
Marie-Andrée Rioux
Marie-Andrée Rioux
Je suis canadienne de pays et québécoise de cœur. On me décrit comme une poète humaniste, mes thèmes privilégies sont l’environnement, la spiritualité et la souffrance humaine.
Frères et sœurs….
Nous sommes sœurs et frères
Enfants de la terre
Notre sang coule de la même couleur
Depuis le premier cri de l’humanité
Dans cette trame temporelle
Dans ce grand fleuve universel
Les frontières sont factices
Et faites pour nous leurrer
Nous avons un même cœur
Pour nous aimer, communiquer
Dites-moi qui nous a divisés
Qui a monté les barbelés
Pour nous isoler, nous contrôler
Qui a crée les frontières
Qui a place les barrières
Nous disant différents,
Nous divisant en continents
Nous morcelant en pays
Chacun dans sa Patrie
S’appropriant des territoires
Des ressources a exploiter
S’imposant comme des dieux
Imbus d’eux-mêmes, ils en imposent
S’enrichissant de notre labeur
De notre sueur au quotidien
Nous asservissant et nous avilissant
A genoux devant les Puissants
Allez soyez reconnaissants
Honteusement vous exploitez
Ressources et force de travail
Vous n’aurez pas toujours gain de cause
Vos masques sont en train de tomber
C’est le peuple que vous exploitez
Qui a la fin, va vous remercier
Va vous congédier et mettre un terme
A vos prétentions, a vos insanités
Et mettre la table pour toute l’humanité
Copyright -Marie-Andree Rioux – 19 juillet 2013
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Il était une fois
dans un coin très reculé, un coin où la civilisation ne s’était jamais rendue, un coin si reculé que même le langage n’existait pas, du moins les gens ne se parlaient pas avec des mots mais plutôt seulement par les yeux, mais des sourires et des rires, ça, il y en avait, ils se répandaient comme un écho de velours et balayait l’air, le purifiant comme un grand vent y emportant tous les chagrins.
Les habitants de cette contrée, si on peut les appeler ainsi, car ils n’avaient pas de formes précises, c’étaient plutôt comme on dit des espèces de caméléons car ils prenaient forme et couleurs différentes selon leur environnement immédiat.
De plus, ce lieux était si unique, jamais rien vu de tel ailleurs sur le globe. Les rivières y regorgeaient de poissons d’argent, de sirènes et de dauphins. La mousse et le lichen y croissait en abondance, c’était comme une fourrure recouvrant le sol, nos pas s’y enfonçaient et c’était extrêmement troublant. Cinq lunes se levaient à l’horizon à la nuit tombée et trois soleils brillaient simultanément le jour venu, créant un éclairage intense et aveuglant.
Il y avait des arbres de poésie, où sur chaque feuille on pouvait y lire le cœur des gens, il y avait aussi des lacs miroirs où se reflétait l’envers des choses, des nuages d’où s’écoulaient au goute à goutte un breuvage désaltérant, des rivières aux reflets d’arc-en-ciel regorgeant de trésors sans prix. Il y avait des oiseaux loups qui hurlaient aux lever du soleil et des coqs qui chantaient à la nuit tombée. Il y avait des poissons qui pondaient des œufs aussi gros que ceux des poules et qui faisait de merveilleuses omelettes parfumées aux herbes de chardon dont cette population était si friande. Il y avait des petits, si petits êtres au visage ridé, c’étaient des ancêtres en train de rajeunir. Dans cette lointaine contrée, la mort n’existait pas. Il y avait naissance, vieillissement et puis rajeunissement et puis renaissance et le cycle se poursuivait ainsi depuis toujours.
Ces êtres qui avaient le pouvoir de communiquer par le regard, avaient oublié qu’ils possédaient aussi le pouvoir de projection. Ils avaient le regard creux d’où pouvait se manifester la moindre de leur pensée et un jour quelqu’un y avait laissé sortir une intimité sombre continuant à l’ alimenter et à s’en envelopper. Au début il trouvait ça confortable, ça obscurcissait la lumière des trois soleils un peu trop aveuglante à son goût. Ce nuages de pensées sombres devint vite envahissant, il se répandit comme une traînée de poudre contaminant le cœur et les pensées de tous ses habitants. Les rires et les sourires disparus, il n’y avait plus ce vent de bonheur pour purifier la noirceur de plus en plus opaque.
Et puis un jour, il leur tomba sur la tête un météore qui fit exploser leur conscience, leur bien-être était tout à coup mis entre parenthèse, leur destin remis en question, ils commencèrent à se poser moult questions, à tenir compte de l’avis de tout le monde. Ben quoi! c’était tout à coup une question de survie. Ils décidèrent de s’unir et de coopérer pour ce monde qui leur était toujours apparu comme quelque chose de stable et de sécurisant, ils se sentaient en danger et savaient qu’ils devaient coopérer. Ils commencèrent à balbutier des sons initiés par la peur et l’angoisse et ainsi sont nés les premiers balbutiements de cette race inconnue.
Et un autre jour, un jour de grâce, ils virent sortir de la mousse et du lichen des bois un grand, mais un très grand arbre, un géant. Et, de cet arbre il en sortit des fleurs à profusion, un énorme bouquet de fleurs blanches qui embaumaient toute l’atmosphère. C’était un arbre à palabres, les gens vinrent s’y asseoir en silence pendant que s’immisçait en eux une sagesse ancestrale. Ils n’osaient plus se regarder de peur d’y faire sortir l’obscurité qui avait envahi leurs esprits et c’est de cette façon que tous ensemble ils commencèrent à méditer.
Ils méditèrent pendant de très nombreuses saisons sans interruption, le silence avait fait place aux bruits habituels ambiants. On aurait dit toute cette contrée paralysée sous une nappe de silence, si ce n’eut été les vibrations colorées qui flottaient de plus en plus haut emportant avec elles les couleurs sombres qui s’étaient abattues sur eux quelques années auparavant et en avait corrompu le climat. Pendant ce temps prenait place en leur cœur le langage de l’amour et de l’amitié. Un vocabulaire s’initiait dans le creuset de leur esprit et leurs yeux désormais se remplissait de larmes d’émotions et ne laissait plus passer ni peur ni pensées obscures.
Une nouvelle ère s’amorçait……….
(Marie-Andrée – 17 juillet 2010 –Tous droits réservés)