Poesis

Art Classique et Contemporain, Livres Audio, Science, Mystère, Android

Pierre Choderlos de Laclos – Les Liaisons Dangereuses, Résumé, Personnages, Analyse, Lecture audio

| 0 Comentarii

Avez-vous vu ? 

Littérature française – Auteurs à connaître au bac de français

Voir aussi :

L’ÉCOLE EN LIGNE – BIBLIOTHÈQUE GRATUITE EN LIGNE, Assistance scolaire gratuite : Lycée, Collège, Primaire, Baccalauréat Littéraire, BAC de Français

Pierre Ambroise Choderlos de Laclos
Pierre Ambroise Choderlos de Laclos, né à Amiens le 18 octobre 1741 et mort à Tarente, le 5 septembre 1803, connu comme l’auteur du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses, est un officier de carrière qui a traversé la Révolution française.
Parti en mission à l’Île-d’Aix, à la direction des constructions de fortifications contre les Anglais, il passe du temps à écrire Les Liaisons dangereuses. Il est promu capitaine de bombardier et demande un congé de six mois qu’il passe dans la capitale française pour écrire. Maintenant son ambition littéraire passe avant son ambition militaire car son ouvrage contient ses frustrations militaires : il n’a jamais pu faire valoir ses qualités lors d’une guerre, les humiliations qu’il estime avoir subies au long de sa vie, de la part des « vrais » nobles, ou des femmes qu’il pense inaccessibles. L’écriture des Liaisons dangereuses est sorte de revanche et de thérapie.
L’ouvrage est considéré comme une attaque contre la noblesse et sa publication est vue comme une faute par la hiérarchie militaire.
L’auteur ne ressemble en rien à Valmont, le séducteur de son roman épistolaire, n’en a aucune des tares et rien d’un séducteur. Il est « un monsieur maigre et jaune » à la « conversation froide et méthodique », un « homme de génie ; très froid ». Sa vie sentimentale se limite à son épouse Marie-Soulange à qui il est fidèle, de même qu’il est pour ses enfants un père attentionné.
Dans son traité inachevé De l’éducation des femmes, il dénonce l’éducation donnée aux jeunes filles qui ne vise, selon lui, « qu’à les accoutumer à la servitude, et à les y maintenir », thème de l’émancipation féminine qui a un rôle important dans Les Liaisons dangereuses.

Roman épistolaire psychologique
Les Liaisons dangereuses, sous-titré Lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres, est un roman épistolaire de 175 lettres, publié en 1782, œuvre littéraire majeure du xvIIIe siècle, siècle des Lumières, chef-d’œuvre de la littérature française.
Le sujet du roman c’est le duo pervers de deux nobles manipulateurs, roués et libertins.
Le roman s’inscrit dans la tradition du libertinage de mœurs illustrée par Crébillon fils, roman d’analyse psychologique dans la lignée de La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau.
L’auteur porte la forme épistolaire à un degré de perfection. Chaque épistolier a son style et la polyphonie des correspondances croisées construit un drame en quatre étapes au dénouement moralement ambigu. L’ouvage continue à fasciner le lecteur et à susciter de nombreuses adaptations.

La structure du roman
L’Avertissement de l’éditeur émet un semblant de doute sur l’authenticité des lettres.
La longue Préface du rédacteur, qui contextualise les correspondances qui vont suivre et leur prête une origine authentique.
Les lettres datées, 175, qui permettent de retracer l’histoire.
Les 50 commentaires du rédacteur, placés en bas de certaines lettres, donnant parfois des informations clés, par exemple l’origine de la rencontre entre Merteuil et Valmont.
La Note de l’éditeur au sujet d’une éventuelle suite des aventures de mademoiselle de Volanges.
L’ouvrage a un grand soin de véracité, et à la fin on retrouve le motif du rassemblement de toutes les lettres en un seul recueil : c’est en effet madame de Rosemonde qui a récupéré les lettres pour faire oublier l’affaire.

