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Fragmentarium de Valeriu BUTULESCU – suite 2

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101

La stabilité est la stagnation.

102

Embaumez-moi! Je ne crois pas dans la seconde vie, mais je veux faire quelque joie aux archéologues.

103

Accordez votre esprit. Mais pas avec le diapason de n’importe qui.

104

En décrivant le soleil, ne commencez pas avec les tâches.

105

Contrairement aux humains, l’herbe ne peut pas se faucher seule.

106

Je ne crois pas au serment. Je le jure!

107

Une rafale de vent a éclaté de la cage du souffleur. Sur scène, certains joueurs ont commencé à hurler.

108

Vers certains idéaux, on descend.

109

On monte pour regarder de haut, ou pour être regardé d’en bas.

110

Froid, insensible, immobile. Je pense que cet homme est un dieu.

111

Penguin. Un oiseau peut vivre dans la glace. Mais il ne vole plus, il ne chante plus.

112

Les démons. Dieu tolère l’opposition, mais lui met des cornes.

113

Avant de négocier avec le loup, il faut lui mettre une muselière.

114

L’unanimité des pierres nait des fondations, ou des avalanches.

115

On idolize les aigles, même si les poules nous apportent des services beaucoup plus importants.

116

Tout le monde préfére la timonerie, personne ne veut ramer.

117

Une aspiration ne meurt pas. Tout au plus, elle s’accomplit.

118

On a convenu que les larmes du ciel s’appelleraient pluie.

119

Certaines personnes doivent être poussées vers des idéaux.

120

Education. Quand on donne la vie à quelqu’un, laissez-lui la façon de l’utiliser.

121

Augias est devenu célèbre, non pas par ses chevaux, mais par le fumier de ses chevaux.

122

Quand les femmes se font leur critique, elles trouvent  leurs défauts merveilleux.

123

Combien de drames cache parfois le mot silence.

124

Dans les fruits de l’arbre, on ne doit pas voir de générosité, seulement la soif de continuité.

125

Amour. Tout fruit est annoncé par une fleur.

126

Le serpent avait raison. Il n’y a pas de paradis, où il n’y a pas d’amour.

127

De tout ce que je suis, il ne restera qu’un calcul rénal.

128

Comme les fleuves, on marche sur la ligne de moindre résistance, et notre vie est une série de méandres.

129

La mort. Point, ou virgule?

130

Je ne suis ni même une ombre. Je suis le rêve d’une ombre.

131

La gravité attire toutes les cordes de l’Univers.

132

Prométhée s’est sacrifié pour que nous puissions allumer tranquillement nos cigarettes.

                                                133

Heureusement, on brise la géométrie. Nous sommes égaux, sans ressembler.

134

Ne méprisez pas la paille. Elle protége l’or du blé.

135

Il y a des mots que nous craignons d’écrire en minuscule, même avec l’autorisation grammaticale.

136

La croix a été transformée en étoile après le perfectionnement de la technique de crucifixion.

137

Il me suivait pas à pas, et je me croyais son étoile polaire.

138

Ne pense plus à l’opinion du lapin, quand les lions t’admirent.

139

Noël. Le transcendant est perdu derrière un horizon de viande.

140

Un arbre sans feuilles, qui s’entête à frémir.

141

Fané, à l’ombre de la morale, – le gardien endormi de ses propres désirs.

142

Les diables sont matière divine, hors contrôle.

143

J’ai rencontré un vieil homme qui parlait aux pierres, sans savoir que ça s’appelle prozopopée.

144

Une fois, les animaux parlaient aux hommes. Maintenant, ils se taisent, convaincus de l’inutilité de tout dialogue.

145

Zéro? Il peut être une somme de différents infinis.

146

On voit des roches, quelques mouettes, des vagues. On pense qu’on a  compris la mer.

147

L’enfer c’est un domicile de diable, modernisé.

148

Ils se taisent. Mais quel bruit, dans leurs pensées.

149

Parfois, je me répète. Sur la terre sèche, il faut semer à plusieurs reprises.

150

Le vent décide l’amour des fleurs.

151

Visiter tous les musées du monde, sans se rappeler, que les droits d’entrée.

152

Chacun doit rire, selon l’état de sa denture.

