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Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac – Résumé, Citations

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Littérature française – Auteurs à connaître au bac de français

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Edmond Rostand (né le 1er avril 1868 à Marseille et mort le 2 décembre 1918 à Paris) est un écrivain, dramaturge, poète et essayiste français.

Œuvres principales

Cyrano de Bergerac (1897)

L’Aiglon (1900)

Chantecler (1910)

Cyrano de Bergerac est une pièce de théâtre, la plus célèbre de son auteur, Edmond Rostand. Elle est inspirée de la vie et de l’œuvre de l’écrivain libertin Savinien de Cyrano de Bergerac (1619-1655).

La pièce fait jouer une cinquantaine de personnages, elle est longue, le rôle-titre est particulièrement imposant (plus de 1 600 vers en alexandrins), les décors sont très différents d’un acte à l’autre et elle comporte une scène de bataille.

La pièce est un triomphe et Rostand reçut la Légion d’honneur, à une époque où le drame romantique a disparu au profit de dramaturges qui reprennent les recettes de la comédie dans le vaudeville (les Labiche et Feydeau sont toujours à l’affiche) ou de pionniers du théâtre moderne (Tchekhov, Ibsen, Strindberg).

Le personnage de Cyrano est devenu, dans la littérature française, un archétype humain au même titre qu’Hamlet ou Don Quichotte (auquel il tire son chapeau dans la pièce), au point que ses éléments biographiques inventés pour l’occasion occultent parfois ceux de son modèle historique.

Présentation

La pièce Cyrano de Bergerac est écrite en 5 actes écrite en vers, et presque entièrement en alexandrins. Edmond Rostand la qualifie de comédie héroïque mais les analystes y reconnaissent de nombreuses influences dont la principale est le théâtre romantique ou néo-romantique.

La pièce reprend de la comédie héroïque le sens de l’épique et la description d’un héros dont la vie s’organise autour de l’amour et de l’honneur. Maurice Rostand y voit une œuvre qui exalte les valeurs de l’héroïsme et qui donne à tous le « courage d’être des héros ». D’autres auteurs lui reprochent un esprit cocardier.

Du romantisme, elle possède les caractéristiques du mélange des genres et des registres : on y côtoie la farce et ses coups de pied, les scènes d’amour et le pathétique. La langue alterne entre le registre noble et le registre familier. L’alexandrin se développe sous sa forme classique dans la Tirade du nez, dans celle des Non merci ou dans des répliques où le vers se désintègre. On passe brutalement de la scène intimiste (duo de l’acte II scène 6, trio de l’acte III scène 7, le couvent…) aux grandes réunions collectives (l’hôtel de Bourgogne, la rôtisserie de Ragueneau, le siège d’Arras).

La pièce conserve de la tragédie classique son découpage en 5 actes et un style qui rappelle parfois Corneille mais elle s’en démarque par son refus des règles classiques : il n’existe ni unité de lieu, ni unité de temps. L’unité d’action est toutefois respectée. Quant à la bienséance, elle est bafouée par la présentation d’un duel et la mort de Cyrano sur scène.

Jean-Louis Cloët y voit un manifeste de la néo-préciosité en remarquant que le refus des choses vulgaires et l’amour pur y triomphent (en effet, dans la pièce, Cyrano, Roxane et Christian demeurent vierges) alors que C. Flicker voit dans la préciosité de la pièce seulement une étape à dépasser.

Patrick Besnier y décèle aussi un apologue sur la nourriture. Celle-ci rythme en effet les différents actes, de la rôtisserie des poètes de l’acte II aux ventres affamés du siège d’Arras de l’acte IV, Cyrano se singularisant par son abstinence (dîner de l’acte I, scène 5, miettes du festin d’amour de l’acte III scène 10, jeu sur gras et maigre de l’acte V…).

Les personnages

Cyrano de Bergerac
Roxane (Magdeleine Robin), cousine de Cyrano
Christian de Neuvillette
le comte de Guiche
Le Bret
le capitaine Carbon de Castel-Jaloux
les cadets
Lignière
De Valvert
un marquis
deuxième marquis
troisième marquis
Montfleury
Bellerose
Jodelet
Cuigy
Brissaille
un fâcheux
un mousquetaire
D’Artagnan
un autre
Ragueneau
un officier espagnol
un chevau-léger
le portier
un bourgeois
son fils
un tire-laine
un spectateur
un garde
Bertrandou le Fifre
le capucin
deux musiciens
les pages
les poètes
les pâtissiers
Sœur Marthe
Lise
la distributrice des douces liqueurs
Mère Marguerite de Jésus
la duègne
Sœur Claire
une comédienne
la soubrette
la bouquetière
un espagnol
une dame
une précieuse
une sœur
une foule constituée de tous ces types de personnages

 

Cyrano

La pièce est centrée sur Cyrano. Sur les 2 600 vers qui la composent, plus de la moitié sont prononcés par lui. D’après Maurice Rostand, la personnalité de Constant Coquelin, à l’aise dans les longues tirades, mais moins dans les scènes d’amour, a grandement influé sur le développement du personnage. C’est aussi d’après sa performance que les metteurs en scène subséquents ont pris l’habitude de donner ce rôle à des acteurs d’âge mûr, alors qu’en 1640, le Cyrano historique n’avait que 21 ans.

