201
L’aphoriste est comme le pays sous-développé, qui vend ses matières premières à petit prix.
202
L’immortalité. Rien n’effraie de plus les fossoyeurs.
203
Finalement, ils m’ont convaincu accepter d’être obligé.
204
Les remords. Une lente guillotine, du coupable oublié par la justice.
205
Je suis comme la belle frivole, désirée par tous, mais destinée à rester célibataire.
206
On trouve de vrais amis parmi les chiens. Ils nous aiment sans donner d’avis et sans nous demander quelque emprunt.
207
La soif de lumière abrège, souvent, les ailes des papillons.
208
Le lierre est convaincu qu’il soutient le chêne.
209
Deux failles conjuguées peuvent générer une grande vérité.
210
Comme ils s’entendent bien, un peintre sourd, avec un musicien aveugle.
211
Parfois, le bien éclate volcanique et il fait des milliers de victimes.
212
Corrida. Avant d’être transformé en viande, le taureau doit être publiquement humilié.
213
Le créateur de l’église Voroneţ n’a pas eu d’aile pour voler en éclats. Il descendit l’escalier et l’histoire a oublié son nom.
214
Derrière le sourire se cache la netteté des dents.
215
Un mouton ne comprendra jamais pourquoi nous célébrons les Pâques avec de la viande d’agneau.
216
Grands et petits, nous vivons tous par la grâce du soleil.
217
Lorsque les mers sèchent, les montagnes poussent.
218
L’écho est un sec rebond. Les grands actes ont besoin de résonner, pas d’écho.
219
Chez certains, la culture apparaît comme une maladie professionnelle.
220
Certains rêves s’accomplissent. J’ai eu un rêve, où je semblais dormir.
221
Est-ce qu’un homme à tête de cheval est en droit de se croire centaure?
222
Un soleil sanglant sur la colline, n’est pas nécessairement un lever de soleil.
223
On souligne les mots prêts à tomber.
224
Certaines revolutions sont comme les micro-tremblements de terre pendant la nuit. Seulement ceux qui ne dorment pas les sentent.
225
Parfois, la peur nous rend héros, et l’incapacité nous remplit de vertus.
226
Dans le ballon éclaté, il faut souffler plus fort.
227
Les téléviseurs doivent s’asseoir sur des tables basses. D’une certaine manière qu’ils ne dépassent pas le niveau de la télévision.
228
Comme l’abeille, je peux piquer une seule fois, profondément.
229
Les talons et les halos contribuent à augmenter les nains.
230
Pour certains, la bague est un zéro d’or.
231
Quand les étoiles touchent l’horizon, elles peuvent être prises pour des lanternes.
232
La rime „champ cultivé – succès” a donné une nouvelle luminosité à la poésie.
233
Démosthène aussi marchait avec des cailloux dans sa bouche. Mais il les jetait, lorsqu’il voulait parler.
234
Ne piétine pas ton ombre! Elle te ressemble.
235
Il y a des hommes qui se croient arbres. Chaque année, un autre anneau.
236
La punaise a déposé une plainte. Une puce l’a mordue.
237
On voit augmenter de plus en plus l’intimité entre les gens. Surtout dans les autobus.
238
De la solidarité des cheveux, on ne peut naître qu’une brosse.
239
À la grandeur des pointes, contribuent aussi les vallées, avec leur profondeur.
240
Je pensais que Mathusalem était un grand médecin.
241
Le charretier pleure. Hier soir, son cheval s’est vu pousser des ailes.
242
Dieu, quelle excuse avez-vous pour la Nuit de la Saint-Barthélemy?
243
Qui peut fraterniser les hommes, plutôt que le fardeau du même joug?
244
Pureté. Mains de Fée? Plutôt, de blanchisseuse.
245
Si j’étais terre, je n’attirerais pas n’importe qui.
246
Le sage ne porte ni bouclier, ni épée.
247
Ceux qui pleurent dans la détresse, hurlent quand ils sont heureux.
248
Vois où les ombres se projettent et tu sauras qui tamise la lumière.
249
La vie est comme l’eau. La plus pauvre est la plus claire.
250
Le fer qui rouille ne se décompose pas. Il combine.
