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Jean de La Fontaine, Fables (livres VII à XI) / parcours : imagination et pensée au XVIIe siècle.

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Jean De La Fontaine

0:00:00 Dissertation / parcours : imagination et pensée au XVIIe siècle
0:12:32 Les Animaux malades de la peste – Livre VII
0:16:27 Le pouvoir des Fables – Livre VIII
0:20:30 Le Fou qui vend la Sagesse – Livre IX
0:22:31 L’Homme et la Couleuvre – Livre X
0:28:19 Le Lion – Livre XI
Ecoutez encore quelques fables du premier recueil :
0:31:36 Éloge de l’Amour, Francine Fortier Alberton
0:32:42 Le Loup et l’Agneau, Francine Fortier Alberton
0:34:24 Le Corbeau et le Renard – Francine Fortier Alberton
0:35:39 Le Laboureur et ses Enfants, Fattoum Abidi
0:36:46 Le Loup et le Chien, Violinne
0:40:15 Le Lion et le Rat, Violinne
0:41:43 Le Lièvre et la Tortue, Violinne
0:44:29 La Cigale et la Fourmi, Violinne

Présentation

Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 et mort le 13 avril 1695 à Paris, est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes.

Ses Fables constituent la principale œuvre poétique de la période classique, et l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française. Le tour de force de La Fontaine est de donner par son travail une haute valeur à un genre qui jusque-là n’avait aucune dignité littéraire et n’était réservé qu’aux exercices scolaires de rhétorique et de latin.

Les Fables de La Fontaine sont trois recueils regroupant deux cent quarante trois fables allégoriques publiés par Jean de La Fontaine entre 1668 et 1694.

La plupart, inspirées des fables d’Ésope, Babrius et Phèdre, mettent en scène des animaux et contiennent une morale explicite ou implicite.

La morale est présentée au début ou à la fin du poème.

L’auteur y invente un genre en rupture avec les traditions ésopique, évangélique et humaniste, où le style et l’esprit plus que le propos se veulent didactiques.

Le premier recueil de Fables correspond aux livres I à VI des éditions actuelles. Le deuxième recueil correspond aux livres VII à XI et le dernier recueil correspond au livre XII actuel.

Parcours de lecture : Imagination et pensée au xvii e  siècle

Définitions du parcours

L’« imagination » signifie « image, vision », sens employé pour l’image d’un rêve. Mais le mot désigne aussi la faculté d’inventer des images et de former des combinaisons nouvelles d’images.

« Pensée » signifie une méditation.

Au xvii e  siècle, les romans accordent une large place à la fiction mais ne peuvent se passer d’une part réflexive.

L’esthétique classique – au xvii e  siècle

Le xvii ème siècle s’impose comme le règne de la raison et de la morale. Il est marqué par le triomphe de l’ordre littéraire, culturel, artistique, architectural et politique.

L’« honnête homme » c’est l’idéal du xvii ème siècle. Il est élégant, spirituel, courtois, cultivé, aisé, et il incarne la sagesse dans la vie et dans l’amour.

Les deux courants de pensée

– Le courant précieux (1650-1660) se distingue de toute ce qui incarne la vulgarité en visant le raffinement de la personne, des sentiments et du langage.

– Le courant libertin ( philosophique ou mondain) – qui veut se libérer de la religion et de ses dogmes pour donner à l’existence humaine un sens uniquement terrestre.

Les moralistes

Au xvii e  siècle, le foisonnement romanesque est incontestable, mais on développe parallèlement toute une littérature des idées à visée moralisatrice.

Exemple:

– Les Mémoires du Cardinal de Retz

– Les Maximes de La Rochefoucauld

– Les Lettres de Mme de Sévigné.

Le Style

La Fontaine pratique la gaité de la conversation, style qui transpose à l’écrit l’ironie spirituelle et mondaine de la conversation de salon.

Il écrit la plupart de ses Fables en vers irréguliers « ayant un air qui tient beaucoup de la prose ». L’auteur varie d’un distique, voire d’un vers à l’autre le nombre de syllabes mais y met toujours au moins une assonance, et souvent une rime. Toutefois certaines, telles Le Meunier, son fils et l’Âne et Le Vieillard et ses Enfants, sont en alexandrins réguliers.

Sur la position du sujet, on peut dire que la liberté de ton que produit cette manière de composer irrégulière sert deux procédés stylistiques mis en œuvre par l’auteur. Le premier est le récit factuel par lequel le moraliste évite la posture du moralisateur et prend celle de l’observateur. Le second est, inversement, l’emploi récurrent de la première personne du singulier et l’expression par cet observateur, partant le lecteur, d’une opinion personnelle caractéristique de la pédagogie humaniste.

Les Fables remplacent le surnaturel par le bon sens, l’exégèse chrétienne par l’exercice de style, l’édification par l’anecdote badine, l’ekphrasis par l’allusion allégorique. Elles marquent ainsi le passage de l’esthétique des Belles Lettres à celle laïcisée d’un classicisme prometteur de Lumières.

Les Thématiques

Le triomphe de la force et de la ruse : La Fontaine fait ressortir la cruauté de la société du Grand Siècle.