Cette personnalité comporte de multiples facettes qui en font un personnage très complexe.

Par son mélange de pathétique et de sublime, Cyrano est considéré comme l’archétype du héros romantique tel que le décrit Victor Hugo dans la préface de Cromwell. Grotesque par sa disgrâce physique qui le range dans la catégorie des Quasimodo ou des Riquet à la houppe65, il est sublime par son sens du dépassement66, sa bravoure et son sens du sacrifice. Cyrano est l’homme des contrastes : il allie le courage physique (combat porte de Nesle, siège d’Arras) à la timidité (rendez-vous avec Roxane). Malgré ses victoires au combat, il est poursuivi par l’échec : c’est Christian qui récolte le baiser, fruit de la conquête de Cyrano, c’est Molière qui récolte la gloire avec la réplique : « Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? » Edmond Rostand lui fait dire au sujet de son épitaphe : « Cyrano de Bergerac, qui fut tout et qui ne fut rien. » Pour Raymond Trousson, c’est toute la pièce qui est ainsi traversée par le thème de l’échec, et Jules Harazti note la sympathie qu’éprouve Rostand pour ces « ratés de l’amour et de la gloire ». Cyrano est aussi un assortiment de fanfaronnade et de pudeur sur ses souffrances, alternant l’énergie et la mélancolie.

Le personnage est aussi attachant par sa soif d’idéal et son refus des compromis. Pour Sue Lloyd, chez le personnage d’Edmond Rostand, la poursuite d’un idéal est plus importante que son achèvement et la loyauté de Cyrano envers Christian serait autant due à son sens de l’honneur qu’à la préférence d’un amour spirituel à un amour charnel : inconsciemment, Cyrano préfèrerait l’idéal à la réalité. Trousson parle d’un personnage généreux, idéaliste, en lutte contre le vulgaire et rappelle la tirade « J’ai décidé d’être admirable en tout, pour tout ! » . Il faut aussi citer Constant Coquelin, se proposant à Rostand pour devenir son « colporteur d’idéal ».

Acte I

La scène se déroule en 1640 dans l’hôtel de Bourgogne, où un public nombreux et varié composé de bourgeois, de soldats, de voleurs et de petits marquis, va assister à une représentation de La Clorise, une pastorale de Balthazar Baro. On découvre Roxane, une jeune femme belle et distinguée, Christian de Neuvillette, un jeune noble qui l’aime en secret et le comte De Guiche, qui cherche à faire de Roxane sa maîtresse et veut la marier au vicomte de Valvert, ce à quoi la jeune femme ne souscrit pas. C’est alors qu’intervient Cyrano de Bergerac, le cousin de Roxane, au moment où Montfleury, l’un des acteurs, déclame sa première tirade. Cyrano interrompt la représentation et le chasse pour des raisons personnelles. Le vicomte intervient et provoque Cyrano, qui réplique par une brillante tirade à l’honneur de son propre nez. Tout en rimant, il sort son épée et bat en duel le vicomte, que ses amis évacuent blessé, tandis que l’assemblée acclame le vainqueur. Le calme revient. Cyrano, qui est secrètement amoureux de sa cousine Roxane mais dont le physique disgracieux du fait de la taille de son nez l’empêche de se déclarer, apprend que celle-ci lui fixe un rendez-vous le lendemain. Transporté, il raccompagne son ami Lignière pour le protéger d’une embuscade de cent hommes envoyés par le comte de Guiche qui désirait se venger d’une méchante chanson que le poète avait faite sur lui.

Acte II

Cyran attend Roxane chez son ami restaurateur et poète Ragueneau, en lui écrivant une lettre, et sans prêter attention aux interrogations et insinuations de la cantonade sur l’exploit de la nuit passée à la porte de Nesles : cent hommes défaits par un seul !

Roxane évoque leur enfance commune, puis révèle peu à peu à Cyrano qu’elle est amoureuse. Celui-ci, paralysé pour une fois par l’émotion, ne sait que répondre tandis qu’elle avoue son amour envers le baron Christian de Neuvillette, qui vient d’être engagé dans la compagnie de Cyrano. Roxane, qui ne connaît pas les sentiments de Cyrano pour elle, souhaite juste lui demander de servir de parrain au jeune baron. Cyrano — effondré, mais n’en montrant rien — accepte.

Roxane évoque son admiration pour le courage dont il a fait preuve face aux cent hommes. Il se contente d’un sobre et triste « Oh, j’ai fait mieux depuis ! » Roxane le quitte sans s’interroger sur cette remarque.

Le comte de Guiche vient complimenter Cyrano sur ses exploits à l’hôtel de Bourgogne et à la porte de Nesle, et lui offre la protection du maréchal de Gassion ainsi que la sienne. Cyrano refuse, préférant la liberté, et provoque de Guiche, faisant de lui son ennemi. S’ensuit la célèbre tirade des « Non merci ».

