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Littérature française – Auteurs à connaître au bac de français
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Biographie
Yasmina Khadra (en arabe : ياسمينة خضراء) est un écrivain algérien, nom de plume de Mohammed Moulessehoul (en arabe : محمّد مولسهول), né le 10 janvier 1955 à Kenadsa dans l’actuelle wilaya de Béchar (Sahara algérien), et un ex-officier dans l’armée algérienne.
Son père envoie Mohammed Moulessehoul alors âgé de 9 ans à l’école des cadets de la Révolution. À 23 ans, il sort sous-lieutenant de l’Académie militaire de Cherchell, avant de servir comme officier dans l’armée algérienne pendant vingt-cinq ans. Durant la guerre civile algérienne, dans les années 1990, il est l’un des principaux responsables de la lutte contre l’Armée islamique du salut et le Groupe islamique armé, et il atteint le grade de commandant.
Il quitte l’armée algérienne en 2000 pour se consacrer à l’écriture.
Œuvres principales
Morituri (1997)
Les Hirondelles de Kaboul (2002)
L’Attentat (2005)
Les Sirènes de Bagdad (2006)
Ce que le jour doit à la nuit (2008)
La Dernière Nuit du Raïs (2015)
Mohammed Moulessehoul finit son premier recueil de nouvelles à 18 ans. Il publie 3 recueils de nouvelles et 3 romans sous son propre nom de 1984 à 1989.
Il obtient plusieurs prix littéraires, parmi lesquels celui du Fonds international pour la promotion de la culture (de l’UNESCO) en 1993. Après la censure militaire, instituée en 1988, il publie en clandestinité son roman Le Dingue au bistouri (éditions Laphomic-Alger 1989), le premier dans la série des « Commissaire Llob ». Il a de différents pseudonymes et collabore à plusieurs journaux algériens et étrangers pour défendre les écrivains algériens.
En 1997 il publie en France, chez l’éditeur parisien Baleine, Morituri, sous le pseudonyme Yasmina Khadra.
Ce pseudonyme représente les deux prénoms de son épouse, laquelle en porte un troisième, Amel en hommage à la petite-fille de l’Emir Abdelkader.
Il explique ce choix :
« Mon épouse m’a soutenu et m’a permis de surmonter toutes les épreuves qui ont jalonné ma vie. En portant ses prénoms comme des lauriers, c’est ma façon de lui rester redevable. Sans elle, j’aurais abandonné. C’est elle qui m’a donné le courage de transgresser les interdits. Lorsque je lui ai parlé de la censure militaire, elle s’est portée volontaire pour signer à ma place mes contrats d’édition et m’a dit cette phrase qui restera biblique pour moi : “Tu m’as donné ton nom pour la vie. Je te donne le mien pour la postérité”. »
Porter un pseudonyme féminin c’est une véritable révolution pour un homme, dans le monde conservateur que le monde arabo-musulman, mais c’est aussi un engagement pour l’émancipation de la femme musulmane, car il dit :
« Le malheur déploie sa patrie là où la femme est bafouée. »
La renommée internationale vient avec les romans noirs du commissaire Brahim Llob : Morituri, qui est adapté au cinéma en 2007, Double Blanc et L’Automne des chimères. Llob est un commissaire incorruptible, dans un Alger dévoré par le fanatisme et les luttes de pouvoir. Il n’hésite pas à prendre le risque de fouiner dans les hautes sphères de la société, ce qui lui vaut bien vite la sympathie du lecteur. La série va continuer en 2004 avec un autre roman, La Part du mort.
Dans son oeuvre, Yasmina Khadra illustre « le dialogue de sourds qui oppose l’Orient et l’Occident » avec trois romans :
– Les Hirondelles de Kaboul, roman qui raconte l’histoire de deux couples afghans sous le régime des Talibans
– L’Attentat, dans lequel un médecin arabe, Amin, intégré en Israël, recherche la vérité sur sa femme kamikaze.