Les conflits mis en scène par l’auteur se terminent immanquablement par la défaite, l’élimination physique voire la dévoration du plus faible ou du plus naïf, violence que souligne la soudaineté du dénouement.

Le monde des Fables est celui de la force et de la ruse et le registre pastoral quand La Fontaine y vient n’est qu’une parodie pour en dénoncer bientôt l’hypocrisie. Si au début de la fable, les figures naïves des animaux ou d’hommes réduits comme des santons à leurs métiers renvoient à la féerie de l’enfance, la fin est celle du désenchantement.

Le Pessimisme mélancolique : Les Fables des bêtes tempèrent le philosophe humaniste aspirant à un idéal de dignité humaine. Il s’agit d’une leçon de désillusion adressée à l’esprit enfantin qui imagine l’homme tel qu’il n’est pas, un déniaisement consenti plus proche des Maximes de La Rochefoucauld.

Inspiration et sources

Les Fables ne puisent pas qu’à la source ésopique. La Fontaine a fait un travail d’adaptation de toutes sortes de textes antiques à valeur morale, en partie à partir d’une des premières traductions françaises qu’en a fait en 1610 le Suisse Isaac Nicolas Nevelet, érudit et bibliophile éminent. C’est cette somme de la littérature classique grecque et latine, qui compte cent quatre vingt dix neuf fables, qu’a utilisé La Fontaine pour réécrire certaines fables d’Ésope, telle que « La Cigale et la Fourmi ».

Le second recueil des Fables s’ouvre à la tradition indienne. Dans l’avertissement de ce deuxième recueil, La Fontaine écrit à propos des « enrichissements », c’est-à-dire les fables orientales qu’il livre là en complément du premier volume, « Seulement je dirai par reconnaissance que j’en dois la plus grande partie à Pilpay, sage Indien. »

La Fontaine a aussi puisé dans le patrimoine de son propre pays. Il s’est par exemple inspiré de l’«Ysopet, un recueil de fables ésopiques adapté en français d’un version anglaise » par Marie de France, poétesse française de la cour d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Le Roman de Renart, ensemble de récits animaliers médiévaux, a sans doute servi de source pour les Fables, certaines histoires étant communes entre les deux, comme Le Loup et le Renard.

Moralités les plus souvent citées

« Eh bien ! dansez maintenant. » (La Cigale et la Fourmi, I, 1)

« Apprenez que tout flatteur / Vit aux dépens de celui qui l’écoute. » (Le Corbeau et le Renard, I, 2)

« La raison du plus fort est toujours la meilleure » (Le Loup et l’Agneau, I, 10)

« À l’œuvre on connaît l’artisan. » (Les Frelons et les Mouches à miel, I, 21)

« On a souvent besoin d’un plus petit que soi. » (Le Lion et le Rat, II, 11)

« En toute chose il faut considérer la fin. » (Le Renard et le Bouc, III, 5)

« Petit poisson deviendra grand / Pourvu que Dieu lui prête vie. » (Le Petit Poisson et le Pêcheur V, 3)

« Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l’auras. » (Le Petit Poisson et le Pêcheur, V, 3)

« Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. » (Le Lièvre et la Tortue, VI, 10)

« Aide-toi, le Ciel t’aidera. » (Le Chartier embourbé, VI, 18)

« Amour, Amour, quand tu nous tiens / On peut bien dire : Adieu prudence. » (Le Lion amoureux, IV, 1)

« Il m’a dit qu’il ne faut jamais / Vendre la peau de l’ours qu’on ne l’ait mis par terre. » (L’Ours et les Deux Compagnons, V, 20)

« Mais les ouvrages les plus courts sont toujours les meilleurs. » (Les Lapins, X, 15)

« Ventre affamé n’a point d’oreilles. » (Le Milan et le Rossignol, IX, 18)

Destin d’un chef-d’œuvre

Dans son avertissement, La Fontaine annonce qu’il entend bien « remplir de plus de variété [son] ouvrage ». Il ajoute : « j’ai tâché de mettre dans ces deux dernières parties toute la diversité dont j’étais capable ».

Rien n’est plus éloigné de lui que les exposés pédants et pesants, comme il le proclame dans « L’Écolier, le Pédant et le Maître d’un jardin » :

Je hais les pièces d’éloquence

Hors de leur place, et qui n’ont point de fin.

La Fontaine entend aussi capter l’attention du lecteur pour mieux le faire réfléchir. Il ne cache pas que les animaux représentés dans les fables permettent avant tout de dénoncer les défauts des êtres humains.

Les fables visent parfois les plus puissants : le lion, symbole du pouvoir royal, s’illustre souvent par sa crédulité ou sa violence.

Le pouvoir des fables n’est pas négligeable.

Les fables permettent d’allier légèreté et gravité et les morales font le charme du recueil.

Le trésor des fables : le fabuliste offre des modèles en guise de contrepoints et les fables renferment ainsi une forme de sagesse.

La Fontaine (biographie) célèbre aussi l’importance de l’amour, qu’il n’échangerait pas « contre le Louvre et ses trésors ».

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