Poesis

Art Classique et Contemporain, Livres Audio, Science, Mystère, Android

Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

| 0 Comentarii


Les origines du roman francais se retrouvent dans L’épopée antique, qui relate aventures de personnages héroïques.

L’auteur apparaît après l’invention de l’imprimerie en 1450, et le mot « roman », apparaît au XIIe siècle et désigne d’abord la langue romane, puis une adaptation d’un récit antique, et plus tard encore, un texte narratif en prose relatant les aventures d’un personnage.

Exemple :

Le récits de Chrétien de Troyes, Perceval ou Le Conte du Graal, qui présentent les caractéristiques du genre romanesque: le récit centré sur un personnage principal  et la présence d’un narrateur, qui utilise la 1re personne du singulier.

 

Au Moyen Âge, les récits sont transmis oralement par les troubadours, les trouvères et les ménestrels. Les romans chevaleresques et sentimentaux sont très nombreux.

 

Au XVe siècle et au XVIe siècle,

ces récits stéréotypés  sont tournés en derision.

Cervantès imagine un personage comique, dans Don Quichotte (1605-1615), qui après avoir lu des romans de chevalerie, devient fou et veut devenir à son tour chevalier.

 

Entre tradition et modernité, on ajoute :

– la tradition épique antique – l’Iliade d’Homère au VIIIe siècle av. J.-C. et l’Énéide de Virgile entre 19 et 29 av. J.-C.

– les chansons de geste – La Chanson de Roland vers 1100

– Les récits comiques latins – Le Satiricon de Pétrone au Ie siècle, L’Âne d’or d’Apulée au iIe siècle

– le roman c’est un long récit dont l’intrigue amoureuse est centrale.

 

Au XVIIe siècle,

le genre du roman prend de l’ampleur, son intrigue se complexifi e, ses personnages gagnent en profondeur psychologique et s’éloignent des héros idéalisés.

Exemple :

Madame de La Fayette fait le premier roman d’analyse dans La Princesse de Clèves (1678), avec l’évolution psychologique du personnage principal.

Sous le Classicicme, les récits sont investis d’une fonction morale et les analyses des sentiments et des mœurs sont approfondies.

 

Le XVIIIe siècle, le « siècle des Lumières 

Le XVIIIe siècle apporte l’exploration des formes romanesques, des formes des mémoires et des correspondances. Les philosophes tels que Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau apportent des idées nouvelles, et le monde sort de l’obscurantisme religieux, grâce aux « lumières » de la raison. On réclament la tolérance religieuse, les libertés d’expression et de pensée et le roman  offre une place privilégiée à l’individu. C’est le siècle du libertinage, mais aussi un retour à la sensibilité annonçant le romantisme se dessine dès le milieu du siècle. Les personnages du roman sont  animés par des sentiments passionnés et vertueux.

Exemples et repères chronologiques :

– Montesquieu – Lettres Persanes

– L’Abbé Prévost – Manon Lescaut

– J.-J.Rousseau – La Nouvelle Héloise

– Laclos – Les Liaisons dangéreuses

– J.-J.Rousseau, avec la première autobiographie moderne dans ses Confessions (1782-1789).

Au XVIIIe siècle, le roman est considéré, par des moralists, comme un genre bas, vulgaire, avec  immoralité ou invraisemblance. Pour répondre à ces critiques, les romanciers du XVIIIe siècle explorent des formes nouvelles, comme le roman-mémoires ou le roman épistolaire, constitué d’un échange de lettres entre les personnages.

Exemple :

– Manon Lescaut (1731) de l’abbé Prévost c’est  un roman-mémoires : le chevalier Des Grieux raconte sa vie romanesque et tragique, avec sa passion tragique pour Manon, qui lui fait connaître la jalousie et l’exil.

– Les Liaisons dangereuses (1782) de Laclos – roman épistolaire, dans lequel des libertins échangent des lettres avec leurs conquêtes amoureuses.

 

Le XIXe siècle c’est l’âge d’or du roman

 

À la fin du XVIIIe, le roman est parvenu à sa maturité. Sa forme et son esthétique ne changeront plus beaucoup jusqu’au xxe siècle. Le format des romans, le découpage en chapitres, l’utilisation du passé de narration et d’un narrateur omniscient forment un socle commun peu remis en question. Les descriptions et la psychologie des personnages deviennent primordiales.

Exemple et repères chronologiques :

– Chateaubriand – René

– Stendhal – Le Rouge et le Noir


– Hugo – Notre dame de Paris




– Balzac – Le Père Goriot



– Dumas – Les Trois Mousquetaires

– Flaubert – Madame Bovary


– Zola – L’Assomoir









– Maupassant – Bel-Ami








Le XIXe siècle est le siècle du roman qui s’impose et s’adapte à tous les sujets.

  1. Le romantisme (environ 1810-1850) développe le « roman du moi », écrit à la 1re personne et parfois autobiographique , inspiré du vécu de l’auteur . Le romantisme qui fut un phénomène de portée révolutionnaire dans tous les arts, plonge ses racines au cœur même du siècle des Lumières.