Résumé
Le roman commence par la demande de la marquise de Merteuil à son ami et ancien amant, le vicomte de Valmont, de bien vouloir déniaiser sa jeune cousine Cécile Volanges, avant son mariage avec le comte de Gercourt. Son but était de se venger du futur mari.
Mais il refuse amicalement, car le but du vicomte de Valmont était tout différent : il voulait séduire une jeune femme fidèle et pieuse, éloignée temporairement de son mari : la présidente de Tourvel.
Valmont fréquente régulièrement madame de Tourvel, qui attend son mari en passant le temps au château de madame de Rosemonde, la tante très âgée de Valmont.
La marquise de Merteuil gagne la confiance de Cécile Volanges et séduit le chevalier Danceny, qui fréquente la demoiselle. La Marquise prend Danceny pour amant avec le dessein de libérer les mœurs du jeune homme, puis de rompre avec lui afin qu’il devienne activement l’amant de Cécile Volanges.
Valmont réussi à charmer la présidente de Tourvel, mais madame de Tourvel a une amie, madame de Volanges, la mère de Cécile, qui met chaudement en garde cette dernière contre Valmont.
Le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil se taquinent l’un l’autre par écrit sur leurs conquêtes, car la marquise de Merteuil pense que Valmont est en train de tomber amoureux, et Valmont prétend que la Marquise rend son amant, le chevalier Danceny, plus heureux qu’elle-même. La Marquise promet à Valmont qu’elle se donnera à lui en récompense quand la présidente de Tourvel aura succombé à ses charmes.
Valmont joue finement avec la présidente de Tourvel et organise plusieurs fourberies pour se faire bien voir dans le voisinage du château. Madame de Tourvel tombe dans le piège de croire qu’elle a un effet vertueux sur Valmont, et comme ça, elle tombe peu à peu amoureuse.
Valmont déclare son amour à la présidente de Tourvel, mais elle, se voyant ébranlée, demande à Valmont de quitter le château. Valmont apprend que c’est madame de Volanges qui conseille madame de Tourvel contre lui et voue une rancune à sa dénonciatrice. Sa tante, madame de Rosemonde, le charge d’inviter au château madame de Volanges et sa fille.
Valmont dévergonde une jeune mariée infidèle le soir de la noce et écrit une lettre d’amour à la présidente de Tourvel avec la complicité de son amante par sa présence. Tout en repoussant continuellement Valmont, la présidente ne se rend pas compte qu’elle rentre dans son jeu en lui répondant.
La marquise de Merteuil manipule Danceny et Cécile et elle peine à les faire consommer leur amour. Malgré leurs échanges de billets doux, ils sont l’un comme l’autre prudes et novices en sentiments amoureux. La marquise de Merteuil est toujours l’amante et amie de Danceny. Elle veut former Cécile à devenir comme elle, et les deux femmes ont un moment charnel ambigu. Ensuite, la Marquise demande au Vicomte de l’aide pour convaincre Danceny d’être plus entreprenant envers Cécile. Il accepte, rencontre Danceny et devient son ami, mais Danceny reste timide.
Le vicomte de Valmont conseille à la marquise de Merteuil de mettre des obstacles pour échauffer les comportements des deux jeunes amoureux. Inspirée de ce conseil, elle dénonce secrètement à madame de Volanges les échanges écrits entre sa fille et le Chevalier Danceny et incite la mère à éloigner sa fille en l’envoyant à la campagne, chez madame de Rosemonde. Son but est que Valmont puisse revoir sa belle madame de Tourvel d’une part, et qu’il serve de confident et passeur de courrier entre les deux jeunes amoureux d’autre part.
Le vicomte de Valmont est témoin d’un pari lancé par Monsieur Prévan, un séducteur réputé, prétendant qu’il arrivera à conquérir la marquise de Merteuil dont il soutient que la vertu est exagérée. Valmont rapporte cet évènement à la Marquise et la met en garde.