Christian cherche à braver Cyrano pour s’imposer dans la compagnie des Cadets ; celui-ci, fidèle à sa promesse, ne réplique pas et le jeune homme acquiert même son estime par ce courage. Christian lui parle alors de Roxane, qu’il se désespère de conquérir : elle est précieuse, tandis que lui ne sait parler d’amour. Cyrano, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, propose de l’aider à conquérir Roxane et lui donne, pour elle, la déclaration d’amour qu’il vient de rédiger, non signée. Christian l’accepte, sans se douter qu’elle était précisément destinée à Roxane.

Acte III

Le comte de Guiche rend visite à Roxane, qu’il cherche à séduire. Comme il lui annonce que le régiment de Cyrano — dans lequel sert Christian — va partir à la guerre, Roxane, qui veut protéger Christian, convainc le comte de les laisser se morfondre à Paris sous prétexte que ce serait là la meilleure façon de se venger de Cyrano. Peu après, malgré les conseils de Cyrano, Christian rencontre Roxane, mais s’avère incapable de lui parler d’amour. La jeune précieuse le quitte, déçue. Cyrano aide Christian à rattraper cet échec. Caché dans l’ombre sous le balcon de Roxane, il souffle à Christian ses mots, puis prend sa place et déclare à Roxane son amour, la laissant totalement charmée par un si bel esprit qu’elle pense être celui de Christian. À peine ont-ils le temps d’échanger un baiser, que Roxane et Christian sont interrompus par un capucin, qui remet à la jeune femme une lettre du comte de Guiche lui annonçant qu’il va la rejoindre cette nuit même.

Roxane demande alors au capucin de célébrer sur le champ son mariage avec Christian. Pendant ce temps, Cyrano retarde de Guiche en se faisant passer pour un homme tombé de la lune. Arrivé à l’hôtel de Roxane, le comte la découvre mariée. Constatant qu’il a été abusé, il envoie aussitôt Christian et Cyrano combattre au siège d’Arras.

Acte IV

Assiégeant les Espagnols à Arras, la compagnie que dirige de Guiche est bloquée par leurs ennemis, et les soldats, affamés, commencent à se décourager. Quant à Cyrano, il franchit tous les jours les lignes espagnoles, au péril de sa vie, pour faire parvenir à Roxane des lettres qu’il écrit et signe au nom de Christian.

Touchée par ces lettres, Roxane parvient, grâce à la complicité de Ragueneau, à se rendre au siège d’Arras avec un carrosse rempli de victuailles. Elle veut prouver à Christian son amour et lui dit que c’est la « sincérité » et la « puissance » des lettres qu’elle recevait qui l’ont fait venir ici. Le jeune homme comprend alors que Cyrano est lui aussi amoureux de Roxane et que c’est de lui que la resplendissante jeune femme est amoureuse sans le savoir. Il enjoint à Cyrano de révéler la vérité à Roxane, mais les Espagnols attaquent le camp et le jeune homme court au combat. Tué dans la bataille, il lui laisse une dernière lettre d’adieu et d’amour écrite par Cyrano. Celui-ci décide de garder le secret de son amour. De Guiche s’enfuit avec Roxane à la demande de Cyrano, lequel se lance à corps perdu dans le combat.

Acte V

Quinze ans plus tard, Roxane, toujours amoureuse de Christian, s’est retirée dans un couvent parisien où Cyrano lui rend visite tous les samedis. Ce jour-là, Cyrano est tombé dans une embuscade et arrive au couvent mortellement blessé à la tête. Mourant, il ne dit pourtant rien à Roxane. Comme elle évoque la dernière lettre de Christian, qu’elle porte constamment sur elle, il demande à la voir et la lit à voix haute. Son ton trouble Roxane, qui reconnaît la voix qu’elle avait entendue sur son balcon ; elle s’aperçoit que Cyrano lit la lettre alors que la nuit est tombée, ce qui signifie qu’il la connaît par cœur. Elle comprend alors « toute la généreuse imposture ». Cyrano demande à Roxane de pleurer sa mort au même titre que celle de Christian. Divaguant, il veut mourir debout et attend la camarde, l’épée à la main, en pourfendant vainement les « Sottises », « Préjugés », « Lâchetés » et « Compromis ». Il meurt en emportant avec lui son « panache ».

Commedia dell’arte

Cyrano, avec son chapeau, son masque, sa cape et son épée, ses rodomontades, a tous les ingrédients qui peuvent faire de lui un héros de la commedia dell’arte. Magali Wiéner-Chevalier signale que Cyrano, dans la scène du duel, se réfère au personnage de Scaramouche. Elle y voit des analogies avec Scapin ou le Capitan. Nombreux sont les critiques qui évoquent, à son sujet, ce personnage de Matamore mais qui démontrent par ailleurs qu’il n’est pas que cela. Dans son livre, Cyrano à la recherche du nez perdu, Francis Huster s’interroge sur les moyens à mettre en œuvre pour ne pas limiter le personnage à cette seule facette.

 

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