Les romantiques mettent le « moi » dans une place centrale, tandis que les récits sont souvent teintés de fantastique.

 

Exemple :

– Musset – La Confession d’un enfant du siècle (1836) : il transpose sa liaison amoureuse avec George Sand, dans récit est fictionnel.

Décrire le Mal du siècle, thématique chère aux Romantiques, commence par Alfred de Musset qui en 1836 dans La Confession d’un enfant du siècle résume le mal dont souffre la jeunesse française :

« Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé par 1793 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux. »

— Alfred de Musset, Confessions d’un enfant du siècle, Première partie, chapitre II (1836)

– Jean-Jacques Rousseau

Ni l’influence anglaise et ni l’allemande, ni l’influence du Moyen Âge, ne suffisent pour expliquer le romantisme français. Une autre les éclipse, celle d’un génie qui, en les recueillant, leur a ajouté les richesses de sa puissante personnalité et a entraîné irrésistiblement notre littérature dans des voies nouvelles. Cet homme, c’est Rousseau (1712-1778).

 

– Dumas – Les Trois Mousquetaires (1844),: un roman d’aventures mais aussi historique, qui met en scène des mousquetaires du roi Louis XIII, leurs combats et aventures.

 

  1. Réalisme et naturalisme,

quand certains écrivains donnent au roman une visée réaliste, dans une analyse de la société contemporaine. Les personnages sont plus individualisé et  incarnent les aspirations et frustrations de la bourgeoisie montante.  Le roman réaliste se caractérise par la vraisemblance des intrigues, souvent inspirées de faits réels, ainsi que par la richesse des descriptions et de la psychologie des personnages. On y rencontre des personnages appartenant à toutes les classes de la société et à plusieurs générations successives dans une perspective souvent critique.

Dans la Restauration, c’est le temps des romans d’apprentissage.

Le naturalisme apporte une fonction documentaire sur des milieu sociaux jusque-là inexplorés.

Le naturalisme est un mouvement littéraire qui, dans les dernières décennies du XIXe siècle, cherche à introduire dans les romans la méthode des sciences humaines et sociales, appliquée à la médecine par Claude Bernard. Émile Zola est le principal représentant de cette école littéraire en France.

Exemple :

– Stendhal (1783-1842) relate la vie de ses personnages à la manière d’une chronique.

Dans Le Rouge et le Noir (1830), c’est le parcours de Julien Sorel, jeune homme de condition sociale modeste, jusqu’à ce qu’un drame sentimental mette fi n à son ascension.

– Honoré de Balzac (1799-1850), Considéré comme le « créateur du roman moderne », écrit une œuvre monumentale : La Comédie humaine, composée de 95 romans, nouvelles et traités, et qui offre une analyse de la « comédie » sociale de son époque.

 

  1. Roman populaire

Avec la généralisation de l’alphabétisation, le goût de la lecture touche maintenant les couches populaires, notamment au travers des éditions bon marché distribuées par colportage et du roman feuilleton. Parmi les auteurs populaires du XIXe, Eugène Sue, George Sand, Alexandre Dumas, Paul Féval, Hector Malot, la Comtesse de Ségur. Le XIXe siècle voit aussi la naissance de deux genres romanesques populaires : le roman policier avec Edgar Allan Poe et le roman de science-fiction avec Jules Verne et H.G.Wells.






Le XXe siècle – « l’ère du soupçon » 

Au début du xxe siècle, plusieurs romanciers reprennent le projet balzacien de construire un roman polyphonique reflétant tous les aspects d’une époque.

Au XXe siècle, les romanciers cherchent à montrer les zones d’ombre et les deux guerres mondiales accentuent cette remise en cause. Les auteurs engages, comme A. Camus et A. Malraux, relatent les violences d’un monde en pleine mutation.


 

Proust et Joyce

Avec À la recherche du temps perdu de Marcel Proust et Ulysse de James Joyce, c’est la conception du roman considéré comme un univers qui trouve son aboutissement. C’est aussi la continuation d’une certaine tradition du roman d’analyse psychologique. Ces deux romans ont également la particularité de proposer une vision originale du temps : temps cyclique de la mémoire pour Proust, temps d’une journée infiniment dilaté pour Joyce. En ce sens, ces romans marquent aussi une rupture avec la conception traditionnelle du temps romanesque inspirée de l’Histoire.

 

Le Nouveau Roman apporte « l’ère du soupçon » , pour révèler la complexité de l’être humain.

La remise en cause du modernisme et de l’humanisme, consécutive aux deux guerres mondiales, entraîne un bouleversement du roman. Le grand roman immanent et monumental disparaît au profit de récits plus personnels, plus irréels ou plus formels. Les romanciers sont alors confrontés à une double impossibilité : celle d’un récit objectif d’une part, et celle d’une transmission de l’expérience individuelle d’autre part. C’est entre ces deux limites que se construit pendant cette période une œuvre romanesque dominée par l’angoisse et l’interrogation. L’Ère du soupçon (1956), un essai de Nathalie Sarraute, évoque cette étape. On peut considérer que, d’une certaine manière, il s’agit d’un « manifeste » du Nouveau Roman avant la lettre.