Valmont retourne au château de madame de Rosemonde, sa tante. Madame de Volanges et Cécile Volanges sont déjà arrivées. Il remet à Cécile Volanges les lettres de Danceny. Piquée par quelques remarques de Valmont sur l’intérêt qu’elle porte à Prévan, la marquise de Merteuil expose au Vicomte dans une lettre la supériorité qu’elle a sur lui et explique aussi travailler sa fausseté en société depuis ses 15 ans « née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre », parce qu’elle, étant une femme, doit conserver sa réputation vertueuse, alors que les hommes peuvent afficher leurs tromperies amoureuses en public.
La marquise de Merteuil organise une supercherie pour se jouer de l’offense que lui fait Prévan : après le laisser croire qu’elle est charmée, elle lui donne un rendez-vous galant chez elle, pendant la nuit. Quand il arrive par une porte secrète, elle crie tout haut, ameutant ses gens de maison qui arrivent en urgence et font fuir Prévan. Comme ça, Prévan prend la réputation d’avoir voulu surprendre la marquise de Merteuil chez elle, et la Marquise racontera cette histoire sous deux versions différentes :, une version authentique au vicomte de Valmont, et une version faussée à madame de Volanges, version qui lui donne le beau rôle.
Le vicomte de Valmont demande l’aide de Cécile Volanges pour faire un double de la clé de sa chambre, pour lui remettre les lettres de Danceny et pour la faire rencontrer son Chevalier. Cécile Volanges s’exécute, mais elle n’a pas bien confiance envers le Vicomte.
Avec double fabriqué, Valmont s’introduit par surprise la nuit dans la chambre de Cécile Volanges. Il lui dit de ne pas appeler au secours sans quoi il ferait rejeter la faute sur elle à cause de la clé. Puis il promet de partir contre un baiser, et réussit à la troubler et à abuser d’elle, mais la nuit suivante, elle empêchera Valmont d’entrer dans sa chambre en la fermant de l’intérieur.
Voyant sa fille souffrante et pensant que cela vient de ce que sa fille ne voit plus son chevalier Danceny, madame de Volanges songe à laisser sa fille libre de choisir son mari. La marquise de Merteuil tante de l’en dissuader. Cécile Volanges aussi se confie à la marquise de Merteuil par écrit, à propos de son malheur avec Valmont. La Marquise encourage la jeune fille à prendre Valmont pour amant en attendant la venue Danceny, lui expliquant que c’est bien pour son futur amant, Danceny.
Cécile Volanges se résout à ouvrir sa porte à Valmont la nuit et leurs rapports reprennent et par les conseils de Valmont et Merteuil, Cécile Volanges se projette dans l’adultère. Valmont déprave Cécile Volanges par ses pratiques et son vocabulaire en affaires intimes et les deux démons se réjouissent à l’avance de l’effet qui sera produit lors de la première nuit avec son futur mari, M. de Gercourt.
Le Vicomte avance peu à peu avec madame de Tourvel, qui lutte toujours contre ses sentiments et décide de quitter le château. Furieux, le Vicomte engage son chasseur pour espionner madame de Tourvel en sa résidence, ce qui lui permet d’apprendre que cette dernière est physiquement malade d’amour pour lui.
La marquise de Merteuil veut convaincre Valmont d’abandonner son projet avec La présidente de Tourvel, mais le il continue ses efforts pour faire céder madame de Tourvel. Il fait croire à sa tante qu’il est malade d’amour, sachant qu’elle tient au courant la présidente de Tourvel par lettre, et par l’entremise d’un prêtre, il réussit à obtenir une entrevue avec la Présidente. Elle accepte, croyant qu’il est venu lui remettre ses lettres de correspondance avant de s’éloigner définitivement.
Mais Valmont lui proclame qu’il compte se suicider si elle n’accepte pas d’être à lui, car la vie lui sera trop pénible et alors, elle s’évanouit dans ses bras et se donne à lui. Valmont avoue à Merteuil avoir ressenti de l’amour sincère et durable envers cette femme, et il continue sa relation amoureuse avec elle.
Valmont rappelle à la Marquise sa promesse de se donner à lui en cas de conquête de la présidente de Tourvel et elle consent, mais elle se trouve encore en province pour quelques jours pour une affaire judiciaire et pour M. Belleroche, son amant du moment.
