301
On peut prouver que le blanc est noir. Mais il faut porter une vaste bibliographie.
302
Je suis mon seul patron. Mais ni de moi même, je n’écoute pas toujours.
303
Il a écrit un poème à l’aube, mais je doute qu’il se soit levé si tôt.
304
Etre né. Il n’existe pas un malheur plus grand, que, peut-être, celui de ne pas être né.
305
Combien de pharaons auraient soupçonné qu’ils iraient, un jour, tout droit, des pyramides au British Muséum?
306
Les archéologues – scientifiquement, profanant des tombes.
307
On appelle pourriture, la revenue à l’éternité inorganique.
308
Nous sommes comme les aiguilles de l’horloge. On tourne différent, mais on grimace à la bataille des même heures.
309
Personne ne se veut être pigeon. Chacun se veut aigle, c’est a dire un prédateur.
310
La lutte est inégale, a déclaré le taureau. Cinq toreros dans l’arène, dix mille dans les gradins. Et les médias, de leur côté.
311
Excédent de lumière rend aveugle, donc il nait obscurité.
312
L’indépendent est en grand péril. Il ne dépend que de lui-même.
313
L’idéaliste dit qu’il a été frappé au front par l’idée d’une pierre, et ici lui a augmenté l’idée d’une bosse.
314
Ces grosses pierres protègent les fleurs pendant l’hiver, mais le printemps, elles les empechent de pousser.
315
Certains pensent qu’il est honnête, de dépouiller les voleurs.
316
Avec les yeux fixés sur les étoiles des idéaux, nous ne voyons pas comment nous piétinons l’herbe et les fleurs.
317
Les plus grandes ambitions humaines chatouillent imperceptiblement la peau de la planète.
318
Certaines personnes sont comme ces navires, qui ne trouvent la paix qu’aux fonds des océans.
319
Même dans le regard du bonhomme de neige, j’ai lu l’ambition de l’éternité.
320
Je veux grandir, même si je sais que la foudre frappe les arbres les plus hauts.
321
La première réaction à de mauvaises nouvelles: l’envie de le transmettre.
322
La saleté disait: le nettoyage tache.
323
On frappe les perdants des autres, pour nous sentir part de la victoire.
324
Disgracieux et déformés, certains artistes rappellent que l’enveloppe de la coquille mouillée est mère de perles.
325
Les ruines mûrissent pendant le temps.
326
Pour nous, le soleil s’est couché. Les montagnes continuent de le voir.
327
J’attends impatient me réveiller du sommeil. Pour pouvoir vraiment rêver.
328
Taurus semble un peu mieux que bœuf.
329
Lorsque la stupidité obtiendra des ailes, le ciel va s’assombrir.
330
L’intelligence t’apporte seulement du mal, comme au crocodile – sa précieuse peau.
331
Les idées sont comme les navires. Elles font sensation, seulement pour celles qui s’enfoncent.
332
On ne pense pas quelle chaleur ressent l’auteur quand il voit son livre utilisé comme support pour une tasse de café.
333
Si les arbres changent parfois leur patrie, seules les frontières sont à blâmer.
334
J’essaye de fuir, en m’exaltant.
335
Sévère châtiment. Celui de punir.
336
La gloire est comme l’eau. Un verre étanche la soif. Une rivière noie.
337
Je ne te permets pas de couler. Tu fais partie de mon navire.
338
Je crains la mort accidentelle. C’est pourquoi j’évite les hôpitaux.
339
L’insomnie. Vaine tentative de prolonger la vie.
340
Beaucoups quittent l’embarcation de sauvetage, quand ils voient vers quel rivage elle flotte.
341
Dans les âmes sombres, la haine persiste, comme la neige sur la pente sans soleil.
342
Pendant l’automne, les hirondelles partent. Les corbeaux restent, accablés par la responsabilité.
343
Ceux qui vivent en vain sont enterrés par la dépense.
344
Je m’ennuie rarement, mais jamais seul.
345
Certains poètes nous souviennent des chiens qu’on promène. Par n’importe quel chemin choisi, ils vont de l’avant.
346
Je n’ai pas peur pendant la nuit, dans le cimetière. J’ai peur pendant le jour, sur le stade.
347
Il faut être très vide, pour habiller les mérites des autres.
348
Enterrez-moi sous le chêne. Des centaines d’années, mon esprit tremblera dans les feuilles.
349
Il était si modeste, qu’il demandait aux autres de le glorifier.
350
Il n’a pas le temps de s’enrichir. Il travaille.