– Les Sirènes de Bagdad présente le désarroi d’un jeune bédouin irakien poussé à bout par l’accumulation de bavures commises par les troupes américaines.
Ses romans sont traduits en 48 langues et édités dans 56 pays (l’Albanie, l’Algérie, l’Allemagne, l’Autriche, l’Arménie, le Bangladesh, le Brésil, la Bulgarie, la Chine continentale, la Corée du sud, la Croatie, le Danemark, les Émirats arabes unis, l’Estonie, les États-Unis, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Espagne, la Hongrie, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, l’Islande, l’Italie, Israël, le Japon, le Kirghizistan, le Liban, la Lituanie, la Macédoine du Nord, le Mexique, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, le Pakistan, la Roumanie, la Russie, la Serbie, la Slovénie, la Suède, la Suisse, Taïwan, la République tchèque, la Turquie et le Vietnam).
Ils sont aussi adaptés au cinéma, au théâtre, en bande dessinée, ou en chorégraphie.
En 2013, Yasmina Khadra fait son entrée dans le dictionnaire – Le Petit Robert des noms propres.
En 2015, il publie La Dernière Nuit du Raïs, où le narrateur est l’ancien dictateur libyen Kadhafi.
En 2016, il publie le roman Dieu n’habite pas La Havane.
Œuvres publiées sous le nom de Mohammed Moulessehoul
Amen, 1984, à compte d’auteur, Paris (nouvelles)
Houria, 1984, ENAL, Alger (nouvelles)
La Fille du pont, 1985, ENAL (nouvelles)
El Kahira – cellule de la mort, 1986, ENAL (roman)
De l’autre côté de la ville, 1988, L’Harmattan, Paris (roman)
Le Privilège du phénix, 1989, ENAL (roman)
Œuvres publiées sous le nom de plume de Yasmina Khadra
Le Dingue au bistouri, 1990, Laphomic
La Foire des enfoirés, 1993, Laphomic
Morituri, 1997, Baleine, Paris
L’Automne des chimères, 1998, Baleine, Prix allemand du roman noir international (Folio policier 2001)
Double blanc, 1998, Baleine (Gallimard, Folio policier 2000)
Les Agneaux du Seigneur, 1998, Julliard (Pocket 1999), Paris
À quoi rêvent les loups, 1999, Julliard (Pocket 2000)
L’Écrivain, 2001, Julliard (Pocket 2003)
L’Imposture des mots, 2002, Julliard (Pocket 2004)
Les Hirondelles de Kaboul, 2002, Julliard (Pocket 2004)
Cousine K, 2003, Julliard (Pocket 2004)
La Part du mort, 2004, Julliard (Gallimard, Folio policier 2005)
La Rose de Blida, 2005, éd. Après la lune, Paris. (Sedia 2007)
L’Attentat, 2005, Julliard (Pocket 2006)
Les Sirènes de Bagdad, 2006, Julliard (Sedia, Alger 2006) (Pocket 2007) (France Loisirs 2007)
Le Quatuor algérien : Morituri, Double blanc, L’Automne des chimères, La Part du mort (en un seul volume, Gallimard, Folio policier 2008)
Ce que le jour doit à la nuit, 2008, Julliard, roman qui s’est vendu à 1 million d’exemplaires en France.
La Longue Nuit d’un repenti, 2010, Éditions du Moteur
L’Olympe des infortunes, 2010, Julliard
Œuvres, t. 1, 2011, Julliard
L’Équation africaine, 2011, Julliard
Les Chants cannibales, 2012, Éditions Casbah-Alger
Algérie, éditions Michel Lafon (beau-livre, en collaboration avec le photographe Reza), 2012
Les anges meurent de nos blessures, Julliard, septembre 2013
Qu’attendent les singes, Julliard, 4 avril 2014, Paris ; Casbah, 6 avril 2014, Alger
La Dernière Nuit du Raïs, Julliard, 2015
Dieu n’habite pas La Havane, Julliard, 2016
Ce que le mirage doit à l’oasis, Yasmina Khadra et Lassaâd Metoui, Flammarion, novembre 2017
Khalil, Éditions Casbah et Julliard, 16 août 2018
L’outrage fait à Sarah Ikker, Éditions Casbah (2 mai 2019)
Le Sel de tous les oublis, (Julliard, août 2020)
Pour l’Amour d’Elena, (Mialet Barrault, mars 2021)
Prix littéraires
Pour l’ensemble de son œuvre, l’Académie française lui a décerné le Grand prix de Littérature Henri Gal, Prix de l’Institut de France 2011.