Pour démontrer à Valmont que celui-ci est attaché par amour à la présidente de Tourvel, la marquise lui demande de rompre avec la présidente, tout en continuant à être l’amant de Cécile Volanges. Valmont reprend sa relation avec la jeune Volanges, mais n’arrive toujours pas à se délier de madame de Tourvel.
La marquise de Merteuil lui suggère alors une méthode pour arriver à rompre : il s’agit d’asséner une liste de justifications absurdes systématiquement terminées par « Ce n’est pas ma faute ». Le Vicomte envoie mot-à-mot ce texte de rupture à la présidente de Tourvel. À la lecture de la lettre, la Présidente est effondrée, elle se retire au couvent.
Valmont continue sa relation cachée avec Cécile Volanges, elle fait un malaise et les médecins appelés en secret comprennent qu’il s’agit d’une fausse couche. Sa mère, madame de Volanges, accepte que le Chevalier Danceny vienne rendre visite à sa fille malade.
Valmont songe à reconquérir madame de Tourvel. Il dit que c’est par orgueil, mais il est toujours amoureux d’elle inconsciemment. Le Vicomte se prépare à laisser Cécile Volanges dans les bras de Danceny et à consommer le prix de sa victoire avec la marquise de Merteuil, mais la Marquise, toujours en province, avoue alors à Valmont avoir dirigé les actions de celui-ci afin d’assurer une rupture définitive avec madame de Tourvel, car elle considérait qu’il la plaçait au-dessus d’elle. La Marquise propose à Valmont qu’il fasse un enfant illégitime à Cécile Volanges pour augmenter leur vengeance commune envers Gercourt et madame de Volanges.
Madame la présidente de Tourvel qui est au couvent et perd la santé, reçoit une lettre de Valmont mais la rejette en hurlant.
La marquise rentre à Paris et invite Danceny, pour tenir Valmont à l’écart pendant plusieurs jours. Impatient d’avoir son dû, il somme la marquise d’accepter leur liaison nuptiale sans quoi ce serait une déclaration de guerre. La marquise lui répond : « Hé bien ! la guerre. »
Valmont force la main de Cécile Volanges pour écrire une lettre à Danceny lui pressant une entrevue, pour l’écarter de la marquise de Merteuil. Ensuite, Valmont s’en vante auprès de la Marquise.
Danceny est mis au courant de la tromperie de Valmont et provoque le Vicomte en duel à l’épée. Valmont est touché mortellement, et avant de mourir, il se confie à Danceny à propos de Merteuil et lui remet toutes les lettres qu’il possédait. La présidente de Tourvel est mise au courant de la mort de Valmont et prie pour le pardon du Vicomte, mais elle décède le soir même. Après ce double décès, madame de Volanges remet à madame de Rosemonde, la tante de Valmont, toutes les lettre entre elle et la présidente de Tourvel.
Danceny, indigné par le contenu des lettres remises par Valmont, les fait lire à qui veut les voir et comme ça, tout Paris découvre les mœurs et les agissements de la marquise de Merteuil. Elle quitte son domicile et sera introuvable. Danceny apprend que madame de Rosemonde compte venger la mort du vicomte de Valmont, son neveu, et pour lui prouver son innocence, Danceny remet à la vielle dame toutes les lettres qu’il tient de Valmont, et quitte discrètement Paris.
Madame de Rosemonde est effarée par les révélations des lettres et souhaite ranger cette affreuse histoire sous celée. Danceny accepte de lui remettre ses communications personnelles avec Cécile Volanges et comme ça, toutes les lettres du roman ont pu se retrouver rassemblées en un seul dossier.
Cécile Volanges se réfugie au couvent et Danceny part pour l’ile de Malte.
Les rumeurs sur la conduite de la marquise de Merteuil vont bon train, et une fois revenue à Paris, elle est huée en public dans les salons. Le lendemain elle tombe gravement malade de la petite vérole et devient défigurée. Ensuite, elle perd sa fortune à cause d’un procès et disparait sans qu’on ne sache ce qu’elle est devenue.

