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Céline, Voyage au bout de la nuit – Analyse, Résumé

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Littérature française – Auteurs à connaître au bac de français

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Louis-Ferdinand Céline (27 mai 1894 – 1 juillet 1961) est un écrivain et médecin français, notamment célèbre pour Voyage au bout de la nuit, publié en 1932 et récompensé par le prix Renaudot la même année.

Il est considéré comme l’un des plus grands novateurs de la littérature du xxe siècle, « d’une stature exceptionnelle, au rôle décisif dans l’histoire du roman moderne » . Céline introduit un style elliptique personnel et très travaillé, qui emprunte à l’argot et tend à s’approcher de l’émotion immédiate du langage parlé.

Céline est aussi connu pour son antisémitisme.

Œuvres principales

Voyage au bout de la nuit (1932)

Mort à crédit (1936)

D’un château l’autre (1957)

Bagatelles pour un massacre  (1937)

Normance  (1954)

Avec Voyage au bout de la nuit, son premier roman, publié en 1932, Céline obtient le prix Renaudot, manquant de deux voix le prix Goncourt.

Voyage au bout de la nuit constitue une oeuvre devenue classique du xxe siècle, traduite en 37 langues.

Le roman est célèbre pour son style, imité de la langue parlée et teinté d’argot, qui a largement influencé la littérature française contemporaine. Il s’inspire principalement de l’expérience personnelle de Céline à travers son personnage principal Ferdinand Bardamu, double littéraire de l’auteur. Céline a participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l’absurdité du monde. Il qualifie la guerre d’« abattoir international en folie » et expose ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d’héroïsme, celui-là même qui va de pair avec la violence et la guerre. Pour lui, cette dernière met en évidence la pourriture du monde.

C’est à l’égard de l’humanité entière que le narrateur exprime sa perplexité et son mépris : braves ou lâches, colonisateurs ou colonisés, Blancs ou Noirs, Américains ou Européens, pauvres ou riches. Céline n’épargne véritablement personne dans sa vision désespérée et, pour son personnage principal, rien ne semble avoir finalement d’importance face au caractère dérisoire du monde où tout se termine inéluctablement de la même façon. On peut y voir une réflexion nihiliste.

Résumé

Le roman est un récit à la première personne dans lequel le personnage principal raconte son expérience de la Première Guerre mondiale, du colonialisme en Afrique, des États-Unis de l’entre-deux guerres et de la condition sociale en général.

«  Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute.  »

Ferdinand Bardamu a vécu la Grande Guerre et vu de près l’ineptie meurtrière de ses supérieurs dans les tranchées.

C’est la fin de son innocence et aussi le point de départ de sa descente aux enfers sans retour. Ce long récit est d’abord une dénonciation des horreurs de la guerre, dont le pessimisme imprègne toute l’œuvre.

Ferdinand Bardamu part ensuite pour l’Afrique, où le colonialisme est le purgatoire des Européens sans destinée. Pour lui c’est même l’Enfer.

Il s’enfuit vers l’Amérique de Ford, mais il n’aime pas les États-Unis. C’est peut-être le seul lieu où il ait pu rencontrer Molly, un être qu’il aima et qui l’aima jusqu’au bout de son voyage sans fond.

Mais la vocation de Bardamu est de côtoyer la misère humaine, quotidienne et éternelle et pour cela il retourne en France pour terminer ses études de médecine et devenir médecin des pauvres. Il exerce alors dans la banlieue parisienne, où il rencontre la même détresse qu’en Afrique ou dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

Analyse de l’œuvre

Le patriotisme ou le nationalisme est, selon Céline, l’une des nombreuses fausses valeurs dans lesquelles l’homme s’égare. Cette notion est visible notamment dans la partie consacrée à la Première Guerre mondiale, au front, puis à l’arrière, où Céline s’est fait hospitaliser.

Céline est anticolonialiste, ce qu’on voit lors du voyage de Bardamu en Afrique. C’est le deuxième aspect idéologique important de l’œuvre.

Céline qualifie ainsi le colonialisme de « mal de la même sorte que la Guerre » et en condamne le principe et l’exploitation des colons occidentaux, dont il brosse un portrait très peu flatteur et caricatural.

Céline est aussi anticapitaliste, et sa critique du capitalisme transparaît nettement dans la partie consacrée aux États-Unis, lors du voyage à New York, puis à Détroit, principalement au siège des usines automobiles Ford. Il condamne le système qui « broie les individus, les réduit à la misère, et nie même leur humanité ».

Céline est  anarchiste, car à plusieurs reprises, l’absurdité d’un système hiérarchique est mise en évidence. Sur le front durant la guerre, aux colonies, à l’asile psychiatrique… l’obéissance est décrite comme une forme de refus de vivre, d’assumer les risques de la vie.

Voyage au bout de la nuit se distingue également par son refus total de l’idéalisme : l’idéal et les sentiments, « ça n’est que du mensonge » ou bien « Comme la vie n’est qu’un délire tout bouffi de mensonges (…) La vérité c’est pas mangeable. ».