351
Quand je n’ose pas refuser, je suis généreux.
352
De nombreux ennemis, comme certains microbes, sont invincibles en raison de leur petitesse.
353
Le bourreau, seulement à l’échelle, peut soulever jusqu’à hauteur du pendu.
354
Ils ne se sont plus préoccupé de ma maladie, quand ils ont su qu’elle n’était pas contagieuse.
355
Il ne volera pas plus vite que le vent, porté par le vent.
356
L’ombre du lapin croît, elle même, à l’échec du soleil.
357
Ils comptent aussi pour courageux, ceux qui n’aperçoivent pas le danger.
358
Devant les valeurs, il y a des filtres qui permettent de passer ce qui est moins.
359
Avoir peu de défauts. Voici déjà une vertu.
360
Justice. Les yeux du monde, pétillant double comme un fusil de chasse.
361
La démocratie est dangereuse pour les personnes ayant l’esprit joyeux. Ils sauront toujours choisir des bouffons aux fonctions clés de l’État.
362
Beaucoups entrent au Panthéon, laissant la vie à la garderobe.
363
L’écume. Toujours fragile et toujours au top.
364
Lésinez vos mots. La pierre qui a tant vu, se tait.
365
L’agonis des fleurs dans le vase remplit la chambre des parfums.
366
Ce n’est pas la peur de la hauteur nous fait nous incliner, mais le désir de nous élever.
367
Sois impartial et la balance se penchera de ton côté.
368
La science n’a pas éliminé la cruauté. Elle lui a donné un caractère scientifique.
369
Ce sont toujours la paresse et les plaintes qui rendent la vie plus courte.
370
Ce ne sont pas nos ennemis qui nous menacent, mais nos propres faiblesses.
371
La boue nous dérange seulement lorsqu’elle salit nos chaussures.
372
Semer générosité, dans l’espoir qu’elle portera reconnaissance.
373
L’homme a décidé de garder les sentiments dans le cœur, c’est à dire le corps de pétrissage.
374
Il était si pauvre, qu’il n’avait pas d’ennemis.
375
Les pommes de terre de la cave sentent, elles aussi, le printemps.
376
Qu’est-ce que c’est la vertu? Lésiner ses désirs dans la serrure de la volonté, ou rester insensible aux plus naturels appels?
377
La complexité de la sagesse est parfaitement illustrée par les contradictions entre les sages.
378
L’amour est comme le venin de serpent. Il guérit, ou tue.
379
De la grande masse des rêves, seuls, ceux qui accidentellement s’accomplissent, attirent notre attention.
380
Tous les jours, on piétine la terre qui nous nourrit.
381
Nous nous ressemblons trop, pour que nous puissions nous comprendre.
382
Notez que le porc se termine par une virgule, populairement appelé queue.
383
Pour certains, l’honnête homme est le voleur qui n’a jamais rien volé.
384
Les déchets ont fait un cauchemar. Un rêve avec un balai.
385
Ne frappez pas les géants. Effondrés, ils pourraient nous écraser.
386
Les liquides voient dans les récipients seulement la prison, en oubliant que c’est leur seule option de ne pas se perdre.
387
Je ne croirai pas au second soleil, jusqu’à ce que je ne voie pas l’ombre du premier.
388
L’art de conduire l’orchestre. Quand on veut regarder la musique en face, on doit tourner le dos au public.
389
Creuser des puits est plus élevé que construire des pyramides.
390
Cariatides. Seul un malveillant architecte pouvait mettre tant de poids, sur le dos des femmes.
391
Soyez-en dignes! En vous se sont recueillis et vivent tous vos ancêtres.
392
Ni Satan n’est parfait. Parfois, il a tort et il fait de bonnes œuvres.
393
De la plaie d’arbre coule la résine, sa parfumée douleur.
394
Certaines femmes sont comme des feuilles. Les plus fanées, les plus bruyantes.
395
La diligence de certains se compose avec la négligence d’autrui. C’est comme cela que naît l’effort commun.
396
Le besoin de continuité a donné du parfum aux fleurs et de la beauté aux femmes.
397
Fera-t-elle, la cybernétique, du cerveau humain, un organe rudimentaire?
398
Entouré par les chats, le serin commence à croire à la bénédiction de la cage.
399
Il y a des gens qui ne méritent pas le regard dans les yeux. Devant eux, je m’incline avec plaisir.
400
C’est l’homme. Il n’a pas de raisons de vivre, mais il vit encore.