– Ce que le mirage doit à l’oasis (en collaboration avec le calligraphe Lassaad Metoui) : prix Méditerranée du livre d’Art 2019
– Khalil : Grand prix des Belles-Lettres à l’édition 2018 des Grands Prix des associations littéraires (Cameroun)
– Ce que le jour doit à la nuit : prix Roman France Télévisions 2008 ; élu meilleur livre de l’année 2008 par Lire ; Prix des Lecteurs Corses (2009). Prix „Les Dérochères” (Canada 2010)
– Les Sirènes de Bagdad – élu Meilleur livre français de l’année 2006 par le magazine Lire.
– L’Attentat : prix des libraires, Prix Tropiques, Prix Découverte Figaro Magazine, Grand prix des lectrices Côté Femme, Prix des lecteurs du Télégramme et Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne. Prix Gabrielle d’Estrées.
– Les Hirondelles de Kaboul : élu Meilleur Livre de l’année aux États-Unis par le San Francisco Chronicle et le Christian Science Monitor (États-Unis 2005), Prix de Salon littéraire de Metz (2003) ; Prix des Libraires algériens (2003).
– La Part du mort : prix littéraire Beur FM Méditerranée : prix du meilleur polar francophone.
– Cousine K : prix de la Société des Gens de Lettres.
– L’Automne des chimères : prix du roman noir international (Allemagne).
– Morituri : trophée 813 du meilleur polar francophone.
Accusations de plagiat
– Le Privilège du phénix (1989) a été retiré des librairies lorsqu’il a été accusé de plagiat par son compatriote l’écrivain arabophone Tahar Ouettar à cause de la présence d’un personnage nommé Llaz. Yasmina Khadra a déclaré :
« Le Privilège du phénix est un roman modeste, passablement géré et partiellement abouti. […] Parallèlement, le roman avait été bloqué (interdit d’édition) pendant six ou sept ans par un gourou-écrivain qui s’est estimé plagié à cause du personnage de Llaz. De toute évidence, le manuscrit était destiné au pilon. Notre écrivain offensé était, semblait-il, très en colère contre moi. J’avais beau essayer d’assagir le malentendu, à l’ENAL, on affichait la même mine obtuse. De guerre lasse, et pour sauver mon projet, j’ai dû revoir ma copie avec une paire de ciseaux à l’appui. »
– En 2009, pour son roman Ce que le jour doit à la nuit (2008), il est accusé d’avoir pillé le récit de son compatriote Youcef Dris, sans citer ce dernier, accusations réfutées par Rachid Mokhtari :
« Qu’entre Amélie et Emilie, il y a ce soupçon phonétique qui fonde ce plagiat, cela prête à rire. Faut-il également relever la différence des genres des deux livres. Le récit Les Amants du Padovani de Youcef Dris est court et d’aucuns y verraient une histoire d’amour isolée de la grande histoire tragique tandis que Ce que le jour doit à la nuit est une saga historique où la fiction prend tous ses reliefs dans une énergie narrative qui caractérise les romans de Yasmina Khadra. … Il appartient à une recherche universitaire sérieuse, s’appuyant sur l’analyse lexico-sémantique, intertextuelle des deux textes de relever des traces avérées ou non de plagiat. »
Citations
L’Attentat, 2005
Celui qui t’a dit qu’un homme ne doit pas pleurer ignore ce qu’homme veut dire. […] Il n’y a pas de honte à pleurer, mon grand. Les larmes sont ce que nous avons de plus noble. […] [Mais ç]a ne sert à rien de rester ici. Les morts sont morts et finis, quelque part ils ont purgé leurs peines. Quant aux vivants, ce ne sont que des fantômes en avance sur leur heure.
