
Boris Leonidovitch Pasternak (en russe : Борис Леонидович Пастернак), né le 29 janvierjul./ 10 février 1890greg. à Moscou et mort le 30 mai 1960 à Peredelkino (en), près de Moscou, est un poète et romancier russe, lauréat du prix Nobel de littérature en 1958.
Distinctions Prix Nobel de littérature (1958)
Œuvres principales
Le Docteur Jivago
Issu d’une famille juive qui se croyait d’origine espagnole et prétendait descendre d’Isaac Abravanel1, fils aîné du peintre Leonid Pasternak et de Rozalia Isidorovona Kaufman, une jeune pianiste concertiste renommée d’Odessa2, Boris naît le 29 janvierjul./ 10 février 1890greg. à Moscou3. Installée à Moscou, la famille passe généralement l’été à Odessa. Leonid est très lié avec le peintre Isaac Levitan, mais aussi Mikhaïl Nesterov, Sergueï Ivanov, Vassili Polenov, Nikolaï Gay, Valentin Serov, et d’autres représentants du mouvement des Ambulants. La famille Pasternak s’agrandit : un second fils, Alexandre, en février 1893, une fille, Josefina-Ioanna, en février 1900 et une seconde, Lydia, en 1902.
En 1894, Leonid obtient le poste d’enseignant à l’École de peinture et de sculpture de Moscou, sur proposition du prince Lvov, et sous la condition expresse posée par Leonid que, bien que juif non pratiquant, il n’aurait pas à se convertir au christianisme orthodoxe pour être admis4. Le 23 novembre 18945, Rozalia donne un concert de musique de chambre dans la maison familiale, concert auquel assistent Léon Tolstoï et deux de ses filles6. Leonid discute avec Tolstoï d’une série de tableaux inspirés de Guerre et Paix. Apparemment pour raison familiale, Rozalia interrompt sa carrière musicale quelques mois plus tard.
En juillet 1900, à Koursk, la famille Pasternak partant pour Odessa rencontre le jeune poète allemand Rainer Maria Rilke et son égérie Lou Andreas-Salomé, qui se rendent à Iasnaia Poliana rendre visite à Léon Tolstoï7.
Jeunesse
En automne 1900, Boris commença le gymnase. Mais bien qu’ayant brillamment réussi l’examen d’entrée, et malgré le soutien du maire de Moscou, il ne fut pas admis avant la deuxième année en raison du strict numerus clausus qui limitait le nombre d’élèves juifs à 10 pour 3458.
Le 6 août 1903, son père se propose de peindre un nocturne : des chevaux lancés à vive allure dans le crépuscule. Boris obtient de pouvoir participer comme modèle. Mais son cheval s’emballe et il fait une lourde chute dans un ruisseau. Il en réchappe miraculeusement, mais l’accident lui laisse un fémur brisé. La fracture se ressoude mal et le laisse avec une jambe légèrement plus courte que l’autre, que Pasternak compensera par une démarche particulière9.
La famille Pasternak fait la connaissance du compositeur Alexandre Scriabine, qui occupe une datcha voisine. En automne de la même année, Boris commence des études musicales avec Iouli Engel et Reinhold Glière10. À Noël 1904, premier séjour à Saint-Pétersbourg.
En octobre 1905, Boris Pasternak se fait prendre dans une manifestions étudiante11 et en sort passablement malmené par les forces de sécurité. En décembre 1905, la famille Pasternak s’installe à Berlin. Elle y reste jusqu’au 11 août 1906. Boris découvre la musique de Richard Wagner12. La famille passe l’été sur l’île allemande de Rügen.
En main 1908, Boris Pasternak réussit brillamment son baccalauréat et s’inscrit à la faculté de droit de l’université de Moscou. En raison de ses résultats, il est dispensé d’examen d’entrée. On ne fait pas non plus opposition à la poursuite simultanée de ses études musicales. Il abandonne cependant la musique en 1909, malgré les encouragements de Scriabine, sous prétexte qu’il n’a pas l’oreille absolue.
Puis il étudie la philosophie en Allemagne auprès de Paul Natorp, où il réside une année avec sa famille. Revenu à Moscou en 1914, il y tisse des liens avec le groupe futuriste local. Il publie cette même année son premier recueil de poésie Un jumeau dans les nuages, sans grand écho auprès du public.
Son second recueil, Par-dessus les barrières (1917) connaît le même sort. Dans ses deux œuvres de jeunesse teintées par les mouvements d’avant-garde, Pasternak cherche encore sa voie, on y décèle déjà le talent « musical » du poète qui l’éloigne du symbolisme pour le rapprocher du futurisme. Pasternak s’affirme avec son recueil suivant, Ma sœur la vie (1917) qui circule sous forme de manuscrit jusqu’en 1922 avant d’être publié cette année-là.
Pendant la Première Guerre mondiale, il enseigne et travaille dans une usine chimique dans l’Oural; ce qui lui donne de la matière pour sa célèbre saga, Le Docteur Jivago, plusieurs années plus tard. Il tombe en disgrâce auprès des autorités soviétiques pendant les années 1930 ; accusé de subjectivisme — ses livres parlent du passé et non du présent, son style est poétique et non socialiste — il parvient néanmoins à ne pas être envoyé au Goulag. En plus de sa famille, il entretient à partir de 1947 une relation amoureuse passionnée avec Olga Ivinskaïa qui lui inspire le personnage de Lara dans Le Docteur Jivago.
Il reçoit la visite de la poétesse uruguayenne Susana Soca, directrice des Cahiers de la Licorne, qui récupère des textes de l’auteur et les traduit en espagnol pour leur première publication mondiale : Seconde naissance et Essai d’autobiographie. Elle meurt dans un accident d’avion et la correspondance Pasternak – Soca disparaît.
Le prix Nobel
La publication en 1957 du Docteur Jivago, digne héritier de la tradition classique du roman russe, motive la décision de l’Académie suédoise qui accorde le prix Nobel à Pasternak le 23 octobre 1958. Cela déclenche la colère des autorités soviétiques, considérant l’auteur comme un « agent de l’Occident capitaliste, anti-communiste et anti-patriotique », lequel est forcé de décliner la récompense, s’épargnant à lui ainsi qu’à ses proches de lourdes sanctions – de son vivant. Il meurt deux ans plus tard des suites d’un cancer. Sur son lit de mort, il aurait dit à sa femme : « La vie a été belle, très belle, mais il faut aussi mourir un jour. J’ai aimé la vie et toi13 ».
Après sa mort, Olga Ivinskaïa et sa fille Irina Emelianova sont arrêtées, entre autres, pour trafic de devises : le pouvoir décide de se venger14.
Le Docteur Jivago ne paraît en Union soviétique qu’en 1985, à la faveur de la perestroïka.
Œuvres
Enveloppe postale commémorative.
1914 : Un jumeau dans les nuages
1917 : Par-dessus les barrières
1917 : Ma sœur la vie
1927 : L’An 1905
1927 : Le Lieutenant Schmidt
1931 : Sauf-conduit
1932 : Seconde naissance
1957 : Le Docteur Jivago
1958 : Essai d’autobiographie
Articol scris de online-litterature