Le XVIe siècle
représente le developpement des idées humanistes et la période de la réflexion sur l’Homme.
La découverte de l’imprimerie permit d’ouvrir l’accès à la connaissance.
La foi en l’Homme et le goût du savoir ont permis de découvrir les nouvelles idées de la Renaissance, et ont favorisé l’émergence d’un nouveau courant de pensée : l’humanisme.
Les penseurs humanistes se nourrissent des textes antiques. Pour eux, l’homme est au centre du monde, le savoir, la raison et l’éducation sont essentiels, ils condamnent le fanatisme, les superstitions et invitent à la sagesse et à la vertu.
Exemple :
– Thomas More crée l’Utopie, un univers de rêve, où la raison reigne.
– Montaigne invente l’essai, pour s’interroger sur lui-même et sur l’Homme, la sagesse, la vérité, la question de la mort et la place de l’homme dans le monde, entre misère et grandeur, et donner une leçon de tolérance entre la barbarie des civilisés colonisateurs à l’innocence des cannibales.
– Rabelais écrit Gargantua (1534), un géant dont l’éducation propose les réflexions humanistes de son temps.
– Érasme, le « Prince des humanistes » et l’âme de la « République des Lettres », créateur de l’Éloge de la Folie, une thèse humoristique, rédigée en latin de manière volontairement savante, où il fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique acerbe des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé et les courtisans.
Le XVIIe siècle
c’est le siècle des moralistes et apporte, sous le regne de Louis xiv, l’étude des mœurs, de nouvelles norms morales et littéraires incarnées par le classicism, qui établit des règles esthétiques, intellectuelles et morales, codifiant les genres et la langue, en : pensées, maximes, fables, caractères, lettres, contes, avec une vraie finesse de l’esprit.
On rencontre l’idéal de l’honnête homme, sage, aimable et spirituel.
Le courant de pensée Jansénist apporte une vision pessimiste de l’humanité entachée par le péché originel.
La littérature d’idées aborde des sujets philosophiques et religieux, dans la pensée classique : la grâce divine, l’âme humaine, la vérité du monde.
Exemple :
– Jean de La Fontaine (1668-1694) avec ses Fables d’une morale pratique, mettant en scène des animaux, avec une visée moralisatrice et une portée philosophique.
– Blaise Pascal, le grand mathématicien qui se retire de la vie mondaine et publie ses Pensées en 1670, une réflexion sur l’homme et l’existence de Dieu.
– La Rochefoucauld, écrivain, moraliste, mémorialiste et militaire français du xviie siècle, qui fait partie du mouvement littéraire du classicisme et qui est surtout connu pour ses Maximes.
– La Bruyère, célèbre pour une œuvre unique, Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle (1688), recueil de 420 remarques, sous forme de maximes, de réflexions et de portraits, présenté comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec Théophraste.
– Charles Perrault, l’un des formalisateurs du genre littéraire écrit du conte merveilleux : La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge, Le Petit Poucet.
– Descartes, qui dans ses Méditations métaphysiques, l’une des expressions les plus influentes du rationalisme classique, soutient qu’en dépit des arguments sceptiques contre la vérité et la certitude, il y a des connaissances légitimes. Aussi, il présente l’homme comme ayant une substance essentiellement pensante (cogito), qui s’oppose à son corps, qui lui est une substance matérielle. Il s’agit dans cette œuvre de balayer les anciens préjugés et de repartir sur des choses certaines, pour lesquelles le doute n’est plus possible.
– Nicolas Boileau, homme de lettres français du Grand Siècle, polémiste et théoricien de la littérature, considéré en son temps et par la postérité comme le législateur ou le « Régent du Parnasse » pour son « intransigeance passionnée », l’auteur de L’Art poétique et ses deux vers célèbres :
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement
Et les mots pour le dire arrivent aisément »
Le XVIIIe siècle
c’est le siècle des Lumières de la Raison et combats pour la Liberté
Les avancées scientifiques et techniques apportent progrès.
Les philosophes répandent des idées nouvelles et invitent à la raison, face à l’intolérance et aux superstitions. Ils critiquent les injustices de la société. Un combat est celui de l’esclavage.
C’est le temps de Montesquieu, Voltaire, Diderot et Rousseau, c’est le temps des salons et cafés littéraires, des lettres, traités, articles, essais, discours ou contes philosophiques (Candide et L’Ingénu de Voltaire) ou des œuvres épistolaires.
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L’homme est perfectible et doit être libre, grâce à la connaissance et la raison.
Diderot dirige l’Encyclopédie, œuvre collective, qui réunit les connaissances pour vaincre l’obscurantisme.
Exemple :
– l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, animé par Diderot et D’Alembert, un ouvrage majeur du xviiie siècle et la première encyclopédie française. Par la synthèse des connaissances du temps qu’elle contient, et au-delà des savoirs qu’elle compile, le travail qu’elle représente et les finalités qu’elle vise, en font un symbole de l’œuvre des Lumières.
– Montesquieu – Lettres persanes, un roman épistolaire rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse.
– Voltaire – Candide, ou l’Optimisme, conte philosophique, mais également un récit de formation, récit d’un voyage qui transformera son héros éponyme en philosophe, un Télémaque d’un genre nouveau.
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– Diderot – Supplément au Voyage de Bougainville. À travers l’évocation d’une société tahitienne utopique, Diderot met en question les principes qui régissent l’organisation de la société : le droit naturel, les lois, Dieu, la morale, la nécessité. Il distingue surtout deux origines à ces principes : l’une abstraite et peu adaptée, l’autre induite par le bonheur concret et les besoins de la société. Pour lui, la loi naturelle est la seule loi qui est indiscutable. Il remet en cause les autres lois fondamentales en les mettant en parallèle avec ce qui se passe dans la nature.
– Rousseau – Essais – Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Rousseau y expose sa conception de l’état de nature, de la perfectibilité humaine et y présente la propriété privée comme source de toutes les inégalités.
– Voltaire – Traité sur la tolérance, texte qui vise la réhabilitation de Jean Calas, protestant faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils afin d’éviter que ce dernier ne se convertisse au catholicisme. Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux (plus particulièrement celui des jésuites chez lesquels il a fait de brillantes études étant jeune homme) et présente un réquisitoire contre les superstitions accolées aux religions.
– Marivaux, surtout connu pour son théâtre et attaché au Comédiens italiens, Marivaux fut aussi romancier et journaliste, toujours spectateur solitaire d’une société en pleine transformation.
– Beaumarchais, écrivain, dramaturge, musicien et homme d’affaires français. Figure importante du siècle des Lumières, il est estimé comme un des annonciateurs de la Révolution française et de la liberté d’opinion ainsi résumée dans sa plus célèbre pièce, Le Mariage de Figaro :
« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur, il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. »
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