Personnages
La marquise de Merteuil : femme de respectable réputation, qui cache hypocritement ses machiavéliques turpitudes en amour et en affaire.
Le vicomte de Valmont : complice et ancien amant de la marquise de Merteuil, avec une forte réputation de galant licencieux.
Madam la présidente de Tourvel : une jeune femme de 22 ans, digne et pieuse, qui passe le temps au château de madame de Rosemonde en attendant le retour de son mari.
Madame de Volanges : une parente de la marquise de Merteuil.
Cécile Volanges : la jeune cousine de la marquise de Merteuil, de 15 ans. Sa mère prévoie de la marier au comte de Gercourt.
Le chevalier Danceny : jeune chevalier de Malte de 20 ans, qui fréquente Cécile Volanges pour la musique et éprouve des sentiments pour elle.
Madame de Rosemonde : la tante du vicomte de Valmont, âgée de 84 ans.
Le comte de Gercourt : ancien amant de la marquise de Merteuil. Madame de Volanges a convenu de lui donner sa fille en mariage.
Sophie Carnay : jeune confidente de Cécile Volanges qui était au couvent avec elle.
Victoire : fidèle et dévouée femme de chambre de la marquise de Merteuil.
Azolan : le fidèle et dévoué chasseur du vicomte de Valmont, complice de ses machinations.
Prévan : bel et infatigable séducteur, sa prétention lui vaudra d’être la victime de la marquise de Merteuil.
Le chevalier de Belleroche : amant de passage de la marquise de Merteuil.
La marquise de Merteuil est un personnage fascinant, mystérieux et unique.
Elle est une libertine qui a passé sa vie à se jouer des hommes tout en préservant son honneur sous des apparences de vertu. Pour se venger de Gercourt, elle décide de faire de Cécile Volanges une femme facile. Elle a décidé de « venger son sexe » et ses aventures amoureuses deviennent des conquêtes. Mariée jeune et veuve très rapidement, la marquise jouit d’une fortune importante. Elle a été l’amante de Valmont, la seule femme capable de lui tenir tête. Après avoir tourné en ridicule le célèbre Prévan, elle trouve le moyen de s’en débarrasser pour se consacrer à Danceny. Elle est perçue comme une femme vertueuse et devient la confidente de ses propres victimes, comme Cécile de Volanges. Elle parvient même à convaincre Valmont de rompre avec la seule femme qu’il ait jamais aimée, la présidente de Tourvel.
Les femmes de cette époque n’avaient pas le droit d’étudier les science et les philosophies, or, Mme de Merteuil explique dans une lettre sa soif de connaissance, d’apprendre et de savoir. Elle est une femme de volonté qui utilise son intellect pour arriver à ses fins. Sa relation avec le vicomte de Valmont en est le parfait exemple. Il a une réputation de séducteur invétéré, et elle dit l’avoir voulu dès qu’elle a entendu parler de lui, comme un défi.
Mme de Merteuil veut dominer Valmont parce qu’il est un libertin reconnu, tandis que Valmont veut la dominer, parce qu’elle est la seule femme qu’il n’ait jamais réussi à faire plier. Laffrontement est inévitable, la guerre est déclarée. Merteuil se refuse à Valmont qui la voit comme un trophée et tout s’achèvera par leur perte. Valmont, libertin reconnu, meurt physiquement, Merteuil, modèle de vertu, meurt socialement.
La fin du roman est énigmatique, car personne ne la revoit et elle devient presque un mythe. « On dit qu’elle » a été défigurée par la petite vérole, « On dit qu’elle » s’est enfuie en Hollande. A cette époque, la Hollande est le pays des sorcières et des contes, elle devient donc presque un personnage légendaire.
Le vicomte de Valmont, rusé et doué, met en place toute une stratégie pour séduire la présidente de Tourvel. Il se montre toujours autant épris de la marquise, bien que désirant voler le cœur de la présidente.
La marquise explique son désir de vengeance envers Gercourt, et essaie d’engager le vicomte à séduire Cécile, mais il décline l’offre.
Ils font un pacte : s’il parvient à conquérir la présidente de Tourvel, il pourra posséder la marquise qui lui résiste toujours.
Valmont découvre que Mme de Volanges médisait sur son compte auprès de la présidente et, pour s’en venger, il accepte l’ancienne mission que lui confiait la marquise : il se rend à Paris pour débaucher sa fille, prêt à séduire Cécile. Après avoir contribué à la formation libertine de la « pupille » de Mme de Merteuil, il est chargé par la marquise de « s’emparer » de Danceny comme elle s’est emparée de Cécile. Après la fausse couche de Cécile, à la suite de sa relation avec le vicomte, ce dernier ne cesse d’irriter la marquise avec ses récits et surtout son amour inconscient pour la présidente.
Le vicomte de Valmont reste un libertin et rien ne peut le ramener sur « le droit chemin ». La marquise et lui se livrent un combat à mort dans la dernière partie du roman. Sa mort constitue aussi la perte de son adversaire, car il meurt en la privant de sa réputation, chose vitale pour une femme du xviiie siècle. On peut dire que c’est en se laissant tuer qu’il gagne leur bataille.