*
Je voudrais qu’il disparaisse sur-le-champ, que les esprits frappeurs hantant ma maison se transforment en courant d’air, qu’un ouragan défonce mes fenêtres et m’emporte loin, très loin du doute en train de me dévorer les tripes, de brouiller mes marques et de remplir mon cœur de graves incertitudes…
*
Plus près, les vagues se jettent éperdument contre les rochers. Leur fracas résonne dans ma tête comme des coups de massue.
La brise me rafraîchit. Je me ramasse autour de mes jambes, enfonce le menton entre mes genoux et écoute les rumeurs de la mer. Lentement, mes yeux s’embrouillent ; mes sanglots me rattrapent, se bousculent dans ma gorge et déclenchent une multitude de tremblements qui partent dans tous les sens à travers mon corps. Je prends alors ma figure à deux mains et, de gémissement en gémissement, je me mets à hurler comme un possédé dans le vacarme assourdissant des flots.
*
Dans ce genre d’enlisement, si on ne réagit pas très vite, on n’est plus maître de quoi que ce soit. On devient spectateur de sa propre dérive, et on ne se rend pas compte du gouffre en train de se refermer sur soi pour toujours…
*
À quoi sert le bonheur quand il n’est pas partagé, Amine, mon amour ? Mes joies s’éteignaient chaque fois que les tiennes ne suivaient pas. Tu voulais des enfants. Je voulais les mériter. Aucun enfant n’est tout à fait à l’abri s’il n’a pas de patrie… Ne m’en veux pas.
*
Je ne retrouve nulle part la femme que j’ai épousée pour le meilleur et pour toujours, qui a bercé mes plus tendres années, paré mes projets de guirlandes étincelantes, comblé mon âme de douces présences. Je ne retrouve plus rien d’elle, ni sur moi ni dans mes souvenirs. Le cadre qui la retient captive d’un instant révolu, irrémédiablement résilié, me tourne le dos, incapable d’assumer l’image qu’il donne de ce que je croyais être la plus belle chose qui me soit arrivée. Je suis comme catapulté par-dessus une falaise, aspiré par un abîme. Je fais non de la tête, non des mains, non de tout mon être… Je vais me réveiller… Je suis réveillé. Je ne rêve pas.
*
On croit savoir. Alors on baisse la garde et on fait comme si tout est au mieux. Avec le temps, on finit par ne plus prêter attention aux choses comme il se doit. On est confiant. Que peut-on exiger de plus ? La vie nous sourit, la chance aussi. On aime et on est aimé. On a les moyens de ses rêves. Tout baigne, tout nous bénit… Puis, sans crier gare, le ciel nous tombe dessus. Une fois les quatre fers en l’air, nous nous apercevons que la vie, toute la vie – avec ses hauts et ses bas, ses peines et ses joies, ses promesses et ses choux blancs ne tient qu’à un fil aussi inconsistant et imperceptible que celui d’une toile d’araignée. D’un coup, le moindre bruit nous effraie, et on n’a plus envie de croire à quoi que ce soit. Tout ce qu’on veut, c’est fermer les yeux et ne penser à rien.
*
Je dévale un sentier jusqu’à la plage, occupe un rocher et me concentre sur la brèche infinitésimale en train de griffer les ténèbres. La brise fourrage sous ma chemise, ébouriffe mes cheveux. Je ceinture mes genoux avec mes bras, pose délicatement mon menton dessus et ne quitte plus des yeux la zébrure opalescente retroussant doucement les basques de l’horizon.
