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Molière, Dom Juan ou le Festin de Pierre – Résumé, Analyse et Lecture Audio – BAC de Français

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Littérature française – Auteurs à connaître au bac de français

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0:14:48  Lecture audio: Molière – Don Juan, ou le Festin de Pierre, ACTE I, Scène II, Dom Juan s’entretient avec Sganarelle du mariage et de l’inconstance amoureuse

Présentation

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est un comédien et dramaturge français, qui s’associe avec une dizaine de camarades, pour former la troupe de l’Illustre Théâtre.

L’œuvre de Molière, une trentaine de comédies en vers ou en prose, accompagnées ou non d’entrées de ballet et de musique, reste l’une des références de la littérature universelle.

Le Festin de Pierre est une comédie de Molière en cinq actes et en prose.

Cette pièce est aujourd’hui considérée, à l’égal du Tartuffe et du Misanthrope, comme l’un des chefs-d’œuvre de Molière et de la dramaturgie classique française.

Elle était la troisième adaptation française de la légende de Don Juan Tenorio, débauché et impie châtié par le Ciel, à laquelle le moine espagnol Tirso de Molina avait donné, trente-cinq ans plus tôt, une première forme dramatique.

La comédie donne à suivre les trente-six dernières heures de la vie du jeune dom Juan Tenorio, « esprit fort » et grand amateur de femmes, flanqué de Sganarelle, valet couard, glouton et friand de disputes intellectuelles.

Dom Juan est un provocateur impénitent et il n’échappera pas à la vengeance du Ciel, qui le châtiera par le bras d’une statue de pierre.

La  pièce occupe une place unique, par sa singularité formelle, dans la production de son auteur, la singularité de son histoire, la réputation de modernité et de complexité qui lui est faite par ses exégètes, enfin la grande diversité des mises en scène auxquelles elle a donné lieu depuis sa redécouverte, qui font de cette comédie de l’incrédulité châtiée un des avatars les plus fascinants du mythe de don Juan.

Analyse

Pour les Français de 1665, don Juan n’est pas encore le personnage mythique qu’il deviendra à l’époque romantique, mais le héros d’une légende plus ou moins apologétique que le public parisien a découverte dans la version comique que la troupe italienne en a donnée sept ans plus tôt sur la scène du Petit-Bourbon.

Certains auteurs modernes ont souligné le réalisme avec lequel Molière aurait portraituré, dans cette figure d’aristocrate libertin, le représentant d’une caste qui refusait de se laisser domestiquer dans le cadre de la cour de Louis XIV :

« De Bénichou à Guy Leclerc, tous les commentateurs ont souligné l’objectivité historique d’une pareille peinture : le libertinage, l’abus de la puissance, l’indifférence à tout devoir social, et même à la simple existence d’autrui, autant de traits qui dessinent fort précisément une certaine caste, à un moment précis de son histoire. »

Une fois la pièce entrée au répertoire de la Comédie-Française, Théophile Gautier  manifeste son admiration :

« Quelle pièce étrange que le Don Juan tel qu’il a été exécuté l’autre soir, et comme on conçoit bien que les classiques n’ait pu la supporter dans son état primitif ! Don Juan, auquel Molière a donné le titre de comédie, est, à proprement parler un drame et un drame moderne, dans toute la force du terme… Jamais Molière n’a rien fait de plus franc, de plus libre, de plus vigoureux, de plus hardi ; le fantastique, cet élément d’un emploi si difficile pour le Français sceptique… est traité avec un sérieux et une croyance bien rare chez nous. La statue du Commandeur produit un effet d’épouvante qu’on n’a pas surpassé au théâtre… Aucune tragédie n’arrive à cette intensité d’effroi… Don Juan, tel que l’a compris Molière, est encore plus athée que libertin… et, pour comble d’horreur, [il] jette un instant sur son riche habit de satin le manteau noir de Tartuffe ; tout le reste eût pu lui être pardonné, excepté cette parade sacrilège. De nos jours, le caractère de Don Juan, agrandi par Mozart, lord Byron, Alfred de Musset et Hoffmann, est interprété d’une façon plus humaine, plus large, plus poétique ; il est devenu, en quelque sorte, le Faust de l’amour… »

Résumé

Dom Juan Tenorio arrive en ville après avoir abandonné done Elvire, qu’il avait fait sortir d’un couvent pour l’épouser.

Il aperçoit une jeune fille à la veille de se marier et projette de l’enlever tandis qu’elle fera une promenade en mer avec son fiancé. Le projet ayant échoué et son embarcation ayant chaviré, il se retrouve avec ses gens dans un village de paysans, d’où, averti que ses beaux-frères dom Carlos et dom Alonse le poursuivent, il s’enfuit par la forêt avec son valet Sganarelle. Le hasard l’amène à sauver la vie de dom Carlos, qui en retour accepte de différer sa vengeance, à la condition que dom Juan reprendra la vie commune avec done Elvire. Sur le chemin qui les ramène à la maison, le maître et le valet passent devant le mausolée d’un commandeur que dom Juan a tué en duel l’année précédente et dont il invite la statue à venir partager son dîner le soir même. De retour chez lui, il voit le moment de dîner repoussé trois fois de suite par les visites inopinées d’un créancier, de son père et de son épouse à présent retournée à la vie religieuse. La statue du Commandeur, arrivée en dernier, refuse de partager son repas, mais l’invite à son tour à dîner le lendemain. Le lendemain en fin d’après-midi, dom Juan apprend à son père éperdu de joie qu’il a décidé de revenir à la religion, puis il confie à Sganarelle que ce revirement subit n’est qu’un stratagème destiné à le mettre à l’abri de tous les désagréments qui pourraient lui arriver. La statue du Commandeur, apparaissant et prenant acte de son refus de se repentir, lui saisit la main et le précipite dans les entrailles de la terre.