La présidente de Tourvel, personnage déchiré entre ses convictions puritaines et ses sentiments pour le vicomte, est une victime. Jeune femme âgée de 22 ans, elle a ses qualités et ses défauts. Elle prône l’honnêteté et la vertu, mais fait tout de même suivre à la trace le vicomte de Valmont. Entendant son déclaration d’amour, elle refuse de recevoir des lettres de lui, mais puis, elle accepte qu’il lui écrive quand il sera parti et plus tard, il trouvera des larmes sur ses lettres.
Un soir elle cède et lui avoue son amour, mais prend la fuite. Apprenant le soi-disant mauvais état de santé du vicomte, elle s’en inquiète, succombe à son amour pour Valmont et va entretenir une liaison avec lui. Sa résistance montre la puissance de ses idées, mais sa passion est trop forte, son amour trop violent et elle tombe dans ses bras. Pour satisfaire à la volonté de la marquise de Merteuil et pour préserver sa réputation, Valmont décide de quitter la présidente de Tourvel. Désespérée, elle se retire dans un couvent où elle finit par mourir en apprenant la fin tragique de Valmont.
Cécile de Volanges est sortie du couvent à l’âge de 15 ans pour épouser le comte de Gercourt. Elle écrit à son amie restée au couvent, Sophie du Carnay, mais peu à peu elle réservera ses confidences à Mme de Merteuil. Elle adore la marquise, qui vient souvent chez elle en compagnie du chevalier Danceny dont Cécile tombe amoureuse. Elle est au désespoir quand elle envisage son avenir avec le comte de Gercourt dont la marquise lui a fait le portrait : ” Triste et sévère, Il est riche, il est homme de qualité, il est colonel de régiment, Mais d’abord il est vieux : figure-toi qu’il a au moins trente-six ans!” .
La marquise influence facilement la jeune fille naïve.
Elle écrit à Danceny pour lui dire qu’elle n’a pas le choix et doit l’oublier, puis elle refait des promesses d’amour à son soupirant. Quand sa mère découvre cet amour secret, Cécile va chercher de la consolation auprès de la marquise, qui est en réalité celle qui l’a trahie. Le vicomte obtient la clé de sa chambre et entre une nuit chez la jeune fille et la contraint à coucher avec lui. La marquise continue sa manipulation et l’encourage à penser qu’elle tirera avantage de sa liaison avec Valmont sans compromettre ses sentiments pour Danceny.
À la fin, Cécile fait une fausse couche et se retire au couvent.
Le chevalier Danceny, noble mais peu fortuné, fait partie de l’ordre des chevaliers de Malte. Il rencontre Cécile de Volanges et en tombe passionnément amoureux. Il entreprend une liaison épistolaire avec Cécile. Lorsque Danceny apprend par la marquise que Valmont a abusé de Cécile, il le provoque en duel. Valmont est grièvement blessé et ramené chez lui, avant de mourir, il s’isole avec Danceny et lui remet sa correspondance avec la marquise, en lui demandant d’en faire ce qu’il estime juste. Danceny en rend publiques deux lettres et remet toutes les autres à Mme de Rosemonde, permettant à celle-ci de préserver la mémoire de son neveu. Il lui remet aussi toutes les lettres reçues de Cécile Volange, qu’il lui est, désormais, impossible d’aimer.
Horrifié par la manipulation dont il a été victime, il décide de se réfugier à Malte, maison-mère de son ordre, et d’y prononcer ses vœux religieux.
Madame de Rosemonde est la tante du vicomte de Valmont. Elle incarne les valeurs de l’ancien régime, marquées par son caractère pieux, à la fois rigide et doux. Elle comprend bien tard que la présidente est en fait attirée par Valmont, et elle tente de la ramener à la religion et à la fidélité. Lorsque la présidente lui avoue son adultère, elle compatit à sa douleur. Étant l’amie de Mme de Volanges, elle l’invite chez elle sans savoir que Valmont a l’intention de manipuler et après de « dépuceler » sa fille. Après la mort de son neveu, elle joue un rôle clé en recueillant toutes les lettres des protagonistes de l’affaire, et s’assurera que ses amies soient protégées du scandale avant de retourner à sa vie dévote.
Mme de Volanges a arrangé l’union de sa fille Cécile avec le comte de Gercourt. Quand elle apprend l’amour entre sa fille et Danceny, elle s’oppose à leur relation. Face aux malheurs apparents de sa fille qu’elle impute à tort au chevalier alors qu’ils sont l’œuvre de la vengeance de Valmont, elle remet en question l’éducation qu’elle dispense à sa fille et cherche conseil auprès de la marquise, considérée comme la bienfaitrice des Volanges. Quand Mme de Merteuil est démasquée, elle tente de raccommoder les jeunes amants, ignorant tout ou presque des affaires exposées à travers le roman.

