ea, imbatata de amor,
Ridica ochii. Vede
Luceafarul. Si-ncetisor
Dorintele-i increde:

– „Cobori în jos, luceafar blind,
Alunecind pe-o raza,
Patrunde-n codru si în gând,
Norocu-mi lumineaza! ”

El tremura ca alte dati
In codri si pe dealuri,
Calauzind singuratati
De miscatoare valuri;

Dar nu mai cade ca-n trecut
In mari din tot inaltul:
– „Ce-ti pasa tie, chip de lut,
Dac-oi fi eu sau altul?

Traind în cercul vostru strimt
Norocul va petrece,
Ci eu în lumea mea mă simt
Nemuritor si rece. „

*

Publié par online-litterature

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