*
Laisse la rumeur des flots absorber celle qui chahute ton intérieur […]. C’est la meilleure façon de faire le vide en soi.
*
Il faut toujours regarder la mer. C’est un miroir qui ne sait pas nous mentir. C’est aussi comme ça que j’ai appris à ne plus regarder derrière moi. Avant, dès que je jetais un coup d’œil par-dessus mon épaule, je retrouvais intacts mes chagrins et mes revenants. Ils m’empêchaient de reprendre goût à la vie, tu comprends ? Ils gâchaient mes chances de renaître de mes cendres… […] C’est pour cette raison qu’à mon âge finissant j’ai choisi de mourir dans ma maison au bord de l’eau… Qui regarde la mer tourne le dos aux infortunes du monde. Quelque part, il se fait une raison.
*
Je ne comprendrai jamais pourquoi les survivants d’un drame se sentent obligés de faire croire qu’ils sont plus à plaindre que ceux qui y ont laissé leur peau.
*
Son regard court sur le sable de la plage, plonge au milieu des vagues et va se perdre au large tandis que sa main diaphane monte lentement vers celle de sa petite-fille.
Tous les trois, perclus chacun dans son silence, nous contemplons l’horizon que l’aurore embrase de mille feux, certains que le jour qui se lève, pas plus que ceux qui l’ont précédé, ne saurait apporter suffisamment de lumière dans le cœur des hommes.
Ce que le jour doit à la nuit, 2008
Si tu veux faire de ta vie un maillon d’éternité et rester lucide jusque dans le cœur du délire, aime… Aime de toutes tes forces, aime comme si tu ne savais rien faire d’autre, aime à rendre jaloux les princes et les dieux… car c’est en l’amour que toute laideur se découvre une beauté. […] Celui qui passe à côté de la plus belle histoire de sa vie n’aura que l’âge de ses regrets et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme.
L’Olympe des Infortunes, 2010
Et ils se jettent dans les bras l’un de l’autre, comme deux fleuves nés d’une même montagne et qui, après avoir été écartelés par monts et vallées, se rejoignent à un même point de chute et fusionnent dans une formidable trombe de larmes et de chants.
*
Et c’est à ce moment-là que les saintes paroles d’Ach me rattrapaient et je voyais nettement qu’il y a rien de plus beau que notre cher terrain vague, et qu’aucun paradis n’arrive à la cheville de ces soirées que l’on partageait autour d’un feu quand, soûls comme des bourriques, on se fichait du monde comme d’une teigne.
L’équation africaine, 2011
La vie est une succession d’ambiguïtés et de bravades. On y apprend tous les jours, et tous les jours on efface son ardoise pour un nouvel exercice. En réalité, il n’y a pas de vérité irréfutable, il n’y a que des certitudes. Lorsque l’une s’avère être infondée, on s’en forge une autre et on s’y verrouille contre vents et marées. La survivance est un naufrage dont le salut repose sur l’entêtement et non sur la providence. Il y a ceux qui abandonnent, et ceux-là sont morts, et d’autres qui revoient leur copie… Me vient à l’esprit l’image du marabout-guerrier agonisant sur son lit de camp, le faciès taillé dans un parchemin. Sa voix chevrotante m’atteint dans un soupir d’outre-tombe. Que me disait-il ? Ça me revient ; il disait : « Pour qu’un cœur continue de battre la mesure des défis, il lui faut pomper dans l’échec la sève de sa survivance ».
Vis chaque matin comme s’il était le premier
Et laisse au passé ses remords et méfaits
Vis chaque soir comme s’il était le dernier
Car nul ne sait de quoi demain sera fait.
La dernière nuit du Raïs, 2015
La nudité du désert se voulait une page blanche prête à recueillir le récit de mon épopée galopante.
*
Je suis comme le bon Dieu, le monde que j’ai créé s’est retourné contre moi.
Assistance scolaire gratuite, Collège, Primaire, Littérature, Lycée, Résumé, Baccalauréat Littéraire, BAC.