Analyse
Le corps de l’intrigue : la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont ne se fréquentent pas ouvertement, mais ne cessent, tout au long du livre, de se narrer leurs exploits au travers des lettres qu’ils s’envoient.
Se livrant à la débauche, se jouent de la société pudibonde et privilégiée dans laquelle ils vivent.
Ils ne sont pas à égalité, car le vicomte de Valmont est un homme et, à ce titre, il peut se montrer un libertin flamboyant au grand jour et sans retenue, et les lettres qu’il écrit à la marquise de Merteuil ne sont que le récit triomphant de ses aventures.
Pour la marquise de Merteuil, c’est autre chose : si elle se doit de rivaliser avec le vicomte sur le terrain des aventures d’alcôve, elle est contrainte à la dissimulation, parce-ce qu’elle a un statut social – elle est marquise, matrimonial – elle est veuve, et plus encore, elle est une femme dans un monde dominé par les hommes. Tout cela l’oblige à la duplicité et à la tromperie. Le vicomte use aussi de ces armes, pour séduire les femmes, par un chemin aisé qui ne transgresse que la morale de son époque.
La marquise de Merteuil a déclaré la guerre aux hommes et, se veut « née pour venger son sexe » . Elle veut conserver son indépendance, ses amants et sa réputation.
La force du roman réside dans la double narration de ces deux intrigues entremêlées, le récit de leurs aventures, mais aussi le combat qu’ils se livrent l’un contre l’autre. Ce combat apparaît tout d’abord comme un jeu de séduction, mais ensuite il se transforme en rivalité destructrice. Le vicomte mourra en duel après avoir succombé à l’amour de Mme de Tourvel, et il agonisera en amoureux désespéré d’avoir détruit celle qu’il aimait. La marquise de Merteuil perdra sa réputation, sa fortune et sa féminité qu’une petite vérole flétrira en la défigurant.
Les personnages du roman sont divisés en deux groupes : les libertins et leurs victimes.
Dans l’absence d’un narrateur, le lecteur se construit peu à peu son opinion sur chaque personnage et peut mesurer la naïveté des victimes, la duplicité et le cynisme des libertins, et savourer l’ironie des situations.
Les libertins n’ont pour but que de séduire et collectionner les conquêtes.
Roger Vailland croyait voir dans Les Liaisons dangereuses une arme de guerre, qui préfigurerait la montée de la bourgeoisie, décidée à abattre la classe privilégiée de l’aristocratie. Alexandre de Tilly, dans ses Mémoires écrits en 1828, longtemps après la Révolution, voit dans ce roman « un des flots révolutionnaires qui est tombé dans l’océan qui a submergé la cour. »
Mais on ne trouve dans le roman aucune opposition entre des roturiers vertueux et des aristocrates corrompus, ni aucune allusion politique ou revendication sociale, pas le moindre accent polémique contre le régime en place.
Laclos inscrit en épigraphe aux Liaisons, une phrase empruntée à Julie ou la Nouvelle Héloïse :
« J’ai vu les mœurs de mon temps et j’ai publié ces lettres. »
L’intention de moraliste est clairement affirmée dans la préface :
« Il me semble que c’est rendre un service aux mœurs que de dévoiler les moyens qu’emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes. »
A la fin du xviiie siècle, triomphent les raffinements de la jouissance et du libertinage intellectuel, et Laclos ne peut s’empêcher d’explorer, avec une ingéniosité amusée et la curiosité d’un amateur, les coups de maître dans l’art de séduire et de jouir d’un être.
Sous les corruptions d’un libertinage qui dissimule mal l’orgueil et l’ennui chez Valmont et Mme de Merteuil, Laclos a décelé « l’appel vers un amour au niveau du don et non du jeu, cette haine que la présence d’une femme pure allume au cœur des impures, et cette passion âpre et désespérée qu’elle réveille dans le libertin. »
C’est une poésie du désert de l’amour, et ici éclate le talent incomparable de Laclos.