251
La règle infondée renforce de plus l’exception.
252
Orne la partie invisible de ton caractère et essaye de faire un bienfait sans témoin.
253
Achille regardait ses ennemis en face. Il avait le talon vulnérable.
254
Rhumatisme. Mathusalem avait mal aux genoux, à chaque changement d’époque.
255
Après la découverte du savon, plusieurs odeurs spécifiques sont disparues.
256
Ne pas être superficiel. Seulement les choses légères ont le don de flotter.
257
Double bonheur. Un avare compte son argent devant un miroir.
258
J’écris. J’essaie de momifier mes pensées.
259
Parfois, l’indifférence passe pour l’impartialité.
260
Comment puis-je me sentir? Comme une année, en Décembre.
261
Vénus. Un enfer à qui, la distance confère l’aura divine.
262
Des mots d’or, qui rouillent dans l’antichambre des indignes oreilles.
263
Un soleil irresponsable, au point de perdre ses planètes.
264
Ce coucou a décidé d’élever tout seul son poussin, dans l’indignation générale des coucous.
265
Une plante, en attendant la tempête qui donne la vie.
266
Rapporté par ma propre ombre, que j’empêche de voir le soleil.
267
Mon domicile temporaire? La terre.
268
Le rituel du thé japonais. Impressionnante patience de ces gens qui gravitent deux heures, autour d’une tasse d’eau chaude.
269
En miniature, je trempe ma soif pour le maximum.
270
La démocratie actuelle est une plante fragile. Ne l’écrasez pas! Aidez-la, pour fleurir.
271
Le culte du travail. L’essai de lancer une nouvelle religion. La pelle comme objet sacré.
272
L’imagination des lecteurs et les typos donnent de nouveaux sens aux aphorismes.
273
Tant de pierres collées soulèvent la majesté de la montagne.
274
J’essaie d’oublier. Juste rappellez-moi.
275
Les diamants sont retirés des endroits les plus sombres.
276
Je commence à croire en la réincarnation. J’ai vu un bélier vivant dans la personne qui portait son manteau.
277
L’eau avance, les roches restent.
278
Il y a des rimes absolument aléatoires, tels que, par exemple, «science» et «carence»”.
279
Insupportable, comme tout génie dans la vie quotidienne.
280
Plus les gens ont de bon sens, plus ils se laissent dominer.
281
Avec du collier et de la garde, difficile de faire l’avant-garde.
282
Je suis un ruisseau qui veut couler vers la source.
283
La femme est la force motrice de la vie. L’homme n’est que la clé de contact.
284
Les chevaux ont remporté de nombreuses batailles, sans rien comprendre à l’évolution de l’histoire.
285
Quel dommage qu’à l’école de la vie il n’y ait pas de répétition.
286
A la fin de certains livres, les auteurs présentent la bibliographie, comme pour se disculper.
287
On rassure les enfants avec des bonbons et les grands, avec la vie future.
288
Il faut souffrir, pour comprendre la tendresse.
289
Les graines ne veulent pas dormir dans des boîtes d’or. Elles préfèrent le sol, même aride.
290
Quelques idées, ainsi que les tatouages de la jeunesse, on ne peut pas les nier, même si nous avons honte..
291
Libres élections. Vous devez choisir: la peste, ou le choléra.
292
Parmi les instruments à souffler, le vent chante le plus beau.
293
Quand il vit Vendredi, Robinson a décidé de tenir une réunion immédiatement.
294
Je me sens si bien, enchaîné entre les parenthèses du plus et du moins de l’infini.
295
Sisyphe ne mourra pas fatigué, mais d’ennui.
296
La Résurrection. Pouvez-vous imaginer ce que ce sera alors dans le métro?
297
N’enviez pas la pierre. Elle n’est pas éternelle. De plus, elle est froide.
298
Heureusement qu’on ne me communique pas anticipé, la date de mon décès. A cause d’émotion, je mourrais plus rapidement..
299
Lorsque dix lecteurs s’assoupissent, je ne m’intéresse plus aux critiques.
300
L’éternité du génie. Son travail, comme un merveilleux poème, saura toujours se prendre de la mémoire des gens vivants.