
Little Foot
Les plus anciens hominidés connus sont les australopithèques. Cette famille a vécu entre 4 et 1,5 millions d’années en Afrique. C’est en son sein qu’a émergé le genre humain vers 2,4 millions d’années environ.
L’origine de cette famille semblait se situer en Afrique de l’est. Lucy a été découverte en 1974, en Éthiopie, et elle date de 3,2 millions d’années. Mais l’étude d’un squelette d’australopithèque sud-africain, Little Foot, découvert à la fin des années 1990 à Sterkfontein près de Johannesburg, semble indiquer que l’Afrique du sud pourrait aussi avoir été l’un des berceaux de cette famille. Ce fossile est toujours en cours de dégagement et représente sans aucun doute le squelette d’australopithèque le plus complet jamais découvert à ce jour.
Les premiers éléments squelettiques appartenant au fossile de « Little Foot » (« petit pied » en français) ont été identifiés par le paléoanthropologue Ronald J. Clarke en 1994, alors qu’il classait des fossiles attribués à des bovidés découverts précédemment à Sterkfontein. Les éléments en question provenaient de la Grotte de Silberberg, une grande cavité du réseau karstique de Sterkfontein. R. J. Clarke remarque quatre ossements d’un pied gauche (un talus, un naviculaire, un cunéiforme médial et un premier métatarsien) qui appartenaient indubitablement à un hominidé et très probablement à un même individu.
« Little Foot » représente une découverte exceptionnelle par son état de conservation et par le fait qu’il s’agit d’un squelette d’Hominidé ancien quasiment complet : il est beaucoup plus complet par exemple que le célèbre squelette d’Australopithecus afarensis surnommé « Lucy », découvert en Éthiopie en 1974.
L’étude de ce fossile sera très probablement riche en enseignements mais elle ne pourra débuter que lorsque les ossements auront été complètement dégagés de leur gangue de brèche. Les observations préliminaires semblent indiquer que le fossile présente d’une part des caractéristiques différentes de celles d’Australopithecus africanus, et d’autre part des points communs et des différences par rapport à Australopithecus afarensis.
Une première estimation basée sur la magnétochronologie attribuait un âge d’environ 3,3 millions d’années au fossile.