Lecture audio

AVERTISSEMENT

DE L’ÉDITEUR.

Nous croyons devoir prévenir le Public que, malgré le titre de cet ouvrage et ce qu’en dit le rédacteur dans sa préface, nous ne garantissons pas l’authenticité de ce recueil, et que nous avons même de fortes raisons de penser que ce n’est qu’un roman.
Il nous semble de plus que l’auteur, qui paraît pourtant avoir cherché la vraisemblance, l’a détruite lui-même, et bien mal-adroitement, par l’époque où il a placé les événements qu’il publie. En effet, plusieurs des personnages qu’il met en scène ont de si mauvaises mœurs, qu’il est impossible de supposer qu’ils aient vécu dans notre siècle ; dans ce siècle de philosophie, où les lumières, répandues de toutes parts, ont rendu, comme chacun sait, tous les hommes si honnêtes et toutes les femmes si modestes et si réservées.
Notre avis est donc que si les aventures rapportées dans cet ouvrage ont un fonds de vérité, elles n’ont pu arriver que dans d’autres lieux ou dans d’autres temps, et nous blâmons beaucoup l’auteur, qui, séduit apparemment par l’espoir d’intéresser davantage en se rapprochant plus de son siècle et de son pays, a osé faire paraître, sous notre costume et avec nos usages, des mœurs qui nous sont si étrangères.
Pour préserver au moins, autant qu’il est en nous, le lecteur trop crédule de toute surprise à ce sujet, nous appuierons notre opinion d’un raisonnement que nous lui proposons avec confiance, parce qu’il nous paraît victorieux et sans réplique ; c’est que sans doute les mêmes causes ne manqueraient pas de produire les mêmes effets ; que cependant nous ne voyons point aujourd’hui de demoiselle, avec soixante mille livres de rente, se faire religieuse, ni de présidente, jeune et jolie, mourir de chagrin.

 

Assistance scolaire gratuite, Collège, Primaire, Littérature, Lycée, Résumé, Baccalauréat Littéraire, BAC.

A ne pas manquer :

Lasă un răspuns

Câmpurile obligatorii sunt marcate cu *.


Blue Captcha Image Refresh

*