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Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle.

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* Molière, Le Malade imaginaire / parcours : spectacle et comédie.

* Marivaux, L’Île des esclaves / parcours : maîtres et valets.

* Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde / parcours : crise personnelle, crise familiale.

Le xviie siècle représente l’âge d’or du  théâtre, une période d’intense production théâtrale.

C’est l’âge des mutations, quand  le classicisme s’est illustré avec le plus d’éclat,  sous l’impulsion du pouvoir royal et de dramaturges talentueux.

Le théâtre devient un phénomène social et littéraire, qui fait l’objet d’intenses réflexions sur ses modalités et son esthétique, et qui frappe par sa diversité formelle.

C’est l’éviction progressive du mouvement baroque par l’esthétique classique, et scelle la victoire de la réglementati on du théâtre.

Les troupes de comédiens ambulants commencent à briller dans les salles de théâtre.

Le baroque (env. 1580-1660), qui précède le classicisme, émerge à une période trouble des guerres de religion et  civiles, à la fin du géocentrisme, dans un sentiment d’inquiétude et d’incertitude existentielles.

Le baroque c’est une manière d’envisager le monde, la fragilité et la vanité de l’existence, les frontières incertaines et troublantes entre le réel et les illusions, l’imprévisibilité du monde où la vie est perçue comme un théâtre où chacun joue un rôle avant de mourir.

Au théâtre, le dramaturge cherche à bousculer le spectateur, dans une esthétique baroque qui représente volontiers des passions frénétiques, déchaînées, parfois avec un goût pour la violence

et le macabre, le spectaculaire, les effets de surprise, les intrigues compliquées.

On met au point la scène à l’italienne, qui sépare le plateau et les spectateurs, on adopte le décor peint, on orchestre des apparitions.

La tragi-comédie rayonne dans les années 1620 à 1640, dans une dramaturgie exubérante, avec des émotions fortes et  péripéties qui se succèdent sur un rythme rapide, et le plaisir théâtral est fondé sur la surprise et le spectaculaire.

Le classicisme succède au mouvement baroque, dans un contexte apaisé et favorable : le rôle des puissants, car, sous Louis XIII et Louis XIV, la création art sti que est stimulée. Il connaît son apogée sous monarchie absolue, dans les vingt premières années du règne de Louis XIV, des années 1660 aux années 1680, quand les créations artistiques sont fastueux et autoritaire, symbolisent le triomphe du roi.

Au cœur de l’esthéti que classique on trouve la mesure et la raison, un idéal de beauté intemporelle,  le bon goût, la grâce, la sobriété et l’hauteur morale.

L’utilité de l’art c’est de chercher à plaire et instruire, de corriger les mœurs, faire preuve d’élégance, d’équilibre et de modération, dans les domaines essentiels : intellectuel, social, moral.

On cultive les vertus de l’âme et les qualités du corps et de l’esprit on  définit les règles du bon goût pour encadrer les créations artistiques.

C’est la redécouverte des textes antiques, notamment la Poétique d’Aristote, la recherche de la vraisemblance et la règle des trois unités: l’’unité d’action autour d’un fil principal, l’unité de temps de la représentation et l’unité de lieu, mais aussi  l’unité de ton, qui sépare  le genre de la comédie d’un côté, celui de la tragédie de l’autre.

Les pièces classiques doivent respecter les bienséances – sans violence, obscénité, intimité physique, érotisme, et dans une tragédie, on évite l’allusion aux choses matérielles comme la nourriture ou l’argent.

Le théâtre est au cœur de la vie sociale et au cœur de polémiques esthétiques et éthiques.

 

La comédie, dans les années 1650-1660, est un genre décrié, pour des raisons morales, religieuses et sociales, quand le rire est perçu comme vil et dégradant, indigne des honnêtes gens, jusqu’à Molière, qui peu à peu, redonnera au genre sa légitimité.

Après 1630, les règles commencent à devenir l’usage, malgré la réticence de certains, comme Corneille, qui se les approprie, en conservant une certaine distance.

Molière aborde avec une certaine audace le problème de l’éducati on des filles dans L’École des femmes et Tartuffe, où il fait la satire des hypocrites religieux, mais Dom Juan est ciblé par la censure.

 

Les auteurs à retenir : Corneille, Molière, Racine, La Fontaine, Boileau, La Bruyère, La Rochefoucauld, Madame de La Fayette.

