Ouarda Baziz Cherifi
Les rêves meurent ils un jour ?
La première pensée qui m’a frôlée l’esprit un jour d’il y a bien longtemps, était et l’est toujours rêver.
Rêver seule, en toute liberté. Sans trêve ni répit. Tout en passant d’année en année, de décennie en décennie ,mes rêves m’ont permis de patienter, d’espérer, de garder l’espoir, de vivre dans l’espérance enfin de survivre à beaucoup d’échecs ,d’épreuves gratuites et de situations fortuites.
Rêver m’a permis de sécher mes chaudes larmes, de balayer mes froides sueurs, de continuer ma vie de femme à la recherche de douceur, survolant des solitudes infâmes et défiant d’innombrables douleurs.
Rêver de journées gorgées de soleil et de lumière sans nuage bas, sans misère et sans ébats .Rêver de nuits étoilées et de croissant de lune sans cœur ébranlé et sans lassitude aucune.
Rêver de liberté de parole, de gestes de tendresse, de joie folle et d’océans de caresse. Rêver d’amour intense et d’extase infinie tout en exhibant ma romance sans outrance et sans défi.
Rêver de discussions animées et d’idées communes avec une voix qui porte sans avoir à mimer ou à se rider à vouloir exprimer mes principes et à me justifier. Rêver de ce genre de femme qui m’a habitée à travers toute cette chronique du temps qui passe: une âme à aimer, pleine d’amour à donner !
Rêver d’un passage sur terre glorieux, fabuleux, radieux, simple, humble, sans tabou et sans subir les coups bas et d’interminables tracas. Voyager vraiment à travers les horizons de l’univers avec un seul bagage : ma mémoire pour immortaliser les richesses qui s’y trouveraient .Je compte les années passer à me prélasser sur mon lit de rêveuse à rêvasser de toutes ces choses qui me sont si chères et si fidèles car elles ne m’ont jamais quittées puisque enfouies sous le poids de mes tripes malgré les vents et marées!
On ne choisit pas toujours sa vie mais notre notre vie nous poursuit forcément, évidemment ,quelques fois silencieusement collée à nos épaules .Il est permis à tout un chacun de rêver mais il n’est pas toujours permis de réaliser ses rêves. La chance est un facteur primordial pour y parvenir mais n’est pas chanceux qui veut.
Chanceux est celui qui peut percer les mystères du monde et qui détient ses clefs.
Les rêves sont si beaux même irréalisables .Tant pis si les hivers comme les étés les ont plongés dans un mutisme profond.
Moi, j’avance dans ma vie, heureuse de rêver car rêver m’a aidée à avancer .Je me suis jurée de chérir mes rêves car ils m’aident à voir-les yeux fermés- un monde meilleur avec des matins lumineux, des nuits silencieuses, des partages mutuels, des liens tissés simplement, des richesses délicieuses et plein de choses si belles.
Les yeux fermés ,je rêve d’un discours de lumière, du grand bleu, de moi , de ce que j’aurais pu devenir si mes rêves m’étaient exaucés.
Les points fermes, je tempère mes humeurs et enterre mes rancœurs. Je ne vieillis pas car tous mes rêves au fond de mon cœur me bercent, me caressent, me forgent et m’accompagnent pour me garder dans la fraicheur de ma jeunesse et dans la lumière de mes pensées.
Bien sur, je ne passe pas mes automnes et mes printemps à la recherche du mistral et de la rose qui manque car je n’hiberne pas dans la fiction de mes rêves. Je les laisse de temps à autre dans les placards de mon existence pour surfacer un instant et essayer de rebondir pour ne pas choir, d’imposer pour ne pas subir, donner en permanence le meilleur de ma personne car je suis une personne qui donne et qui se donne sans jamais reprendre !
Et, quand mes yeux de rêveuse deviennent furibonds et que la lumière du jour me surprend en plein orage, je m’essuie le visage et je contemple mon beau ciel car moi je ne me détache jamais de ce toit du monde, hiver comme été, toute convaincue qu’il y a toujours dans un ciel tout noir un petit coin de ciel bleu.
Pour moi qui rêve encore, toujours si fort, sans tabou et sans détour……..
Ouarda Baziz Cherifi (tous droits réservés)