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Souad Hajri

 

 Viens…

 

Le temps défile et file telle la parade du vent
viens mon ami, viens…
Avant que dans nos cœurs ne se bousculent les regrets
Allons main dans la main déjouer les sulfureux aquilons
Avant que le temps ne s’envole par l’abîme-baie
Viens m’aider à dénouer les tresses de la déraison
Avant que nos corps ne connaissent le froid des galets
Avant que dans nos veines ne se glace le sang
Avant que la haine n’affûte la pointe de son épée
Viens là, aujourd’hui, tout de suite, maintenant
Avant que dans nos gosiers ne se compriment les soupirs
Viens avant que nous passions sous les dalles des volcans
Avant que nos noms ne s’effritent et n’expirent
Viens  puiser dans mes mains tes congruents besoins

Avant que nos cœurs ne connaissent les brûlures du feu
Viens avant que les cernes ne happent la chair de nos teints

Avant que l’univers n’efface la gamme des couleurs bleues
Viens m’aider à tirer le voile imperméable qui cache nos yeux
Viens m’aider à chasser le terrible effroi qui nous habite
Viens m’aider à dessiner un habitacle sans nuages aux cieux
Viens et faisons-en si tu  veux un lieu commun qui nous abrite
Viens mon ami, protégeons-nous du doute et de l’incertain
Ne sommes-nous pas feuilles d’un même  arbre, d’une même racine
Si le moindre souffle de vent peut fragiliser  notre destin

Allons tresser nos bras pour contrer sa main assassine
Rejoins-moi à la station de la paix où réside la colombe
Viens avant que ses ailes ne se muent en pierre d’airain
Viens avant que sa voix ne s’égare au milieu des catacombes
Viens, mon appel est urgent, il n’attend pas demain
Ne repousse pas ma main qui s’offre à toi consolante
Viens m’offrir la tienne pour calmer mon âme affligée
Viens t’appuyer sur moi pour remonter la rude pente
Sans ça  ni toi ni moi ne connaîtrions la paix

 

Tous droits réservés, Souad Hajri