153

Les fleuves coulent vers la mer, bien qu’ils puissent perdre leur identité.

154

Cette anthologie ressemble à un charnier.

155

Toujours, une autre saison nous manque.

156

Les centenaires. La peur des caisses de retraite.

157

Beaucoup croient que le soleil se couche juste pour ne pas perturber leur sommeil.

158

Se jeter dans le vide, insouciant comme un oiseau.

159

Sa poésie est sèche comme une momie et c’est peut-être pourquoi elle résiste au temps.

160

Nous avons quelque chose du destin des pommes. Nous venons juste de mûrir, et on doit tomber .

161

En attendant la promulgation du décès, personne ne peut vraiment se croire mort.

162

Une véritable revue est une revue qui me publie.

163

Il était devenu très érudit, en écoutant aux portes des gens instruits.

164

Les archéologues. Basés sur un tesson, ils reconstruisent une cuisine toute ancienne.

165

Des grues, des hirondelles? Je préfère la modestie des moineaux, qui passent l’hiver avec moi.

166

Sans détergent, je ne vois pas le but du baptême.

167

Prêteur. Un naïf qui croit encore qu’il sera payé.

168

Le parfum de rose nous fait oublier la piqûre.

169

Les animaux qui ne veulent pas être tondus et traités, sont considérés sauvages..

170

De mes primes, je paye les pénalités.

171

Quand les juges feront le travail du  bourreau, la punition sera plus douce.

172

La paresse doit être très fatigante. Les paresseux se reposent le plus.

173

Serait-t-il un autre monde, de l’au-delà? On mourra et on verra.

174

Pour ne pas se contredire, on a besoin de forts principes, ou d’une excellente mémoire.

175

Pendant un millénaire, on a écrit avec des plumes d’oies. Les oies ont un grand mérite dans la promotion de la culture.

176

Le temps ne s’arrete pas. On sait mieux que Pythagore, et on est recalé au baccalauréat.

177

Les cinquante ans d’après le premier mariage, s’appellent toujours la noce d’or?

178

Parfois, on garde la tête dans ses mains. Quel lourd fardeau.

179

La hyène ne veut pas nous manger. Cela signifie que nous sommes vivants.

180

Le nombre des crédules et le nombre des fraudeurs sont en parfait équilibre écologique.

181

La civilisation humaine sera une énorme stalactite. Aujourd’hui, on voit ses premiers cristaux.

182

Le papier. On abat des forêts, pour les remplir des platitudes.

183

Pas tous savent tuer. Certains, seulement réduisent la vie.

184

Après un siècle, ils se pencheront sur notre cubo-futurisme, aussi comme nous, sur les anciens livres.

185

L’écologie légalise la politique du loup.

186

Les oreilles sont jalouses, car les yeux ont des paupières.

187

La beauté est fleur. La sagesse est pierre.

188

Le récif. La solidarité des minuscules animaux naît de petites roches sur lesquelles, parfois, les navires se sont brisés.

189

L’argent reste le principe fondamental de la vie. Quand on a de l’argent, on peut se permettre aussi d’autres principes.

190

Pour comprendre certaines personnes, comme les peintures à l’huile, on doit les contempler de loin.

191

Oublié, j’ai commencé à douter de moi, comme une  fleur pas cueillie, de sa beauté.

192

Planifier l’immortalité à une autre époque. Quelle irresponsabilité!

193

Mettre le mouton, près du loup. De plus, le faire chef du bureau.

194

Le sacrifice de la graine pourrie sur la pierre n’est pas en vain. Elle forma le sol, où les graines germeront plus tard.

195

Peu importe le pain qu’on prête, c’est mieux sur ma planète.

196

La rivière ne peut pas élever les pierres à l’extérieur, mais elle les pousse en bas de la vallée.

197

Certains empires ont chuté beaucoup plus difficilement que certains réalisateurs peuvent l’imaginer.

198

En essayant de défigurer le monstre, ils l’ont rendu presque sympathique.

199

Certains mensonges sont basés sur la courtoisie et ils semblent excusables.

200

Beaucoup de gens bourdonnent comme les abeilles et ils s’étonnent qu’ils ne font pas de miel.

suite, page 3

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