Dans le Prologue, Sganarelle – rôle créé par Molière lui-même – prononce un éloge des vertus médicinales et sociales du tabac :

« Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac : c’est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien, dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner à droite et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend pas même qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens ; tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent. Mais c’est assez de cette matière. »

Acte I

Au terme de son éloge du tabac, Sganarelle brosse, avec quelque forfanterie, un terrifiant portrait de dom Juan en mécréant volage et cynique.

Ensuite, dom Juan s’entretient avec Sganarelle du mariage et de l’inconstance amoureuse, avant de lui exposer son projet d’enlèvement d’une jeune fiancée. À done Elvire, qui vient lui demander les raisons de son départ, il répond avec cynisme et la laisse repartir outrée de colère.

Acte II

Le paysan Pierrot raconte à Charlotte, sa promise, comment il vient de sauver du naufrage dom Juan et Sganarelle. Dom Juan et Sganarelle survenant, Pierrot sort pour aller « boire chopine ». Dom Juan s’extasie devant la beauté de Charlotte et convainc la jeune fille de l’accepter pour époux. Arrive Mathurine, à qui dom Juan a également promis le mariage et qui exige des explications de Charlotte. Le séducteur parvient à trancher le différend entre ses deux dupes, sans même les détromper de leurs illusions. Un serviteur entre, qui l’informe que douze hommes à cheval sont à sa recherche. Dom Juan et Sganarelle quittent les lieux en hâte.

Acte III

Dom Juan, dans la  forêt, en « habit de campagne » et Sganarelle travesti en médecin. Ils cheminent en causant médecine et religion. Dom Juan porte secours à un gentilhomme assailli par trois brigands et qui s’avère être dom Carlos, frère de done Elvire. Lui et son frère dom Alonse sont à la recherche de dom Juan pour laver leur honneur. Arrive dom Alonse, qui, reconnaissant dom Juan, veut obtenir vengeance sur-le-champ. Dom Carlos, par gratitude envers celui qui l’a sauvé, convainc son frère de reporter la rencontre à plus tard. Reprenant leur chemin, dom Juan et Sganarelle arrivent devant le tombeau du commandeur. Dom Juan ordonne à Sganarelle de le convier à dîner. Sganarelle s’exécute. La statue opine du chef.

Acte IV

Dom Juan, qui s’apprête à se mettre à table, en est empêché par une succession de visites inopinées : un créancier, M. Dimanche, qu’il éconduit avec force compliments, sans lui laisser le temps de formuler sa demande, puis son père, au comble de l’exaspération, et dont il traite les remontrances avec mépris. Elvire, en « Madeleine pénitente », vient mettre en garde son époux contre le « courroux du ciel » et tenter, en vain, d’obtenir qu’il se repente. Dom Juan et Sganarelle vont passer à table, quand la statue du commandeur apparaît, qui, sans s’asseoir ni manger, convie à son tour dom Juan à souper avec elle le lendemain. Dom Juan accepte, la statue se retire.

Acte V

Dom Juan annonce à son père que, touché par la grâce, il a décidé de changer de vie et de travailler « à obtenir du Ciel une pleine rémission de ses crimes ». Dom Louis rest éperdu de bonheur ; bonheur partagé par le naïf Sganarelle, que dom Juan s’empresse de détromper, en faisant un long et vibrant éloge de l’hypocrisie. Et c’est en invoquant la volonté du Ciel qu’il rejette la demande de réparation, puis l’invitation au duel que son beau-frère dom Carlos vient lui soumettre. Ce dernier étant sorti, un « spectre en femme voilée » apparaît, qui engage dom Juan pour la dernière fois à se repentir. Il répond en tirant l’épée. Apparaît la statue du Commandeur, qui, incriminant son « endurcissement au péché », lui tend la main et le précipite dans les flammes de l’enfer. Resté seul, Sganarelle pleure la perte de ses gages.

PERSONNAGES

Don JUAN, fils de Don Louis

SGANARELLE

ELVIRE, maîtresse de don Juan

GUSMAN, écuyer d’Elvire

Don CARLOS, frères d’Elvire

Don ALONSE

Don LOUIS, père de don Juan

FRANCISQUE, pauvre

CHARLOTTE, paysanne

MATHURINE

PIERROT, paysan, amant de Charlotte

La statue du Commandeur

LA VIOLETTE

RAGOTIN, valets de don Juan

  1. DIMANCHE, marchand

LA RAMÉE, spadassin

Suite de don Juan

Suite de don Carlos et de don Alonse, frères

Un spectre

Lecture audio

Molière

Don Juan, ou le Festin de Pierre

ACTE I

Scène II

Dom Juan s’entretient avec Sganarelle du mariage et de l’inconstance amoureuse

Don Juan

Quoi ! tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non, la constance n’est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d’aimable ; et, dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d’une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu’on y fait, à combattre, par des transports, par des larmes et des soupirs, l’innocente pudeur d’une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu’elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur, et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire ni plus rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d’une conquête à faire. Enfin il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne ; et j’ai, sur ce sujet, l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et, comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

 

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