 

Citations à méditer :

« La principale règle et de plaire et de toucher. », Racine, préface de Bérénice, 1670

« Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable » Boileau, Art poétique, 1674

 

Différences entre le baroque et le classicisme :

liberté de création –  regularité

goût du spectaculaire –  goût de la mesure

excentricité – vraisemblance

souci d’impressionner – raison et transparence

 

* Molière, Le Malade imaginaire / parcours : spectacle et comédie.

Le Malade imaginaire est dernière œuvre dramatique écrite par Molière, une comédie-ballet en trois actes et en prose, créée par la Troupe du Roi sur la scène du Palais-Royal à Paris, avec une musique de scène composée par Marc-Antoine Charpentier et des ballets réglés par Pierre Beauchamp.

La pièce tourne autour d’Argan, le « malade imaginaire », éponyme, veuf qui a épousé en secondes noces Béline, qui simule des soins attentionnés, mais n’attend en réalité que la mort de son mari pour hériter. Toinette, sa servante, se déguise en médecin et lui dispense de nombreux conseils ironiques et moqueurs pour la profession.

Angélique, sa fille, aime Cléante, ce qui contrarie Argan, qui préférerait la voir épouser Thomas Diafoirus, lui-même médecin.

Une des thématiques importantes du Malade imaginaire est le rire sur la mort, qui est récurrente : Argan a peur de mourir, les amants Angélique et Cléante songent au suicide si jamais ils sont séparés, la plus jeune fille d’Argan fait semblant de mourir, pour échapper à la correction. Et, point d’orgue, Argan feint la mort afin de connaître les vrais sentiments de sa femme et de sa fille aînée.

La satire de notre peur de la mort apparaît dans la critique des médecins.

Deux thématiques voient alors le jour : celle du jargon attribué aux médecins et celle du vêtement qui à lui seul suffit à transformer son porteur.



* Marivaux, L’Île des esclaves / parcours : maîtres et valets.

L’Île des esclaves est une comédie en un acte de 11 scènes et en prose de Marivaux en 1725.

Les personnages grecs, le naufrage ainsi que caractère d’Euphrosine tendent vers une tragédie. Mais la pièce est bien une comédie : confusion des sentiments, échanges de pouvoir entre maîtres et valets, enfin l’aspect résolument comique du personnage d’Arlequin. De plus, la pièce se termine sur une reprise du pouvoir par les maîtres et le retour au statut d’esclave de Cléanthis et d’Arlequin ; ce retour à la situation initiale est le propre de la comédie. Dans ces deux expositions le spectateur découvre tout ce dont il a besoin pour comprendre le début de la pièce: les personnages se trouvent sur une île de „nulle part” qui va servir d’expérimentation durant laquelle nous allons assister à un renversement de rôle entre le maître Iphicrate et son esclave Arlequin. Trivelin, le chef de l’île, le gouverneur de cette nouvelle république le garant des lois de l’île, il représente la loi. Il est chargé de ramener les maîtres à la raison, de les „guérir”.


 

* Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde / parcours : crise personnelle, crise familiale.

Juste la fin du monde est une pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Lagarce à Berlin en 1990, dans le cadre d’une bourse Léonard de Vinci, alors qu’il se savait atteint du sida.

Louis (34 ans) rend visite à sa famille pour la première fois depuis des années. Il retrouve sa mère, sa sœur Suzanne (23 ans), son frère Antoine (32 ans) et sa belle-sœur Catherine, femme d’Antoine (32 ans). Il a l’intention de leur annoncer sa maladie et que sa mort prochaine est irrémédiable, mais son arrivée fait resurgir souvenirs et tensions familiales. Chacun exprime divers reproches et Louis repart sans avoir pu faire l’annonce de sa mort.

La pièce aborde la question de l’absence du fils et de son retour auprès de sa famille, mais elle est également dominée par les thèmes de la solitude, de la difficulté de communication entre les hommes. Enfin face à la mort inéluctable, le personnage cherche à rassembler des éléments de sa vie et à donner de la cohésion à son existence.

Le titre ressemble à l’expression « ce n’est pas la fin du monde » pour dire « ce n’est pas grave ». Ce titre est à double sens. L’adverbe « juste » et l’ellipse atténuent de façon ironique la brutalité de l’action qu’introduit le titre. Il annonce que ce n’est rien de grave, c’est juste la fin du monde. Mais ce monde se réduit à celui de Louis, à sa vie menacée, et non à celui de l’humanité.

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