Ouarda Baziz Cherifi
Les oubliés
Le monde s’affaire
Et vaque à ses besoins,
Alors que les guerres
Tuent chez les voisins.
Les fêtards se préparent
A vider leurs poches,
Alors que quelque part,
La mort happe et fauche.
Les riches s’empressent
De céder à leurs caprices,
Alors que les armes blessent,
Et perpétuent des supplices.
Les heureux se prélassent
Dans l’euphorie de leur chance,
Alors que dans les gouffres de l’impasse,
On agonise dans sa souffrance.
Les décideurs haussent le ton,
Imposant leurs dogmes,
Alors que le glas sonne à bout portant,
Emportant des milliers d’hommes.
Les gourous se soudent les coudes
Pour propager leurs outrances,
Alors que la sagesse les boude
Sans déranger leurs mouvances.
Les plus grands se rassemblent
Autour d’une table en carton,
Alors que le monde tremble
Et s’écroule sous des soupirs haletants.
Les plus veinards défient l’hiver
Assis prés de leurs cheminées,
Alors que souffle le vent en colère
Sur les démunis abandonnés.
La nuit tombe pour laisser venir le jour,
Pour ceux qui ont déjà vu le soleil,
Alors que pour les oubliés,la nuit et le jour
Sont aussi sombres que pareils.
Il y a toutes ces richesses sur terre
Comme le ciel, le soleil et la mer.
Mais, les démons en ont fait des enfers
Qui ôtent toute trace de lumière.
Il y a des hommes et des sous hommes,
Dans ce bas monde où tout se cautionne.
Mais, dans mon cœur attristé , j’ai comme
L’envie de crier mon dégoût d’être une faible personne.
Les oubliés sont oubliés, chaque jour
Un peu plus, dans leur désarroi sans retour.
Les oubliés se meurent et les riches sont sourds.
Ces riches qui sont si pauvres sous leurs infâmes discours.
Ouarda Baziz Cherifi (tous droits réservés)