 

Roman existentialiste

De forts liens ont existé entre la philosophie existentialiste et le roman. C’est sans doute Jean-Paul Sartre qui illustre le plus clairement ce lien entre littérature et philosophie. Son premier roman, la Nausée, avait été conçu d’emblée comme une mise sous forme romanesque de concepts philosophiques. On pourra citer encore le cas d’Albert Camus, dont la philosophie, proche de l’existentialisme, a également nourri l’œuvre romanesque.

 

Imagination libérée

L’invraisemblable était un élément essentiel du roman à sa naissance, mais il fut peu à peu exclu de la littérature romanesque, à l’exception de la littérature de genre (fantastique, merveilleux). Au début du XXe siècle l’invraisemblable refait son apparition dans le roman ainsi que dans la nouvelle. Il s’agit généralement d’une imagination sombre ou grotesque. Ainsi Franz Kafka plonge ses personnages dans un univers de cauchemar où l’on peut être condamné pour une faute qu’on n’a pas commise (le Procès, publication posthume en 1925), ou encore nommé à une charge qui n’existe pas (le Château, publication posthume en 1926). L’influence de Kafka sera profonde sur tout le roman du XXe siècle, et suscitera chez de nombreux écrivains une plus grande liberté face aux canons du réalisme.

 

Expérience totalitaire

La dimension tragique de l’histoire du XXe siècle s’est trouvée largement reflétée par la littérature de l’époque. Les récits ou témoignages de combattants des deux guerres mondiales, d’anciens déportés ou de rescapés de génocides traduisent tout d’abord une volonté de partager une expérience tragique et de l’inscrire dans la mémoire de l’humanité. Cependant la recherche d’une forme esthétique spécifique pour ces récits est tout à fait significative.

On assiste au développement au XXe siècle d’un nouveau genre de roman, la dystopie ou anti-utopie. Ces romans, dont la dimension politique est essentielle, décrivent un monde livré à l’arbitraire de la dictature. Ce genre a connu un succès spectaculaire notamment en Europe centrale et en Russie. Les plus célèbres sont le Procès de Franz Kafka, 1984 et La Ferme des animaux de George Orwell, le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley.

 

Nouveau roman

Les premiers romans publiés en 1950 par les Éditions de Minuit ont d’emblée marqué une rupture assez profonde avec certains traits du roman traditionnel, tels que la caractérisation des personnages, le respect de la chronologie, voire la cohérence logique du texte. Par ailleurs ces romans sont fréquemment réflexifs, en ce sens qu’ils mettent en scène l’aventure de l’écriture (ou de la lecture) aussi bien que l’intrigue romanesque. Le Nouveau Roman est d’ailleurs indissolublement lié à l’effervescence théorique de l’époque avec Jean Ricardou qui se manifeste autour de la revue Tel Quel ou des colloques de Cerisy. Il serait cependant faux de concevoir le Nouveau Roman comme une école littéraire unifiée par une esthétique commune, à l’image du romantisme ou du surréalisme. Il y a en effet peu de ressemblance entre les parodies d’un Alain Robbe-Grillet et les épopées tragiques d’un Claude Simon, ou entre l’impressionnisme psychologique d’une Nathalie Sarraute et l’ironie caustique d’un Robert Pinget. Enfin, on doit signaler l’énorme influence de l’œuvre de Samuel Beckett, en marge du Nouveau Roman.

Le roman au xxie siècle

Le phénomène de mondialisation peut permettre un mélange des cultures aboutissant à de nouveaux courants littéraires, certains trouveront peut-être leurs lettres de noblesse, comme la science-fiction. L’influence des nouvelles technologies est en train de mener à un rapprochement entre la littérature, les autres formes d’art et les technologies de l’information, dans de nouvelles directions. Il y a un accroissement des possibilités d’expression et d’édition, comme on le voit avec la cyberédition et les blogs.

Au nombre des auteurs contemporains, on relève également : Laurent Binet, Jonathan Littell, David Foenkinos, Jean-Michel Espitallier, Christophe Tarkos, Olivier Cadiot, Chloé Delaume, Patrick Bouvet, Charles Pennequin, Nathalie Quintane, Frédéric-Yves Jeannet, Nina Bouraoui, Arno Bertina, Édouard Levé, Christophe Fiat et Tristan Garcia.

Le prix Nobel de littérature a été attribué aux écrivains français suivants : Gao Xingjian en 2000, Jean-Marie Gustave Le Clézio en 2008 et Patrick Modiano en 2014.

Retour au Programme national d’oeuvres pour l’enseignement de français pour l’année scolaire 2020-2021

A ne pas manquer :

Lasă un răspuns

Câmpurile obligatorii sunt marcate cu *.


Blue Captcha Image Refresh

*