Thèmes

L’errance se trouve au cœur de ce roman initiatique, une errance à la fois physique et psychique. Par bien des aspects, le roman se rattache à la veine picaresque : un pauvre bougre est entraîné, malgré lui, dans des aventures qui le font mûrir en lui ôtant toute illusion.

La ville est omniprésente dans le roman : Paris, New-York, Détroit, « Rancy » ou Toulouse, la ville est l’élément central du décor.

La pourriture : l’individu y est inéluctablement voué, qu’il s’agisse d’un pourrissement naturel (la mort naturelle ou du fait d’une maladie) ou provoqué par un événement (la guerre, le meurtre). La deuxième moitié partie de l’ouvrage, presque entièrement dédiée à l’expérience médicale du narrateur dans des milieux misérables, fait ressortir les aspects de décomposition et de pourrissement de l’individu qui doit affronter les maladies, sa propre dégénérescence, des odeurs méphitiques, la putréfaction.

La lâcheté de l’individu par essence. Céline développe une vision particulièrement nihiliste de la société humaine. La lâcheté permet à Bardamu de s’assumer comme déserteur dans l’épisode de la guerre, de fuir ses responsabilités aux colonies, ou de quitter son emploi chez Ford.

Style

L’auteur utilise à l’écrit le langage dit « oralisant » et l’argot, en jetant les bases d’un style qu’il nomme son « métro émotif ». Il refuse d’utiliser le langage classique, la langue académique des dictionnaires.

Le langage parlé côtoie le plus-que-parfait du subjonctif dans une langue extrêmement précise, donc l’utilisation de la langue parlée n’est en rien un relâchement. Le narrateur est plongé dans le monde qu’il décrit, d’où la symbiose apparente de son style avec celui des personnages, qui appartiennent presque tous aux populations des faubourgs et parlent de façon argotique. Mais en tant que descripteur de l’absurdité du monde, le langage parlé se doit aussi de faire preuve d’une grande précision. Si l’argot, les dislocations et autres thématisations gagnent en noblesse chez Céline, le plus-que-parfait du subjonctif ou le lexique soutenu ne le cèdent en rien.

Les Personnages 

Ferdinand Bardamu : le narrateur – double littéraire de l’auteur

Léon Robinson : son ami, qui apparaît dans les moments décisifs, et le livre s’arrête quand il disparait.

Alcide : son collègue en Afrique

Lola : une américaine rencontrée à Paris et retrouvée à Manhattan

Musyne : une violoniste rencontrée à Paris

Molly ; une américaine rencontrée à Détroit

Bébert : petit garçon rencontré dans la banlieue parisienne

La tante de Bébert

La famille Henrouille : la bru, son mari et sa belle-mère

Parapine : chercheur à l’Institut Pasteur, médecin, et amateur de trop jeunes filles

Baryton : psychiatre

Madelon : amante de Robinson, et de Bardamu, à l’occasion

Sophie : infirmière slovaque, amante de Bardamu

L’abbé Protiste

 

Citations

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Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils [nos pères] nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d’opinions, ou bien si tard, que ça n’en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C’est lui qui nous possède ! Quand on est pas sages, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C’est pas une vie…

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Arthur, l’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches et j’ai ma dignité moi !

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La loi, c’est le grand « Luna Park » de la douleur. Quand le miteux se laisse saisir par elle, on l’entend encore crier des siècles et des siècles après.

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La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi.

*

Tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur, à eux tous, à tous ces salauds là, autant qu’ils sont et qui doit être au bout de la nuit, et c’est pour ça qu’ils n’y vont pas, au bout de la nuit.

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C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.

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Le véritable savant met vingt bonnes années en moyenne à effectuer la grande découverte, celle qui consiste à se convaincre que le délire des uns ne fait pas du tout le bonheur des autres et que chacun ici-bas se trouve indisposé par la marotte du voisin.

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Les gens se vengent des services qu’on leur rend.

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C’est comme d’ouvrir une fenêtre dans une prison, trahir. Tout le monde en a envie, mais c’est rare qu’on puisse.

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Le cinéma, ce nouveau petit salarié de nos rêves, on peut l’acheter lui, se le procurer pour une heure ou deux, comme un prostitué.

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Des artistes en plus, de nos jours, on en a mis partout par précaution tellement qu’on s’ennuie.

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Être seul c’est s’entraîner à la mort.

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On a beau dire et prétendre, le monde nous quitte bien avant qu’on s’en aille pour de bon.

*

Je l’avais bien senti, bien des fois, l’amour en réserve. Y’en a énormément. On peut pas dire le contraire. Seulement c’est malheureux qu’ils demeurent si vaches avec tant d’amour en réserve, les gens. Ca ne sort pas, voilà tout. C’est pris en dedans, ça reste en dedans, ça leur sert à rien. Ils en crèvent en dedans, d’amour.

 

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